La splendeur eucharistique du mariage

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Xavi
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La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » jeu. 28 mai 2015, 12:44

Dans l’Evangile, Jésus nous dit que « au commencement du monde, quand Dieu créa l’humanité, il les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair.
Ainsi, ils ne sont plus deux mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !
» (Mc 10,8-9 ; Mt 19,4-6).

Nous connaissons si bien ces paroles que nous risquons de ne plus entendre en profondeur à quel point cet enseignement du Christ est une lumière inouïe pour toute l’humanité au moment où les discussions suscitées par le synode sur la famille se concentrent souvent sur la discipline des sacrements au sein de l’Eglise, par rapport aux seuls baptisés.

C’est bien sûr très important, mais n’oublions pas que la parole du Christ sur le mariage concerne tous les hommes, chrétiens ou non, croyants ou non.
Le pape Pie XI, dans l’encyclique Casti Connubii a écrit :ces paroles du Christ s'appliquent à n'importe quel mariage, même seulement naturel et légitime ; car cette indissolubilité convient à tout vrai mariage, qui, par elle, pour ce qui est de la rupture du lien, est soustrait au bon plaisir des parties et à toute puissance séculière.

Pie VI, d'heureuse mémoire, écrivait avec une grande sagesse à l'évêque d'Eger : « Par où il est évident que même dans l'état de nature, et, en tout cas, bien avant d'être élevé à la dignité d'un sacrement proprement dit, le mariage a été divinement institué de manière à impliquer un lien perpétuel et indissoluble, qu'aucune loi civile ne peut plus dénouer ensuite. C'est pourquoi, bien que le mariage puisse exister sans le sacrement — c'est le cas du mariage entre infidèles, — il doit, même alors, puisqu'il est un mariage véritable, garder — et il garde, en effet — ce caractère de lien perpétuel qui, depuis l'origine, est de droit divin, tellement inhérent au mariage qu'aucune puissance politique n'a de prise sur lui. Aussi bien, quel que soit le mariage que l'on dit contracté, ou bien ce mariage est contracté en effet de façon à être effectivement un mariage véritable, et alors il comportera ce lien perpétuel inhérent, de droit divin, à tout vrai mariage ; ou bien on le suppose contracté sans ce lien perpétuel, et alors ce n'est pas un mariage, mais une union illicite incompatible comme telle avec la loi divine : union dans laquelle, en conséquence, on ne peut ni s'engager ni demeurer.» (Pie VI, Rescript. ad Episc. Agriens., 11 juillet 1789)
Le catéchisme de l’Eglise Catholique (n°s 1603 à 1605) a écrit :La communauté profonde de vie et d’amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. Dieu lui-même est l’auteur du mariage. La vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme, tels qu’ils sont issus de la main du Créateur. Le mariage n’est pas une institution purement humaine…
leur amour mutuel devient une image de l’amour absolu et indéfectible dont Dieu aime l’homme…
Que cela signifie une unité indéfectible de leurs deux vies, le Seigneur Lui-même le montre.
Dès les origines, il a été donné à Adam et Eve de pouvoir transmettre leur vie nouvelle à toute leur descendance biologique dans la nature.

Ce que le Christ nous révèle dans l’Evangile, c’est que cette transmission dans la nature, que le péché originel n’a pas supprimée, ne concerne pas seulement la transmission d’une immortalité de l’âme la rendant capable de partager éternellement la vie de Dieu, mais aussi la transmission d’une attirance entre l’homme et la femme par laquelle Dieu lui-même reproduit jusqu’à la fin des temps le lien conjugal d’Adam et Eve, qui est l’image du lien conjugal du Christ et de son Eglise, dans tous les couples qui s’unissent comme Adam et Eve.

Ce lien conjugal ne fut pas une rajoute à une création achevée. Il fut, dans le jardin spirituel d’Eden, le dernier acte du Créateur réalisant l’humanité à son image. Jésus nous révèle que Dieu n’a pas seulement créé l’homme et la femme, mais qu’il les a aussi unis Lui-même.

Pourquoi Dieu a-t-il créé l’humain à son image en le créant homme et femme ? N’est-ce pas parce que c’était nécessaire pour leur permettre par leur amour mutuel de partager la vie éternelle d’amour de Dieu, dans une humanité à l’image et à la ressemblance de la communion d’amour qui fait vivre la Trinité de toute éternité ?

Pourquoi les a-t-il unis ? N’est-ce pas, de même, parce qu’il fallait créer en eux l’amour même de la vie de Dieu pour les faire vivre comme Dieu, pour leur permettre de partager sa vie d’amour.

C’est ce lien d’amour qui a achevé la création de l’humanité à l’image de Dieu qui est une Trinité d’amour, qui a achevé de façonner l’âme humaine de manière à lui permettre de partager la vie éternelle d’amour de Dieu.

Cet achèvement s’est produit dans une communion d’amour entre Adam et Eve avec leur Créateur dont le Christ a révélé la transmission à toutes les générations ultérieures.

Ce souffle d’amour n’a pas été donné qu’une seule fois à Adam et Eve dans un passé révolu.

Des attirances et inclinaisons, inscrites dans la nature elle-même, attirent sans cesse des hommes et des femmes de toutes nations et de toutes races à s’attacher comme Adam et Eve, à réaliser par leur amour conjugal, le lien puissant de vie par lequel Dieu a insufflé dans l’humanité une vie d’amour capable de partager sa propre vie.

Le Christ nous révèle que le mariage d’Adam et Eve est une œuvre de Dieu qui se renouvelle dans tous les couples semblables de leur descendance. Il concerne de manière universelle tous les hommes de toutes les générations et en tout lieu, sans distinction entre chrétiens ou non chrétiens.

L’enseignement de Jésus nous montre désormais le mariage, qui ne paraissait qu’une institution humaine consolidée par l’un des dix commandements, comme un signe et un moyen d’une action renouvelée de Dieu Lui-même.

Ainsi, avant de devenir un sacrement formel, le mariage a d’abord été indiqué par le Christ comme un sacrement naturel. Un sacrement où depuis l’origine, dans chaque union semblable à celle d’Adam et Eve, un homme et une femme réalisent volontairement dans leur vie un acte de Dieu Lui-même, auquel ils collaborent même lorsqu’ils n’en sont pas conscients.

Bien avant d’être un sacrement chrétien, le mariage est un sacrement naturel qui permet à des inclinations dans l’homme et la femme de désirer et d’accueillir une union voulue et réalisée par Dieu lui-même.
Le pape Léon XIII, dans l’encyclique Arcanum divinae a écrit :le sacrement de mariage existe chez les fidèles et chez les infidèles…
le mariage est un sacrement, parce qu'il est un signe sacré qui produit la grâce et offre l'image des noces mystiques du Christ avec l'Eglise
Le sacrement du mariage est pour tous. Le mariage qui est signe et moyen de la présence de Dieu se réalise encore aujourd’hui partout et toujours lorsqu’il y a un vrai mariage semblable à celui de nos premiers parents.

Chaque fois qu’une telle union se réalise sur la terre, la lumière fondamentale du Christ, l’action créatrice de Dieu et l’image de Dieu créateur viennent surgir dans l’humanité créée avec toute la puissance inégalable de Dieu Lui-même.

Le souffle divin se renouvelle et est présent dans l’amour inouï qui peut surgir entre un homme et une femme qui s’unissent comme nos premiers parents.

Ainsi, comme le lien du Saint Esprit dans la Trinité divine, Dieu lui même se fait lien dans une seule chair formée par un homme et une femme qui, ainsi, ne sont plus deux, mais une seule chair formée par trois personnes : l’homme, la femme et Dieu qui les faits un comme l’Esprit Saint fait un avec le Père et le Fils.

Ainsi encore, l’homme et la femme mariés deviennent ensemble une image de Dieu Trinité par la présence de Dieu qui les unit.

Et, parce qu’il est une œuvre de Dieu lui-même, Jésus a déclaré un tel mariage indestructible, indissoluble dans le cœur de tous les hommes qui le choisissent, même lorsqu’ils n’en ont aucune conscience.

Un tel mariage est non seulement une image qui figure les noces du Christ et de l’Eglise, mais il incorpore un lien divin de Dieu lui-même parce que, dès l’origine, Dieu a mystérieusement intégré dans la nature de l’homme et de la femme tout ce qui était nécessaire pour leur permettre de reproduire entre eux le lien conjugal créé par Dieu, aussi sûrement qu’un prêtre peut reproduire la présence du corps et du sang du Christ.

Le mariage devient ainsi eucharistie, c’est-à-dire une action de grâce, un don qui rend Dieu présent dans un lien entre deux époux.

Comme dans le sacrement de l’Eucharistie, c’est Dieu lui-même qui se fait chair chaque fois qu’il unit un homme et une femme à travers leur propre volonté amoureuse comme il l’a fait pour Adam et Eve dans l’Eden. Dans l’eucharistie, il se fait corps et sang de chair. Dans le mariage, il se fait lien dans la chair pour les époux.

De même que l’amour du Christ se renouvelle et est sans cesse présent à nouveau dans chaque eucharistie par l’acte volontaire d’un homme prêtre et un don de Dieu, qui, ensemble, réalisent une transsubstantiation qui rend le Christ présent sous les espèces du pain et du vin de sorte que celles-ci deviennent réellement le corps et le sang du Christ, quelles que soient les qualités et l’état de conscience du prêtre, l’enseignement de Jésus nous révèle qu’une transsubstantiation semblable se produit de la même manière lorsqu’un nouveau couple de constitue comme celui d’Adam et Eve.

Dans l’eucharistie, un même corps divin. Dans le mariage, un même lien divin.

Voici un enseignement sûr que le Christ adresse à toute l’humanité, et pas seulement aux chrétiens : Dieu unit lui-même. Dieu crée un lien substantiellement identique à celui qu’il a réalisé entre Adam et Eve, chaque fois qu’un homme et une femme de leur descendance s’unissent de la même manière.

Quelles que soient les fautes, les blasphèmes, les inconsciences et les faiblesses des hommes, un miracle eucharistique se reproduit d’innombrables fois dans l’histoire depuis Adam et Eve.

Ce miracle, inscrit dans la nature créée depuis les origines de l’humanité, insuffle sans cesse le souffle divin d’amour et de vie des origines dans l’humanité et la création toute entière. Il fait entrer le souffle divin d’amour avec autant de puissance et d’efficacité qu’au premier jour de l’humanité.

Ce miracle qui se reproduit sans cesse insuffle dans toute la création l’amour de Dieu, son amour pour l’humanité. Il préfigure depuis les origines l’amour du Christ et de l’Eglise.

La force d’amour de ce miracle perpétuel est un bienfait qui innerve la vie de l’humanité tout au long de son histoire comme un levain dans la pâte sans lequel le péché et la mort déborderaient de toutes parts.

Le Christ nous invite à veiller soigneusement à ce trésor eucharistique perpétuel. Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas.

Dans ce trésor, le Christ lui-même, par qui tout a été fait, est présent.

Que l’Eglise ne cesse jamais de veiller soigneusement à proclamer cette grâce donnée à tous les hommes et à bénir les hommes et femmes de toutes nations, de toutes religions et de toutes convictions qui, dans un élan d’amour, quittent père et mère pour s’attacher l’un à l’autre et former une seule chair.

Même s’ils ne le savent pas, c’est Dieu Lui-même qui les unit par un lien indissoluble.
Dernière modification par Xavi le sam. 06 juin 2015, 16:00, modifié 1 fois.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par carmela » jeu. 28 mai 2015, 16:45

Bonjour,


D'un point de vue plus terre à terre, le mariage c'est les enfants, le travail, la cuisine, le ménage, les courses.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par axou » jeu. 28 mai 2015, 20:45

Merci beaucoup Xavi pour ces très belles paroles,

Axou

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » ven. 29 mai 2015, 10:07

Merci à Carmela et Axou pour leurs réactions.
carmela a écrit :D 'un point de vue plus terre à terre, le mariage c 'est : les enfants, le travail, la cuisine, le ménage, les courses.
Oui, les charges peuvent êtres fades et lourdes. Parfois, notre plat quotidien n’a guère de goût lorsqu’il manque de lumière et d’amour pour l’assaisonner. Mais, parfois aussi, dans le terre à terre, notre cœur peut se remplir d’un sel qui donne de la saveur.

La théologie n’est qu’un pot de sel dans lequel nous pouvons puiser pour y prendre une pincée qui peut donner du goût à notre plat, qui peut allumer un feu qui réchauffe et éclaire dans le froid et l’obscurité.

A chacun de prendre la quantité qui lui convient pour donner à son plat la saveur qu’il aime.

Le rappel de la réalité terre à terre est utile pour nous rappeler qu’il vaut mieux éviter de goûter le sel à cuillère.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par carmela » sam. 30 mai 2015, 19:41

Bonjour,

Bien évidemment, je trouve vos propos très beau sur le mariage, mais par ma réponse "terre à terre", je voulais signifier que c'est bien de connaitre le sens spirituel du mariage, mais qu'en réalité, le mariage c'est très concret à vivre.
Le sens spirituel et mystique c'est une chose, mais faut garder la tête sur les épaules. Voilà ce que je voulais signifier.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » dim. 31 mai 2015, 10:36

Bonjour Carmela.
carmela a écrit :Bien évidement je trouve vos propos très beau sur le mariage, mais par ma réponse "terre a terre", je voulais signifier que c'est bien de connaitre le sens spirituel du mariage, mais qu'en réalité, le mariage c'est très concret à vivre.
Le sens spirituel et mystique c'est une chose mais il faut garder la tête sur les épaules. Voila ce que je voulais signifier.
C’est bien cela que chaque lecteur pouvait, en effet, comprendre.

Et vous avez raison de considérer que le sens spirituel du mariage n’est que du vent sans la réalité concrète qu’il habite.

Ce qui m’interpelle, ce n’est pas la vérité de votre réflexion, mais son rappel ici et en réponse aux réflexions de ce sujet, comme si ce sujet n’était que spirituel ou, du moins, insuffisamment concret.

Un mariage, c’est concret.

Lorsqu’un homme et une femme s’unissent comme l’ont fait Adam et Eve en premiers, c’est concret. Quitter père et mère, s’attacher, une seule chair, c’est concret.

Lorsqu’un homme est attiré par une femme, ou réciproquement, et envisage de se lier de cette manière, c’est concret.

Lorsqu’une personne mariée est tentée de se lier avec une autre personne que son conjoint, sait-elle encore aujourd’hui que Dieu Lui-même l’a unie « définitivement » à son conjoint ou croit-elle, selon une expression reprise par de nombreux documents préparatoires de la prochaine assemblée du synode sur la famille d’octobre prochain, que son mariage est une réalité concrète qui peut échouer « définitivement » ?

Lorsque des jeunes se marient aujourd’hui doivent-ils prudemment considérer, de manière concrète, que leur mariage peut échouer définitivement ou peuvent-ils croire la parole du Christ qui leur dit que c’est Dieu lui-même qui unit par un lien que l’homme ne peut plus séparer ?

Lorsqu’une personne mariée se présente pour faire bénir ou accueillir dans l’Eglise une autre union, est-il vrai que le lien du mariage antérieur est toujours présent, que son conjoint reste son conjoint donné par Dieu, et que, même dans une situation d’échec qui paraît irrémédiable dans le présent, son mariage reste une grâce vivante et une communion divine à l’image de Dieu, donnée par Dieu dans sa vie ? Ou est-il vrai que ce lien a « définitivement » échoué ?

Le prétendu échec définitif de certains mariages sur la base duquel beaucoup de propositions de changements sont aujourd’hui envisagées est-il une vérité ou une erreur concrète ?

Un vrai mariage peut-il échouer définitivement ?

Le parcours concret d’un être humain peut être chaotique, rempli de chutes, d’infidélités et d’échecs.

L’homme peut abandonner, mais Dieu n’abandonne jamais.

Et ce mystère spirituel s’accomplit dans la réalité concrète de chaque mariage qu’un homme et une femme ont noué comme Adam et Eve. L’indissolubilité n’est pas une abstraction spirituelle, c’est une vérité concrète que l’homme a seulement la possibilité de nier, à laquelle l’homme peut ne pas croire.

Mais, personne ne pourra effacer les paroles de Jésus.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Belin » dim. 31 mai 2015, 19:53

Xavi a écrit : Que l’Eglise ne cesse jamais de veiller soigneusement à proclamer cette grâce donnée à tous les hommes et à bénir les hommes et femmes de toutes nations, de toutes religions et de toutes convictions qui, dans un élan d’amour, quittent père et mère pour s’attacher l’un à l’autre et former une seule chair.

Même s’ils ne le savent pas, c’est Dieu Lui-même qui les unit par un lien indissoluble.
Justement c'est faux, ce n'est pas une grâce donné à tous les hommes! Beaucoup désirent bien se marier mais en sont privés malgré eux. Et ceux alors qui en sont privés malgré eux peuvent croire légitimement qu'ils sont moins aimés de Dieu car privés d'un grand bien qu'est le mariage. Or le Christ est venu donner une vocation plus haute à tout homme. Toute personne peut épouser Jésus lui-même. Alors que le mariage "ordinaire" n'est qu'un signe de mariage du Christ avec l'Eglise, Christ est venu donner la possibilité à toute personne d’accéder directement au mariage avec Lui et non à un simple signe de ce mariage .
Donc Jésus n'a pas donné la grâce à tout le monde d’accéder au mariage "inférieur", mais a donné à tout ceux qui le veulent d'avoir accès au mariage "supérieur" qui est le mariage avec Lui, et c'est ça la bonne nouvelle qu'on devrait donner à tout le monde car personne alors n'en est exclu.
Et le mariage avec Jésus dès ce monde donne plus de joie ( le centuple) que le mariage "naturel", et un titre de gloire spécifique au Ciel. Dommage très peu de personnes y croient; c'est pour cela que l'Eglise aujourd'hui semble "vendre" d'avantage un bien inférieur au détriment d'un bien supérieur ce qui est une attitude un peu illogique de mon point de vue.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » lun. 01 juin 2015, 10:47

Merci Belin d’exprimer votre réaction qui montre qu’un surplus de nuances est certainement nécessaire.

Vous faites bien de reprendre mes propos indiquant que le mariage est « une grâce donnée à tous les hommes » en précisant que tous les humains n’ont pas la vocation à se marier et que l’union au Christ est un mariage bien supérieur au mariage naturel.

Lorsque j’écris que le mariage est une grâce « donnée » à « tous les hommes », je veux dire, bien sûr, par le mot « donnée », que cette grâce est « mise à la disposition » de toute l’humanité, de toutes les générations et des humains de toutes convictions ou religions et cette expression ne veut évidemment pas dire que cette grâce est « attribuée » ou « imposée » à tous les « individus », ni que tous les individus sont appelés à se marier, ni qu’il n’y a pas d’autre vocation que le mariage.

Les Ecritures autant que la tradition de l’Eglise n’ont cessé de montrer la valeur du célibat consacré et le célibat subi est certainement une souffrance pour laquelle Dieu lui-même a une affection d’autant plus grande.

La grâce de Dieu pour chaque célibataire vient sans aucun doute lui ouvrir d’autres portes qui peuvent ouvrir une voie supérieure à celle du mariage dans les noces du Christ et de son Eglise.

Merci de l’avoir rappelé.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Christophe67 » lun. 01 juin 2015, 12:30

Bonjour Xavi,


Belles paroles, c'est quasiment une catéchèse pour adultes.



Cordialement.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » sam. 06 juin 2015, 19:21

Merci Christophe, mais beaucoup d’efforts supplémentaires restent nécessaires pour que la catéchèse puisse répondre aux nombreuses interpellations complexes des réalités actuelles avec une clarté suffisante que nous essayons tous de puiser dans la lumière du Christ.

Pour essayer d’améliorer davantage la clarté de la réflexion, j’ai posté (édité) une nouvelle version légèrement recomposée de mon message initial.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par pierresuzanne » dim. 07 juin 2015, 17:27

carmela a écrit :Bonjour,


D'un point de vue plus terre à terre, le mariage c'est les enfants, le travail, la cuisine, le ménage, les courses.
Bonjour Carmelo,
J'ai particulièrement goûté l'humour de votre message et son solide bon sens.

La théologie est une une chose merveilleuse, mais à quel moment ne s'ancre-t-elle mieux dans la réalité qu'en parlant de mariage,?... de la réalité charnelle et incarnée du mariage, qui préfigure précisément et néanmoins l'union du Christ et de son Eglise.

Il y a une chose merveilleuse dans les paroles du Christ, toutes mystiques qu'elles soient : elles sont toujours terriblement concrètes.

Il y a une petite phrase du Jésus que j'aime particulièrement...
Après avoir ressuscité la fille de Jaïre, (qui venait de mourir tout de même)... qu'a dit le Christ ?

J'ai toujours trouvé formidable cette phrase !

Jésus dit : " donnez lui à manger " (Marc 5, 43).

Il est exact que le mariage est une chose formidable..... qui donne beaucoup de travail et qui consiste d'abord à nourrir ses enfants ! à leur donner leur besoin du quotidien.

Le Christ aussi était plein de bon sens !
L'archéologie et la science peuvent-elles nous apprendre la vérité sur nos religions ?Télécharger gratuitement en copiant collant : https://onedrive.live.com/redir?resid=83935C97F75476A6!103&authkey=!AC2tYNawNpXvvR8&ithint=folder%2cpdf
HISTOIRE ILLUSTRÉE DES MONOTHÉISMES

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Belin » mar. 09 juin 2015, 10:54

On a cette façon de contemporaine de présenter le mariage comme un bien "ultime" et non comme un bien de "moyen" et cela brouille les cartes, je cite d'abord saint Augustin pour mieux illustrer ma pensée:

. Il est à remarquer que parmi les dons de Dieu, il en est que l'on doit rechercher pour eux-mêmes, tels sont la sagesse, la santé, l'amitié; il en est d'autres qui ne sont nécessaires que comme moyens, tels sont la science, la nourriture, la boisson, le sommeil, le mariage et les relations conjugales. Parmi les derniers actes les uns sont nécessaires à la sagesse , telle est la science; les autres sont nécessaires à là santé, tels sont la nourriture, le breuvage, le sommeil; d'autres enfin sont nécessaires à l'amitié, comme le mariage et l'acte qui lui est propre ; car c'est sur lui que repose la propagation du genre humain, pour qui les relations de l'amitié sont un bien si grand. Quant aux biens qui sont nécessaires comme moyens celui qui n'en use pas dans le but qui leur est assigné, pèche tantôt véniellement, tantôt mortellement

Dans ma notion de bien "ultime", la santé et même l'amitié n'y font même pas partis car ils ne sont pas des motifs d'espérance pour notre salut. Je vais prendre la parabole des talents pour mieux exprimer mon idée.
Dieu donne d'abord certain talent ( qui sont des biens de moyens), et lorsque ces talents produisent des fruits, ces fruits sont des biens "ultimes" car ils nous font espérer recevoir d'autres talent ou la récompense finale.
Donc à la lumière de cette parabole à mon avis les biens "ultimes" sont les fruits de l'Esprit ( " Charité, joie, paix, humilité etc") voilà les biens que l'on doit chercher comme finalité de tout ce qu'on fait.

Pour revenir au mariage, je trouve que dans votre présentation le mariage est vu comme un bien "ultime" c'est à dire on présente les beautés du mariage, en nous laissant implicitement croire qu'en y participant on accomplit ainsi un bien "ultime", et cela nous donne alors un motif de fierté personnelle. Je le pense parce-que parallèlement elle ne dit pas les exigences auxquelles ce bien nous engage. Pourtant le mariage c'est pour une mission précise qui est de chercher à procréer et à éduquer les enfants en vue du royaume, et si on n'accomplit pas cette mission on pèche. En d'autre terme toute fin autre que cette finalité fera qu'on pèche soit véniellement soit mortellement car on a détourné le moyen de la fin que Dieu a voulu. Ceci dit, "l'amour" (dans le sens où on dit qu'on est amoureux, ou qu'on "fait l'amour") n'est pas un bien "ultime" dans le mariage.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » mar. 09 juin 2015, 12:08

Merci Belin pour votre réflexion très profonde qui vient apporter des nuances justes et pertinentes.

Votre notion de bien de « moyens » me semble justifiée et intéressante pour bien et mieux comprendre la réalité du mariage et aussi la valeur du célibat choisi ou même subi.

De ce point de vue, le mariage n’est pas, en effet, un bien « ultime ».

La notion de bien « ultime » est cependant ambigüe dans ce fil car le mot « ultime » est susceptible d’un double sens par rapport à la création.

En effet, le mariage est « l’ultime » action de Dieu lors de la création et, selon les paroles du Christ, cette ultime action de Dieu se reproduit dans les mariages semblables ultérieurs de l’humanité.

De ce point de vue, pour prolonger vos réflexions sans vouloir les contredire, le mariage nous est révélé par le Christ, comme un « moyen », parmi d’autres, pour prolonger l’action créatrice « ultime » de Dieu et y participer.

La valeur du mariage mise en évidence par le Christ n’a rien à craindre des nuances et des précisions qui peuvent et parfois doivent être apportées pour ne pas tomber dans des caricatures qui peuvent enfermer de manière fausse les trésors que Dieu met à notre disposition.

Lorsqu’un trésor de Dieu est enfermé faussement, il a déjà quitté la pièce.

Merci Belin de veiller à garder les fenêtres ouvertes.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Belin » mar. 09 juin 2015, 13:12

Selon mon point de vue, il y a eu une première création, mais celle ci a été en quelque sorte "gâtée" par le péché de l'homme, et dans cette première création le mariage et la procréation était le bien ultime.
Mais depuis la chute, Dieu a repris une oeuvre de réparation qui peut être vue comme une seconde création qui s'achève dans l'oeuvre de rédemption du Christ. La nouvelle création se fait en Jésus et l'homme est maintenant invité à se placer sous la perspective de la seconde création et non sous la perspective de la première. Alors que sous la première création l'homme était invité à quitter ses parents pour s'attacher à sa femme, sous la seconde création l'homme est invité à tout quitter y compris sa femme et ses enfants pour s'attacher à Jésus. Je rappelle que quitter c'est essentiellement dans le cœur , on doit avoir son coeur détaché de tout pour l'attacher à Jésus, donc on ne demande pas d'abandonner sa famille. Alors que sous la première création Dieu a dit "Allez et multipliez vous", sous la seconde Jésus a dit "Allez, soyez mes témoins et faites des disciples", ce qui fait que la procréation qui pouvait être considérer comme une fin dans la première création, n'est plus qu'un moyen (et pas le seul) pour "faire des disciples" de Jésus.
La seconde création est la construction du corps mystique du Christ, la tête de ce corps est déjà achevé, il s'agit du corps individuel du Christ et c'est de cette tête que jaillit toutes les grâces pour créer les autres membres. Le cou de cette nouvelle création est aussi achevé, ce cou c'est Marie, et c'est par ce cou que passe toutes les grâces provenant de la tête en direction des autres membres. Et un membre est achevé lorsqu'il devient saint "comme notre Père céleste est Saint". Cette seconde création l'emporte, est plus belle que le paradis terrestre qui était la première création.

Pour revenir au mariage. Est ce qu'on croit que c'est par une éducation et une prise en charge totale d'un enfant dès sa conception qu'on a le plus d'aptitude à faire de nouveau disciples? alors on peut se marier. Donc on ne devrait pas se marier d'abord parce-qu'on est amoureux, être amoureux peut être important pour trouver son(sa) partenaire et rendre les chose faciles pour les débuts, mais en arrière plan on doit savoir que ce qui est visé c'est chercher à procréer en vue de faire des nouveaux disciples.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Fée Violine » mar. 09 juin 2015, 13:41

Xavi a écrit :
carmela a écrit :D 'un point de vue plus terre à terre, le mariage c 'est : les enfants, le travail, la cuisine, le ménage, les courses.
Oui, les charges peuvent êtres fades et lourdes.
Les enfants, la cuisine, le ménage etc. vous trouvez ça fade et lourd? Mais c'est la vie ! La vie, ce n'est pas fade. :amoureux:

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