L'agneau de Dieu

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Michel De Cock
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L'agneau de Dieu

Message non lu par Michel De Cock » mar. 07 avr. 2015, 10:17

Jésus-Christ a donné sa vie pour nous, comme une victime "sacrificielle", pour notre salut à tous, pour "laver nos péchés", pour établir l'alliance nouvelle. Voilà ce que je comprends à partir des textes et des rites, en particulier celui de l'Eucharistie. Vous me dites si je me trompe !

De là vient, je suppose, l'expression "l'agneau de Dieu", pour qualifier Jésus-Christ : l'agneau était à l'époque l'animal qu'on sacrifiait à Dieu. De même, Jésus s'est sacrifié (dans tous les sens du terme), il a donné sa vie, volontairement.

Mais il y a des choses que je ne comprends pas bien dans cette Passion du Christ. Pourquoi fallait-il qu'il souffre ? Alors que le Christianisme n'a rien d'une religion "doloriste", pourquoi donner comme exemple idéal, comme chemin pour notre vie, l'image d'une telle souffrance ? Si Jésus était (aussi) vraiment homme, était-il nécessaire qu'il passe par cette épreuve ?

Vous me direz qu'il y a eu la Résurrection, qui a tout changé. Jésus nous a montré la voie pour surmonter les épreuves de la vie, pour supporter la douleur grâce à l'espoir d'une vie auprès de Dieu, après notre mort. Mais ici tout est affaire de foi. Et un grand nombre de gens ne croient pas à cette résurrection, tout en vivant en conformité avec le message que Jésus nous a transmis pendant sa vie.

D'ailleurs, je pense que cette image du Fils de Dieu souffrant, cette image fait peur à beaucoup, et les décourage du Christianisme. Et Jésus lui-même, pressentant sa Passion, a eu peur : "Père, si c'est possible, éloignez de moi ce calice"... Mais ce n'était apparemment pas possible !

Je me pose beaucoup de questions à ce sujet. Pourtant je veux croire, je suis prêt à entendre les paroles qui répondront à toutes ces interrogations !
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Re: L'agneau de Dieu

Message non lu par Héraclius » mar. 07 avr. 2015, 11:37

Juste une petite précision sur la religion doloriste : non, en effet, le christianisme ne cultive pas la souffrance pour la souffrance. Cela dit, elle dit que la souffrance peut-être belle, quand elle est passage vers l'Amour. C'est comme les héros de films d'action : pourquoi sont-ils héroïques ? Parce qu'ils passent par beaucoup de souffrances, que le meilleur ami meurt, qu'ils traversent de dures épreuves, etc... Pour sauver le monde. L'Amour c'est pareil ; si il est suffisamment fort, alors la souffrance ne compte plus. Le Christ aurait pu souffrir la Passion pour chacun de nos péchés en particulier : vous vous rendez compte ? C'est si beau !

Pour la dimension sacrificielle, d'autres l'expliqueront mieux que moi je pense. ;)
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

Jeremy43
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Re: L'agneau de Dieu

Message non lu par Jeremy43 » mar. 07 avr. 2015, 14:55

Bonjour,

L'Agneau de Dieu c'est bien sûr en lien avec les sacrifices de l'Ancienne Alliance, mais également en lien avec la personnalité de Jésus, Il est sans péché, c'est-à-dire dans un état d'innocence total, encore plus innocent qu'un tout petit bébé.

Lors de son agonie au Jardin des Oliviers, le Christ avait déjà payé la dette de nos péchés en les acceptant sur Lui et en exposant tout son être à la Justice de Dieu, Dieu le Père était satisfait par ce sacrifice, il n'y avait pas besoin de plus. Mais Jésus, Lui, voulait montrer son Amour jusqu'au bout.

Le Christ est la représentation de l'Invisible, c'est-à-dire de Dieu (qui m'a vu à vu le Père); en se laissant crucifier par la folie des hommes, le Christ a montré la folie de l'Amour de Dieu pour les hommes. Dieu, le Tout-Puissant, s'est laissé anéantir par sa créature ! Voilà la réalité, voilà le Dieu que nous adorons, un Dieu qui est tellement Puissant dans son Amour qu'Il se fait le plus faible d'entre nous, le moins "estimable" aux yeux du monde. Ce n'est pas pour rien si le Christ a dit que si vous l'avez fait à l'un de ses petits, c'est à moi que vous l'avez fait. Dieu se manifeste par son humilité infinie.

C'est sans doute là le plus grand des mystères : un Dieu d'Amour, infiniment humble et bon et que nous avons pourtant bien du mal à aimer car dans nos gênes, quoique nous fassions, nous avons une peur de Dieu. C'est le péché originel je pense, qui crée cela : nous avons peur de dépendre totalement d'un autre, d'être livré entre ses mains.

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Re: L'agneau de Dieu

Message non lu par PaxetBonum » mer. 08 avr. 2015, 11:48

Je trouve l'intervenant que vous citez bien critique sur le culte de la Croix.
Sans la Passion du Christ point de salut, sans la Passion et la mort sur la Croix , point de Résurrection.

La Croix est le mystère de la Rédemption.
La Résurrection est le fruit de la victoire du Christ sur la mort.
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Re: L'agneau de Dieu

Message non lu par PaxetBonum » mer. 08 avr. 2015, 16:33

Bernard Gui a écrit :
Il s'agissait surtout d'aller vers ceci : ce ne sont pas les souffrances endurées par le Christ qui nous sauvent mais l'Amour du Christ : dans sa patience à endurer toutes les atrocités physiques et bien plus.
Nos contemporains rejettent donc avec raison ce qu'ils identifient comme inacceptable : la théorie de la satisfaction, l'idée de payer pour...
Il s'agit de l'amour et de l'obéissance du Christ qui accepte de souffrir ce qu'il était nécessaire de souffrir pour notre salut.
Les contemporains que vous évoquez rejettent donc à tort l'idée de payer pour, la satisfaction, car il s'agit bien de cela.

Isaïe 53 :
"Il était méprise et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face; en butte au mépris, nous n'en faisions aucun cas.
Vraiment c'était nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé; et nous, nous le regardions comme un puni, frappé de Dieu et humilié.
Mais lui, il a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa propre voie; et Yahweh a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous."
Pax et Bonum !
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Re: L'agneau de Dieu

Message non lu par Belin » mer. 08 avr. 2015, 16:35

Par nos péchés, on a en quelque sorte gaspillé les grâces de Dieu; ce gaspillage nécessite une réparation qui se fait par la souffrance juste. Mais seulement, comme Dieu est infini, la réparation serait infinie si nous-mêmes devions le faire, donc on était tous condamnés à l'enfer. Jésus étant à la fois homme et Dieu peut seul réparer ce gâchis; mais s'il est "puni" seul à cause de nos péchés, cela sera une injustice : c'est pour cela qu'il doit s'unir à nous de façon qu'on ne forme qu'un seul corps afin que nous achevions en quelque sorte ce qui manque à sa passion pour son corps spirituel.

La juste souffrance a une valeur rédemptrice; c'est par elle qu'on achève, qu'on consomme en nous la réparation de tous les dégâts causés par nos péchés et réalisée par Jésus.

Pour revenir à ce mot "Amour" qu'on aime bien dire... Le minimum que vous devez faire pour un ami, c'est de lui rendre justice si vous lui avez fait du tort. Donc si on aime Dieu, le minimum est de vouloir réparer tous le tort qu'on lui a fait, et c'est par une juste souffrance qu'on répare ces torts.

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