Ce paradoxe de la pierre rejoint probablement la catégorie du faux dilemme.Mikess :
Voilà, je voulais savoir ce que vous en pensiez.
Le paradoxe de la Tronche en biais est valable et fonctionne, mais uniquement en relation avec une certaine préconception de Dieu. On est obligé de poser une sorte de Dieu mécaniste, contraint lui-même par une sorte de nécessité. Un Dieu qui ne serait pas libre quoi ! C'est que pour être tout puissant, ici la toute puissance même de ce Dieu le contraindrait, - prisonnier impuissant, de par la nature même des choses -, à ne pas pouvoir mettre en oeuvre des décisions virtuelles. Ce Dieu mécaniste ne pourrait pas faire ce qu'il voudrait, à supposé même qu'il le voudrait.
On sort de ce faux dilemme, en posant que Dieu est libre, vraiment libre et y compris par rapport à Lui-même. Il me semblerait ce que ce soit là ce Dieu de la révélation chrétienne.
Est-ce que le Dieu de la révélation biblique pourrait crée une pierre que lui-même ne pourrait soulever ? Oui. Pour peu qu'il le voudrait, il pourrait. En un sens, c'est bien ce qui se produit avec les damnés ou la Tronche en biais. Ils sont tels des pierres impossibles à remuer. Même pour Dieu ! C'est vrai s'il n'y a pas la collaboration des intéressés. - Faiblesse de Dieu ? impuissance ? Oui, parce que c'est Dieu qui le veut et parce qu'il est libre. Il n'y a pas nécessité à ce que Dieu doive faire ceci ou faire cela.
Ce paradoxe de la pierre qui est un faux dilemme nous renverrait bien à d'autres prétendus impossibilités soulevés par d'autres négateurs de la foi chrétienne. Je pense aux positivistes à la Renan du XIXe siècle, et eux pour qui le miraculeux est un phénomène à écarter par principe. Parce que dans leur préconception des choses, un Dieu ne pourrait pas violer des sortes de lois naturelles mécanistes. Traduction : Dieu ne pourrait pas être libre, et donc pas de miracles, pas d'évangile, pas re révélation surnaturelle, etc.
Je pense également à la catégorie de ces croyants que la théologie catholique classique nommait des "infidèles". Entendre : pharisiens ou rabbins de la synagogue opposés à la révélation chrétienne, tous les prédicateurs musulmans. Dans ce dernier cas de figure : une préconception de Dieu s'oppose au discours chrétien, faisant valoir que Dieu ne saurait disposer de cette liberté de s'incarner, Dieu qui se fait homme. "Impossible !" ; "Dieu ne peut pas descendre du ciel pour venir à nous ou alors ce ne peut pas être Dieu." C'est comme le paradoxe de la pierre. Un faux dilemme. "Scrute les Écritures, tu verras bien que le Messie ne peut pas sortir de Galilée. Et s'il vient de Galilée, on peut être sûr que c'est un faux Messie." Le faux dilemme n'est vrai dilemme qui fonctionne que sous une certaine réserve, à savoir que le Dieu dont on parle serait bien tel qu'imaginé au préalable ou limité par la contrainte mentale qui serait la nôtre.
Ma réflexion rejoindrait celle de Prodigal qu'on trouve plus haut.