Le contenu du Youcat est très mauvais. Ce que je vais dire là pourrait être assez violent : c'est bon pour la poubelle à mon avis.
Si, c'est Dieu qui condamne. Qui voulez-vous que ce soit d'autre ? C'est la vérité qui fini par se faire. Or, il se trouve que la vérité c'est Dieu. Prétendre que l'Éternel ne peut condamner personne au dernier jour est une hérésie.Youcat :
Est-il vraiment possible que quelqu’un, au moment de la mort, contemple en face l’amour absolu et persiste dans le non? Nous ne le savons pas. Mais notre liberté rend possible cette décision. […] Puisque Dieu est amour, comment peut-il y avoir un enfer? Ce n’est pas Dieu qui condamne l’homme.
Encore :
Il est vrai que l'homme manque de compassion envers lui-même, repoussant la miséricorde de Dieu se condamne alors lui-même d'une manière. Cela ne retire rien au fait que le sujet se trouve condamné par la Trinité tout entière à la fin, mais du moment qu'il aura préféré les ténèbres à la lumière et pour demeurer dans le refus. «Impénitence» serait le terme consacré.L’homme se condamne lui-même en repoussant l’amour miséricordieux de Dieu. Il se prive volontairement de la vie éternelle en s’excluant de la communion avec Dieu. Dieu désire vivre en communion même avec le dernier des pecheurs. […] Lui qui est l’Amour est « désarmé » quand quelqu’un choisit l’enfer plutôt que le ciel.
D'autre part, la présentation est plutôt vicieuse avec cette histoire de Dieu "désarmé" : comme si Dieu était impuissant au lieu d'être le tout-puissant. A suivre le Youcat , on croirait vraiment que ce sont les hommes qui sont tout-puissants. Personne ne serait condamné à l'enfer. Ceux qui s'y trouve seraient des volontaires, peut-être tels des dépendants du jeu qui ne souhaiteraient pas quitter la table du casino. L'enfer, c'est trop passionnant quoi ! Et on entrerait comment dans le royaume des cieux ? comme dans un estaminet pour y boire une bière fraîche ? chacun à sa convenance et quand ça lui plairait ?
Non
Personne fait le choix d'aller en enfer. Il faudrait dire plutôt que l'imprudent aura négligé les avertissements, trouvant irréaliste la chose, «insuffisamment crédible !» La personne préfère se rabattre sur les séductions de ce monde et faire la sourde oreille à la parole divine. C'est ce qui arrive avec les contemporains de Noé; le châtiment leur déboule sur la trogne à l'improviste. Le pharaon endurci du temps de Moïse ne choisi pas non plus d'expédier sa troupe dans les flots déchaînés. Non, c'est Dieu qui laisse alors la mer engloutir le pharaon avec sa suite pour finir. Tout comme c'est Dieu qui fait sonner la trompette et envoie ses anges au final, pour ramasser la mauvaise herbe, en faire des balles et les jeter dans le fourneau. Personne demande son avis à la mauvaise herbe. Le client qui s'invite lui-même au banquet des noces sans carton d'invitation et sans porter les bons vêtements : il se trouve ramassé par le service d'ordre et expulsé dehors dans la nuit noire. Au moment de paraître devant Dieu personne ne dispose d'un bulletin de vote.
Il se trouve la chose suivante : nous sommes (dans la condition du vieil homme) en présence d'un esclave qui recule devant les représentations divines, s'est résigné à ses chaînes, trouve au moins un avantage dans les oignons d'Égypte. L'esclave est esclave et ne voudrait surtout pas perdre sa vie. Il aimerait conserver la vieille dynamique adamique qu'il connaît bien. S'il veut «choisir» quelque chose mais c'est le plaisir, son propre agrément et sans avoir à se soucier de Dieu tellement. En cas de coup dur, il réclame une injection pour qu'on l'achève comme un vieux cheval tout simplement. Pour aller en enfer ? Pas dans son idée en tout cas. Il voudrait bien éviter la souffrance. L'enfer n'est que la mauvaise surprise qui l'attend au détour. L'enfer devient fatalité ou comme le débouché naturel. Mais il s'agit bien d'une condamnation divine. C'est comme la mort elle-même qui reste une peine, une pénalité, un châtiment. Personne en a fait le choix conscient et délibéré pour lui-même.