Le libre arbitre, Judas, la Croix

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Trinité
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Trinité » dim. 06 déc. 2020, 21:45

Invité a écrit :
sam. 05 déc. 2020, 22:51
En fait!
Vous envisageriez une troisième solution ,indépendante de : Dieu et son Amour ou ,le mal, son orgueil et son égoïsme !
En partant du fait que Dieu est le créateur, du corps et...de l'âme , il me parait évident que nos âmes dépendent de notre créateur...
J'ai de la peine à concevoir un troisième état ou, des êtres indépendants de Dieu, vivraient sans " l'Amour de Dieu"!
Mais tout ceci me soulève quand même une interrogation à laquelle je n'ai jamais réussi à obtenir réellement de réponse : si l'homme est l'aboutissement et la finalité de la Création, pour quelle raison a-t-il fallu des centaines de millions d'années avant qu'il voie le jour ? Car n'oublions pas que la terre a été foulée pendant des millions d'années par les dinosaures, bien avant l'apparition de l'homme donc. Ne me répondez pas que Dieu est en dehors du temps, c'est à mon sens répondre à côté.
Pourquoi cette interrogation?

Pour moi, elle se trouve bien au contraire, dans le cadre de l'évolution crée par Dieu, de l'univers tout entier, qui n'a pas été créé d'un seul coup!

Trinité
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Trinité » dim. 06 déc. 2020, 21:56

Invité a écrit :
sam. 05 déc. 2020, 22:51

Trinité a écrit :
sam. 05 déc. 2020, 15:14
Je sais bien que nous vivons dans une société indifférente à Dieu , mais on peut se poser la question :
- Quel est le sens de leur vie?
- Ont ils une autre alternative que "le bien" ou "le mal" ?
- J'ai beau chercher...je ne trouve pas...



Vivre une vie dans l'indifférence de Dieu ne signifie pas nécessairement commettre le mal, Paul lui même dans l'une de ses lettres est forcé de constater que des païens se comportent naturellement "bien".
Je ne crois pas en cette troisième éventualité que vous évoquez, en l'appelant indifférence de Dieu..., qui ne serait ni le bien, ni le mal...
A ce titre chaque être humain par ses actions est, dans le bien où dans le mal.
Pour moi, il n'y a pas d'état intermédiaire. A ce titre, quand St Paul fait référence à ces païens se comportant bien, ils se comportent (sans le savoir...) dans le cadre du commandement d'Amour de Jésus.

cmoi
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par cmoi » lun. 07 déc. 2020, 10:59

Trinité a écrit :
dim. 06 déc. 2020, 21:27
Invité a écrit :
sam. 05 déc. 2020, 22:51
Bonsoir Trinité, Bonsoir cmoi,


Dieu est la source de toute vie dans la mesure où il est le Créateur, sans lui l'existence humaine ne serait pas. Mais doit-on réellement en conclure que nos âmes lui appartiennent ? Si nous ne sommes pas propriétaires de ce qui est le fondement de notre intimité profonde, de notre essence, alors nous ne sommes plus.
En ce qui me concerne, il me parait évident que nos âmes ainsi que nos corps lui appartienne!
Dieu aurait créer l'homme à son image, mais simplement biologiquement, dans le cadre de notre évolution...nos âmes seraient des entités provenant d'où d'après vous?
Ce raisonnement me parait complètement aberrant !
Je voudrais réfléchir ici car votre confrontation y oblige, à un concept dont je ne sais pas encore s’il faut le dire philosophique ou théologique. Il ne porte pas sur l’existence ou non de Dieu, il la suppose acquise et s’intéresse à ses attributs personnels et notamment sa capacité à nous annihiler purement et simplement. Il suppose que sans un acte créateur permanent et discret de Dieu, nous ne pourrions pas vivre, et que cet acte pourrait être suspendu, arrêté, ce qui nous renverrait au néant.

Cette idée pourrait-elle être une façon d’expliquer son omniscience, laquelle porte à la fois sur le passé, le présent et l’avenir, qu’il connaît tous comme un présent ? Ainsi s’expliquerait-elle par sa nécessité, en ce qu’elle serait la cause de quelque chose de traditionnellement reconnu comme étant un de ses attributs. J’en pose ici la question sans y répondre.

Il ne s’agirait toutefois que d’une capacité jamais mise en œuvre, du moins en ce qui concerne la nature angélique et la nôtre. Car c’est bien ce qui arrive en revanche aux animaux au moment de leur mort. Et nous y échappons grâce à notre âme, dont la création, au moment de notre conception, lui revient et suppose une intervention directe de sa part : elle ne provient pas de nos géniteurs. Ce qui nous permet d’affirmer qu’elle ne sera jamais mise en œuvre provient des nombreuses affirmations ayant abouties aux dogmes du paradis et de l’enfer, qui seront des lieux de villégiature où notre vie n’aura pas de fin.

Il convient de distinguer entre cette capacité et la possibilité évoquée lors du déluge (6 :7), que l’espèce humaine soit « effacée de la surface de la terre » en raison de sa méchanceté et ne se reproduise plus. Car dans ce cas la vie des humains ayant déjà existé serait maintenue, tandis que cette capacité précisément postule au contraire et n’a pas besoin d’autre justification que la toute-puissance de Dieu. D’ailleurs cet effacement ou la fin de la reproduction de l’humanité aura bien lieu un jour, elle est annoncée pour quand ce sera la fin des temps.

Nous pouvons nous interroger sur la pertinence d’un tel concept, étant donné qu’il ne serait jamais mis en œuvre, et qu’il entrerait sans doute alors en contradiction avec le dessein d’amour créateur. La création n’a pu être qu’un acte parfait prévoyant toutes ses conséquences, y compris celles liées à l’existence du mal, par conséquent si ce qui a été prévu pour durer était supprimé, ce serait comme l’aveu d’un échec car s’il n’avait pas été prévu.

Ce qui d’un autre côté nous choquerait, c’est que Dieu aurait l’obligation de nous maintenir en vie, ce qui serait contraire à sa perfection. Egalement, qu’il puisse user de cette faculté pour certains, et pas d’autres.
Ce qui ici résout accessoirement le fait que l’enfer représenterait un échec pour Dieu : nous somme au contraire tenus de considérer que même en enfer, nous contribuerons à sa gloire en portant le témoignage de sa justice, et bien qu’il ne puisse dans son amour que souhaiter notre bonheur. L’idée contraire est bien une idée humaine « intéressée » et espérant trouver une vérité qui lui garantisse un salut final, que l’enfer serait par nous inhabité, une pure menace pour nous stimuler, ce qui serait jouer de façon étrange et peu digne de Lui, avec notre psychisme, en mettant son amour en porte à faux.

Du fait de la création de notre âme, - mais quand bien même elle se ferait de façon indirecte, car c’est le cas pour notre corps or n’aurons-nous pas un corps glorieux ? – n’est-ce pas ce qui nous conduit à considérer que nous « appartenons » à Dieu ? Avec pour sous-entendu qu’il peut faire de nous ce qu’il lui plaît et donc nous faire disparaître ou souffrir… Qu’en ce sens il devient notre propriétaire et que nous n’avons plus d’identité propre.
Il faut prendre garde aux mots que nous employons et au sens que nous leur donnons : appartenir, propriétaire… Un esclave a beau appartenir à un maître, il n’en a pas moins sa liberté de pensée, de parole, d’action, aussi réduites soient-elles par la puissance de son maître (camisoles physiques ou chimiques) qui certes peut disposer de sa vie si la loi l’y autorise. Il y a bien un moment où cette notion d’appartenance pour conserver du sens suppose le droit et la possibilité de destruction totale, comme si l’esclave n’était qu’un animal, qu’une explosion l’avait « soufflé » et qu’il n’en restait plus que des atomes en voie de reconstitution pour autre chose. Réaliseront bien le traumatisme que cette idée représente ceux qui comme moi auront vu de leurs yeux des humains exploser ainsi à quelques mètres d’eux, n’être plus que des atomes invisibles désagrégés dans un souffle, instantanément.
Il faut vraiment croire en Dieu et au concept de l’âme immortelle, pour ne pas considérer que chacun ne vit que le temps qu’un autre qui l’a connu peut encore l’imaginer, pour autant que l’idée qu’il s’en était fait soit exacte. Or nous savons bien que ce que nous sommes est encore différent, jouit de quelque chose de propre et d’individualisé, d’autonome.

Je pense que c’est à cela que fait référence notre invité et je ne suis pas certain que vous soyez en désaccord : est-il important de savoir si « cela » peut « appartenir » à Dieu ? Que signifie l’emploi de ce verbe ? Que son sort dépende de Dieu ? En ce cas je suppose que vous seriez d’accord. Qu’il n’ait aucune autonomie, pas d’identité propre, rien qui l’en distingue ? Sûrement pas… Qu’il soit une sorte d’objet jusque dans sa personnalité libre ? Ce serait alors à préciser…
J’ai l’impression que votre désaccord ne repose que sur une formulation différente d’une même chose. Dans un cas l’être suppose une existence qui lui vient de Dieu et donc il lui appartient, dans l’autre cette existence a besoin d’un être qui la manifeste et qui donc « s’appartient ». Les deux sont vrais.
Or cette « essence » et qui s’appartient, peut-on dire aussi qu’en elle-même elle appartient à celui qui l’a créée ? Quel sens donnez-vous alors au mot appartenir ? Si c’est à l’idée que l’autre en a en ce qu’elle est dans ce seul cas exacte, certes oui, mais nous avons vu que c’était insuffisant pour définir l’être. Sinon, quand bien même elle pourrait être détruite sans cette idée, je ne crois pas que l’on puisse dire qu’elle lui appartienne.

Sans quoi cette notion d’appartenance fait référence à cette faculté Divine qui reste une faculté théorique d’anéantissement de sa créature et conceptualisée par nos soins sans avoir reçu aucune confirmation divine et dont je me suis fait ici l’écho, et je ne vois pas bien où cela mène sinon dans une impasse intellectuelle.
Qu’elle ait été enseignée avec le catéchisme est un fait, n’en déplaise à la modération, car ce sont des théologiens qui l’ont exprimée. Elle relève certes de la théologie parce qu’elle suppose l’existence de Dieu, mais c’est une idée en soi philosophique et j’attends de pied ferme le théologien qui me prouvera son bien fondé autrement que de façon purement spéculative et dans une présentation qui ne peut qu’être incorrecte et qui sème le trouble – car nous n’en savons rien.
Dans le flou qu’elle génère, la seule chose que nous puissions en dire suppose d’aborder la situation de leur confrontation, telle qu’elle aura lieu au ciel, où leur relation permettra de mieux définir ce qui est en jeu. C’est ce que notamment j’avais fait au pied levé, ce qui ne peut être que mystique, et qui a été censuré. La meilleure façon de se donner tort, c’est de ne pas vouloir le reconnaître.

C’est une bonne idée que d’avoir séparé les différents points abordés par des post différents, j’aborderai donc une prochaine fois la problématique du péché originel, si je ne suis pas arbitrairement censuré encore – mais je veux bien reconnaître m’être exprimé de façon pas assez précise. Car ces points sont très importants pour lever l’abus que certains font du dogme. Ce n’est pas parce que certains sujets ont été enseignés par des théologiens et repris un temps dans le catéchisme, ainsi des limbes, qu’ils sont inscrits dans le cadre de l’infaillibilité de l’église. Ils sont importants parce que certains ont perdu la foi à cause de semblables inconséquences.

Et c’est un des reproches que j’ai déjà fait sur ce forum à certains qui se disent tradis, qui se veulent les gardiens de ce qui était face à ceux qui veulent détruire l’acquis, à savoir qu’ils conservent ainsi des erreurs et ne veulent pas les reconnaître pour ne pas avoir à « faire de tri » face à une violente critique qu’elle soit libérale ou autre. Car au contraire, ce tri est urgent et nécessaire, il est la seule parade qui sera efficace face à cela, il est garanti par l’assistance du Saint Esprit, il montre la façon dont Dieu fait du mal, un bien. Ils ont cessé de réfléchir, ils ne font plus qu’argumenter une défense qui souvent tombe bien, mais parfois non, sans réfléchir sur le fond et c’est suffisant pour être dans l’erreur.
Cela n’a rien à voir avec une différence liturgique, et le fait est que des catholiques lambda ou conciliaires ont aussi trop souvent la même démarche erronée, mais sans pour autant taxer les autres d’hérétiques.
Quand Mgr Lefébvre a demandé des éclaircissements sur certains textes du concile qu’il a jugé susceptibles de contenir des erreurs, il avait raison mais oublié que c’était déjà le cas des textes antérieurs. La nouveauté de ce concile c’est qu’il a osé reconnaître dans le passé de l’église une marge d’erreur mais sans dénoncer de façon précise ce qu’elle contenait. Si certains en ont profité pour tenir pour fausses des vérités déjà anciennes, d’autres (eux notamment) ont fini par ériger en vérité absolue ce qu’il fallait dénoncer avec plus de précision. Tant que cela ne sera pas fait, ils ne seront pas déclarés hérétiques, mais en déclarant telle l’église conciliaire ils le deviennent d’eux-mêmes, vu qu’elle aborde tout de même les sujets sur lesquels il convient de changer d’affirmation et pourquoi.

Pour en revenir au sujet, j’y étais déjà quand je disais que notre invité faisait une fixation sur l’enfer et sa souffrance. Car nous pouvons considérer que cette souffrance est préférable à l’anéantissement, en cela manifeste quelque chose. Un certain principe de vie nous y est conservé en l’état, « le feu ne parvient pas à détruire son combustible » (Marc, 9 :49) et de sa sauvegarde nous pouvons conclure qu’il nous a bien été donné avec elle – ce pour quoi Dieu ne l’anéantit pas, en toute justice.
Peut-être que notre invité fait référence à cela en parlant d’indifférence à Dieu, peut-être pas. Les athées pourraient être à souhaiter l’anéantissement pour éviter la souffrance, sans comprendre que ce serait pire, et les agnostiques à poser la question de ce principe pour savoir comment se déterminer.

cmoi
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par cmoi » lun. 07 déc. 2020, 13:30

Je m‘excuse auprès de la modération qui finalement ne m’avait pas censuré mais avait du égarer mon texte (de 7H34 hier …)
Je le regrette presque à présent car de fait, je m’y suis exprimé trop « à la volée » et c’était susceptible d’être mal interprété.

Je trouvais sans oser le contredire que notre invité était en contradiction avec lui-même, récusant le concept de péché originel mais réfléchissant quand même à ce que disent les évangiles en les prenant au mot. De fait, s’il y a une seule chose à retenir de l’AT pour valider le nouveau, c’est bien ce dogme.
Sans lui, avant même de considérer la Divinité de Jésus, les évangiles ne sont plus que le récit de la vie et des pensées d’un sage, comme pour Confusius, Milarepa, ou tant d’autres, mais sans aucunement la valeur qu’il semble leur donner. Du coup j’ai été imprécis.

Avant de parler du péché originel (j’attendrais aussi votre retour cher invité, car tout imparfait qu’il soit et limité mon texte que je croyais censuré avance déjà certaines choses et je ne vois pas l‘intérêt d’en exposer plus dans le vide, j’y vois trop le risque d’orgueil…), même si c’est prendre les choses à l’envers, je voudrais clarifier la question du baptême, de la foi en Jésus qui seule sauve.
  • Le baptême n’efface pas toutes les conséquences du péché : il y a encore les maladies, la mort, etc.
    On dira qu’il efface le péché originel, un peu comme l’eucharistie efface le péché véniel ou l’absolution le péché mortel, mais sans effacer (cas de l’indulgence) la dette.
    Pourtant s’il était un gage du salut, il n’y aurait pas eu tant de saints canonisés qui jusqu’à la fin de leur vie et en dépit de leur vertu d’espérance et de l’enseignement de l’église, craignaient encore pour leur salut ; alors qu’ils se confessaient, etc.
Donc quand Jésus en parle, il parle de quelque chose qui a certes trait au baptême tel qu’il existe en tant que sacrement, mais il en parle surtout comme grâce agissante et de sa part et qui englobe comme en deçà et en plus de cela, une rencontre avec sa personne dont cette grâce est une émanation et qui peut se concrétiser autrement au moment suivant la mort. Vatican II et le nouveau catéchisme sont clairs là-dessus, si bien que je n’ai pas fait ici trop d’effort pour l’être à mon tour et l’exprimer…désolé.
Le baptême nous offre donc une action « précurseure » de ce qui nous sera donné vraiment lors de cette rencontre, surtout il nous permet ainsi de vivre dès ici-bas dans un état d’intimité d’amour inimaginable avec Dieu. Mais cet état peut être déficient de par notre responsabilité.
Et il peut être anticipé autrement par d’autres qui ne l’ont pas reçu ou n’en ont pas bénéficié : le martyr en est un exemple, mais il peut être vécu au quotidien sans qu’il y ait de mort, par la défense des valeurs qui sont celles des évangiles et sans même les connaître.
J'espère avoir ici "corrigé le tir".

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Fée Violine » lun. 07 déc. 2020, 16:41

Je m‘excuse auprès de la modération qui finalement ne m’avait pas censuré mais avait du égarer mon texte (de 7H34 hier …)
Ni l'un ni l'autre. C'est juste qu'il était tellement long que personne n'a eu le courage de le lire ! :-D

édit. Je vois que finalement, quelqu'un l'a lu et approuvé.

Gaudens
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Gaudens » lun. 07 déc. 2020, 17:43

Pardon d'atterrir de façon un peu abruote dans ce débat .
L'invité nous dit:
"L'être humain serait donc obligé d'aimer son Créateur et de croire en son Fils comme Sauveur du monde pour échapper à la damnation. Condamné non par une hostilité volontaire et en toute connaissance de cause que par une indifférence religieuse qui est finalement devenue la norme en France. Cela pose évidemment des questions dans un siècle où le poids de la religion régresse. Je ne peux croire que l'enfer est en train de se remplir..."


L'obsession binaire (croire ou ne pas croire ) nous enferme dans cette logique implacable entre liberté et libre arbitre.
Mais c'est oublier qu'en plus de la nécessité d'"aimer" Dieu ,le Christ nous a indiqué une autre (ou la même,dite autrement) porte d'entrée au paradis.C'est dans Matthieu XXV 31 à 46 , sur lequel je suis souvent revenu dans ce forum: autrement dit,il n'y a pas d'amour mais seulement des preuves d'amour .C'est ce que nous aurons fait ou pas fait qui nous ouvrira ou nous fermera finalement la Porte, c'est à dire au Fils de Dieu qui est cette porte même.Certes la foi confessée,fût-ce au dernier instant pourra nous ménager une petite entrée malgré nos énormes manquements éventuels mais ce n'est pas le tout. Et si le manque de foi actuel peut nous amener (moi le premier) à des réflexions moroses sur l'Enfer qui,apparemment, se remplit,il ne fat pas s'arrêter à cela: les oeuvres sont souvent une présence de l'Amour qui est lui même un autre nom de la Foi (bien que du côté des oeuvres, ce ne soit pas toujours bien fameux non plus ...).

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Carolus » lun. 07 déc. 2020, 20:02

Gaudens a écrit :
lun. 07 déc. 2020, 17:43
Gaudens :

C'est dans Matthieu XXV 31 à 46 , sur lequel je suis souvent revenu dans ce forum: autrement dit,il n'y a pas d'amour mais seulement des preuves d'amour .
Merci de votre réflexion, cher Gaudens. :)

Considérons également Matthieu XXIV 12, 13 :
12 À cause de l’ampleur du mal, la charité de la plupart des hommes se refroidira.

13 Mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Que nous persévérions jusqu’à la fin. 🙏

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Invité » lun. 07 déc. 2020, 21:29

Je regrette de ne plus pouvoir intervenir mais j'ai été censuré visiblement car mon sujet n'a pas été publié. Idem l'autre jour dans le sujet de la divinité du Christ.

Quand il s'agit de provocation, je peux tout à fait le concevoir mais quand il s'agit de débattre, ce n'est pas normal. Et même irrespectueux de l'internaute qui prend le temps de rédiger un message soigné, argumenté et respectueux.

Si l'objectif de ce forum est de simplement présenter et défendre la foi catholique, alors le catéchisme est suffisant. C'est regrettable car on se prive de beaux débats. Et la censure est finalement un aveu de faiblesse car refuser de débattre et de défendre ses idées... C'est pourtant le meilleur moyen de convertir !


[Réponse de la Modération : Comme vous l’avez constaté, les sujets en cause ont été déplacés car il se trouvaient dans une section du Forum qui n’est pas un lieu de débats mais d’exposé de la foi chrétienne dont la Modération écarte les messages inappropriés de ce point de vue.

Rien ne vous empêche d’encore y intervenir là où ils ont été déplacés, même si certains de vos messages proposés ne sont pas publiés.

Mais, même dans les autres sections, le Forum n’a aucune obligation de publication des messages qui lui sont adressés du seul fait du respect dû aux auteurs qui peuvent conserver toute copie utile de leurs contributions. Les débats et les opinions différentes ne sont les bienvenus que lorsqu’ils paraissent pouvoir contribuer à l’intelligence de la foi catholique, car ce Forum n’est pas un lieu neutre ouvert à tous débats mais bien un outil de promotion de cette foi catholique.

À cet égard, il permet de développer toute réflexion ou question particulière au-delà de l’approche générale du catéchisme de l’Église qui est une référence solide et certaine, mais qui n’épuise pas tout ce qui être médité dans les trésors de la foi.

Contrairement à ce que vous semblez considérer, tout débat n’est pas nécessairement utile et positif. La Modération écarte les messages qui lui paraissent causer davantage de troubles et de confusion que d’effets positifs pour la promotion de la foi catholique, ou qui manquent de respect pour la foi de l’Église, pour ses serviteurs ou pour d’autres intervenants dans ce forum.]

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par cmoi » mar. 08 déc. 2020, 9:27

Fée Violine a écrit :
lun. 07 déc. 2020, 16:41
Ni l'un ni l'autre. C'est juste qu'il était tellement long que personne n'a eu le courage de le lire ! :-D
Merci pour cette petite lumière qui m'a permis de l'entre-apercevoir.
J'avais oublié que le fond du trou est un de ses endroits préférés pour nous protéger

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Honorat » jeu. 10 déc. 2020, 22:13

Invité a écrit :
ven. 04 déc. 2020, 22:13
- La liberté est l’état ou la condition de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître ou à une autorité quelconque.
Non, pas du tout, car nous pouvons librement nous soumettre à un maître ou une autorité. La liberté, par essence, c'est avoir la capacité de faire un choix, c'est la capacité de pouvoir disposer de soi.
« Celui qui a mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21)

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Kerniou » ven. 11 déc. 2020, 11:17

Je suis tout à fait d'accord: la liberté c'est pouvoir choisir ...
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Carolus » ven. 11 déc. 2020, 14:50

Honorat a écrit :
jeu. 10 déc. 2020, 22:13
Honorat :
Invité a écrit :
ven. 04 déc. 2020, 22:13
- La liberté est l’état ou la condition de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître ou à une autorité quelconque.
Non, pas du tout, car nous pouvons librement nous soumettre à un maître ou une autorité. La liberté, par essence, c'est avoir la capacité de faire un choix, c'est la capacité de pouvoir disposer de soi.
Vous avez raison, cher Honorat. :)
CEC 1033 Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer.
Nous ne sommes pas automatiquement unis à Dieu.
CEC 1970 La Loi évangélique comporte le choix décisif entre " les deux voies " (cf. Mt 7, 13-14) et la mise en pratique des paroles du Seigneur (cf. Mt 7, 21-27)
Choisissons librement d’obéir à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. 🙏

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Invité » ven. 11 déc. 2020, 22:14

Honorat a écrit :
jeu. 10 déc. 2020, 22:13
Invité a écrit :
ven. 04 déc. 2020, 22:13
- La liberté est l’état ou la condition de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître ou à une autorité quelconque.
Non, pas du tout, car nous pouvons librement nous soumettre à un maître ou une autorité. La liberté, par essence, c'est avoir la capacité de faire un choix, c'est la capacité de pouvoir disposer de soi.
Vous devriez alors prendre contact avec Larousse pour leur demander de revoir leur définition !

Je comprends ce que vous dites mais votre définition n'est pas satisfaisante car choisir de se soumettre à un maître implique de renoncer à sa liberté. Étant assujetti à la domination d'un autre, nous ne sommes plus libre.

Dans toute société par exemple, l'homme renonce partiellement à sa liberté au nom du vivre ensemble. Il est soumis à un législateur et tout manquement par rapport à la loi est sanctionnable.

Dès lors que l'homme est soumis à une autorité supérieure, il ne peut plus être considéré comme étant pleinement libre.

Honorat
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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Honorat » sam. 12 déc. 2020, 3:18

Invité a écrit :
ven. 11 déc. 2020, 22:14
Dans toute société par exemple, l'homme renonce partiellement à sa liberté au nom du vivre ensemble. Il est soumis à un législateur et tout manquement par rapport à la loi est sanctionnable.
L'homme consent à vivre en société, selon des lois établies, car cela lui est avantageux. Ce n'est pas un renoncement à sa liberté, car c'est par l'exercice de sa liberté qu'il consent à vivre en société. C'est un consentement de la raison à ce qui lui est bon et profitable, et où il y a consentement, il y a volonté, et par suite, il y a liberté. On peut donc considérer que, dans la mesure où le choix de vivre en société est libre, les contraintes qui en découlent sont voulues et acceptées, car elles héritent de cette liberté initiale.
Invité a écrit :
ven. 11 déc. 2020, 22:14
Dès lors que l'homme est soumis à une autorité supérieure, il ne peut plus être considéré comme étant pleinement libre.
Ce n'est pas vrai. Pour les chrétiens, la reconnaissance de l'autorité suprême de Dieu, la soumission active et confiante à son joug, est un choix pleinement libre inspiré par l'amour.
« Celui qui a mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21)

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Re: Le libre arbitre, Judas, la Croix

Message non lu par Invité » sam. 12 déc. 2020, 6:54

Honorat a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 3:18
L'homme consent à vivre en société, selon des lois établies, car cela lui est avantageux. Ce n'est pas un renoncement à sa liberté, car c'est par l'exercice de sa liberté qu'il consent à vivre en société.

La vie en société obéit surtout à une nécessité car elle est la mise en commun des compétences et favorise le progrès. L'homme ne peut aujourd'hui évoluer en dehors de la société car il serait condamné à redevenir une sorte de chasseur cueilleur. Et, il faut le préciser, l'homme est par essence un être sociable qui ne peut exister ni se réaliser seul.

La pleine liberté de l'homme n'existe pas en société, l'homme est soumis à des instances supérieures qui encadrent sa liberté par des lois auxquelles on ne peut se soustraire. Lois qui elles-mêmes ne tiennent pas nécessairement compte du bien commun et peuvent être injustes mais auxquelles on ne peut déroger. Car c'est bien la réalité de toute société humaine, en décalage avec un idéal qui n'a jamais existé.

C'est exactement la même chose dans une entreprise où le salarié accepte d'offrir ses services en contrepartie d'une rémunération et est tenu de se soumettre aux règles qu'on lui impose, sous peine de sanction : horaires, temps de travail, durée des congés, dress code, outils à disposition, place dans le bureau, etc. Ce n'est pas être libre mais soumis.

Et le travail en tant que tel est un renoncement à sa liberté par la force des choses car il est bien évident qu'il ne résulte pas d'une volonté libre de l'homme mais d'une obligation circonstancielle pour survivre. L'étymologie du mot elle-même évoque la souffrance.

La définition du Larousse sur la liberté est donc juste, que vous le vouliez ou non. Dès lors que nous sommes soumis à une autorité supérieure, notre liberté devient illusoire.
Honorat a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 3:18
Ce n'est pas vrai. Pour les chrétiens, la reconnaissance de l'autorité suprême de Dieu, la disposition active de soumission confiante à son joug, est un acte pleinement libre inspiré par l'amour.
Vous omettez totalement la notion du jugement individuel à l'issue de notre vie terrestre puis collectif à la fin des temps qui est indissociable de la doctrine chrétienne et en lien direct avec la soumission à Dieu. Elle est certes une obéissance d'amour mais autant une crainte de Dieu avec le spectre de la condamnation.

Dès lors qu'intervient un jugement auquel on ne peut se soustraire, l'homme ne peut être véritablement libre puisque ses faits et gestes au cours de son existence seront appréciés en vu de son salut ou de sa damnation.

Si l'homme décide donc de la conduite de son existence terrestre, sa destinée finale lui échappe. Il est entièrement soumis à l'autorité de Dieu. De fait, il n'est pas libre.

À noter que ce principe du jugement tire son origine d'une conception de la relation entre Dieu et les hommes sous la forme d'une alliance. Avec par nature des obligations et des sanctions en cas de manquement. Une liberté toute relative donc.

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