Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Cinci » mer. 01 sept. 2021, 9:00

Bonjour,

Le contenu du Youcat est très mauvais. Ce que je vais dire là pourrait être assez violent : c'est bon pour la poubelle à mon avis.
Youcat :

Est-il vraiment possible que quelqu’un, au moment de la mort, contemple en face l’amour absolu et persiste dans le non? Nous ne le savons pas. Mais notre liberté rend possible cette décision. […] Puisque Dieu est amour, comment peut-il y avoir un enfer? Ce n’est pas Dieu qui condamne l’homme.
Si, c'est Dieu qui condamne. Qui voulez-vous que ce soit d'autre ? C'est la vérité qui fini par se faire. Or, il se trouve que la vérité c'est Dieu. Prétendre que l'Éternel ne peut condamner personne au dernier jour est une hérésie.

Encore :
L’homme se condamne lui-même en repoussant l’amour miséricordieux de Dieu. Il se prive volontairement de la vie éternelle en s’excluant de la communion avec Dieu. Dieu désire vivre en communion même avec le dernier des pecheurs. […] Lui qui est l’Amour est « désarmé » quand quelqu’un choisit l’enfer plutôt que le ciel.
Il est vrai que l'homme manque de compassion envers lui-même, repoussant la miséricorde de Dieu se condamne alors lui-même d'une manière. Cela ne retire rien au fait que le sujet se trouve condamné par la Trinité tout entière à la fin, mais du moment qu'il aura préféré les ténèbres à la lumière et pour demeurer dans le refus. «Impénitence» serait le terme consacré.

D'autre part, la présentation est plutôt vicieuse avec cette histoire de Dieu "désarmé" : comme si Dieu était impuissant au lieu d'être le tout-puissant. A suivre le Youcat , on croirait vraiment que ce sont les hommes qui sont tout-puissants. Personne ne serait condamné à l'enfer. Ceux qui s'y trouve seraient des volontaires, peut-être tels des dépendants du jeu qui ne souhaiteraient pas quitter la table du casino. L'enfer, c'est trop passionnant quoi ! Et on entrerait comment dans le royaume des cieux ? comme dans un estaminet pour y boire une bière fraîche ? chacun à sa convenance et quand ça lui plairait ?

Non

Personne fait le choix d'aller en enfer. Il faudrait dire plutôt que l'imprudent aura négligé les avertissements, trouvant irréaliste la chose, «insuffisamment crédible !» La personne préfère se rabattre sur les séductions de ce monde et faire la sourde oreille à la parole divine. C'est ce qui arrive avec les contemporains de Noé; le châtiment leur déboule sur la trogne à l'improviste. Le pharaon endurci du temps de Moïse ne choisi pas non plus d'expédier sa troupe dans les flots déchaînés. Non, c'est Dieu qui laisse alors la mer engloutir le pharaon avec sa suite pour finir. Tout comme c'est Dieu qui fait sonner la trompette et envoie ses anges au final, pour ramasser la mauvaise herbe, en faire des balles et les jeter dans le fourneau. Personne demande son avis à la mauvaise herbe. Le client qui s'invite lui-même au banquet des noces sans carton d'invitation et sans porter les bons vêtements : il se trouve ramassé par le service d'ordre et expulsé dehors dans la nuit noire. Au moment de paraître devant Dieu personne ne dispose d'un bulletin de vote.

Il se trouve la chose suivante : nous sommes (dans la condition du vieil homme) en présence d'un esclave qui recule devant les représentations divines, s'est résigné à ses chaînes, trouve au moins un avantage dans les oignons d'Égypte. L'esclave est esclave et ne voudrait surtout pas perdre sa vie. Il aimerait conserver la vieille dynamique adamique qu'il connaît bien. S'il veut «choisir» quelque chose mais c'est le plaisir, son propre agrément et sans avoir à se soucier de Dieu tellement. En cas de coup dur, il réclame une injection pour qu'on l'achève comme un vieux cheval tout simplement. Pour aller en enfer ? Pas dans son idée en tout cas. Il voudrait bien éviter la souffrance. L'enfer n'est que la mauvaise surprise qui l'attend au détour. L'enfer devient fatalité ou comme le débouché naturel. Mais il s'agit bien d'une condamnation divine. C'est comme la mort elle-même qui reste une peine, une pénalité, un châtiment. Personne en a fait le choix conscient et délibéré pour lui-même.

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Cinci » mer. 01 sept. 2021, 9:13

Altior :

Quant aux catéchismes approuvé par un Pape ou un Concile Oecuménique, elles sont très officielles au niveau de l'Église Universelle.
C'est ce que les gens veulent dire en parlant du catéchisme officiel de l'Église. On parle d'un catéchisme qu'aucun évêque ne pourrait récuser. C'est comme le catéchisme du concile de Trente.

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Pathos » mer. 01 sept. 2021, 9:39

Coco lapin a écrit :
mar. 31 août 2021, 21:29
Est-il vraiment possible que quelqu’un, au moment de la mort, contemple en face l’amour absolu et persiste dans le non? Nous ne le savons pas. Mais notre liberté rend possible cette décision.
J'aimerais bien savoir d'où sort cette croyance (hérésie ?)
Un demi siècle d'église béni oui oui, qui ne parle plus de l'enfer, n'insiste plus sur la confession, le jeune les sacrifices.
Une des plus grandes victoires de Satan en somme : faire croire qu'il n'existe pas, que nous irons tous au paradis comme dit la chanson.

Aucune excuse de notre part.

1917 : O mon Doux Jésus... préservez-nous du feu de l'Enfer..
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Leonhead » mer. 01 sept. 2021, 10:19

Bonjour,

Extrait de « Préparation à la mort » de saint Alphonse-Marie de Liguorie :
Au sortir de cette vie, l'âme comprend sur-le-champ que Dieu est sa fin suprême. « Libre des entraves du corps, dit saint Antonin, elle voit que Dieu est le souverain bien et qu'elle a été créée pour lui » (S. Antonin de Florence, Summa theologica, p. I, tit. 5, c. 3 § 3, t. 1, Vérone, 1740, p. 402). La voilà donc qui s'élance aussitôt pour le posséder. Mais si elle est en état de péché, Dieu la repousse.
http://jesusmarie.free.fr/alphonse_prep ... _mort.html
Au moment de la mort, toutes les âmes s'élancent vers Dieu qu'elles reconnaissent comme le souverain bien, mais Dieu repousse celles qui sont en état de péché. C'est pourquoi ces dernières souffrent la peine du dam. La peine du dam est une souffrance infinie, à cause de la perte d'un bien infini, c'est-à-dire de Dieu lui-même.

Les damnés, à l'instant de la mort, pourraient-ils choisir librement de refuser absolument l'amour de Dieu, alors même qu'ils l'auraient reconnu comme étant le souverain bien, pour se condamner à l'enfer et ressentir une souffrance infinie à cause de ce choix ?

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Perlum Pimpum » mer. 01 sept. 2021, 12:50

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Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 18:29, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Perlum Pimpum » mer. 01 sept. 2021, 12:59

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Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 18:30, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par anachorète moderne » mer. 01 sept. 2021, 14:02

Merci Perlum Pimpum pour cette réponse dense et intéressante.
Je vous invite à méditer ceci. Dieu est Infini tandis que nous sommes chétifs, insignifiants, epsiloniques. On pourrait donc s’étonner de ce que Dieu ait un tel Courroux pour de si insignifiantes personnes : des châtiments sempiternels, n’est-ce pas totalement disproportionné ? Par quelle folie… ? Mais à bien y réfléchir, loin que notre insignifiance soit une circonstance atténuante ou excusante, elle est aggravante ! Alors que nous ne sommes rien, ou si peu, nous étions appelés à partager sa Vie. Et qu’avons nous fait ? Nous nous sommes détournés du Bien.
On va essayer de méditer là-dessus.
Dieu n’est aucunement nécessité à nous créer.
J'avoue que ça fait mal à mon égo. Moi qui pensait être un " morceau de Dieu " ainsi que tous les êtres humains ayant l'amour de Dieu.
Est-ce une "hérésie" de voir les choses ainsi ?


Simple question de ma part. Il ne s'agit pas de vous agacer, je le demande comme ça et j'ai un peu de mal à suivre tous vos messages. ( merci d'être indulgent )

Bien cordialement

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Cinci » mer. 01 sept. 2021, 18:48

Pathos :

Un demi siècle d'église béni oui oui, qui ne parle plus de l'enfer, n'insiste plus sur la confession, le jeune les sacrifices.
... et tout le monde se figure que c'est déjà dans la poche. Tellement : il serait même plus besoin d'avoir la foi catholique ni la foi tout court d'ailleurs. Il suffirait d'être un "bon gars". Un bon bougre. Et qui donc n'aurait jamais pu être un bon bougre à ses heures ? C'est que tous comprennent.

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Invité » mer. 01 sept. 2021, 21:18

J'ai pour ma part du mal à acquiescer quand des internautes proclament que Dieu a créé l'homme pour Lui, pour l'aimer.

Des parents n'ont pas seulement le désir d'enfant pour eux-mêmes mais aussi pour lui-même. Ils ne cherchent pas à le retenir à eux mais le préparent, dans l'amour, à son émancipation et à la prise de son indépendance. Ils l'assisteront tout au long de sa vie s'il en manifeste le besoin. L'indépendance n'empêche pas de continuer de partager ensemble des bons moments tout au long de sa vie, si chacun en manifeste le désir.

Or, le raisonnement à l'égard de Dieu que je constate sur le forum est totalement inverse : Dieu a créé l'homme non pour qu'il se réalise comme il l'entend en jouissant de sa liberté mais pour Lui-même. Pas de bonheur possible en dehors de Dieu, pire encore, souffrances et tourments pour quiconque n'a pas suffisamment cherché Dieu dans sa vie ; que ce soit par indifférence, par ignorance, par une absence de foi ou par une hostilité à la religion (et non à Dieu).

Que Dieu, comme un Père, aspire à que ses enfants le cherchent et l'aiment tout au long de leur vie me semble tout à fait naturel. Mais l'on doit garder à l'esprit que l'amour véritable n'est possible qu'avec une pleine liberté, sinon nous sommes dans la contrainte et l'homme ne serait plus que le pantin d'un plus grand que lui.

Je pose donc trois questions :

- Au nom du principe de justice divine, Dieu envoie-t-il en Enfer, selon vous, les hommes qui, usant de leur liberté, n'ont pas fait le choix de l'amour à son égard durant leur vie terrestre (quelle qu'en soit la raison) ?

- Dieu ne peut-Il accepter que des hommes ayant trouvé leur bonheur (ou disons leur équilibre) en dehors de Lui-même pendant leur existence puisse le prolonger dans l'au-delà sans devoir nécessairement souffrir ?

Combien de millions de gens aspirent à revoir ceux qui ont compté dans leur vie dans un au-delà, sans nécessairement aspirer à entrer dans la vision béatifique de Dieu !

- Si vous avez répondu positivement à au moins l'une de ces deux questions, où est la liberté de l'homme puisqu'il doit suivre un chemin tout tracé pour ne pas être irrémédiablement condamné ?

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Perlum Pimpum » mer. 01 sept. 2021, 22:19

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Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 18:30, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Perlum Pimpum » mer. 01 sept. 2021, 22:47

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Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 18:30, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par anachorète moderne » jeu. 02 sept. 2021, 7:34

Merci Perlum Pimpum, en particulier d'avoir cité le concile vatican I qui répond à ma question et que je ne connaissais pas.
Bon... Tant pis si ma vision doit changer. C'est un peu " dur " à admettre à mon orgueil mais si c'est ainsi, il faut l'accepter.

Cordialement.

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Invité » jeu. 02 sept. 2021, 12:48

Perlum Pimpum a écrit :
mer. 01 sept. 2021, 22:47
Précisément. C’est librement que l’on se tourne ou se détourne de Dieu. Et Dieu sanctionne l’usage bon ou mauvais de cette liberté.

Vous rejetez donc le principe de la liberté humaine puisque, selon votre conception, l'homme n'a pas d'autre possibilité que de chercher Dieu puisque dans le cas contraire il serait inexorablement condamné à perpétuité.

Perlum Pimpum a écrit :
mer. 01 sept. 2021, 22:47
L’amour divin est un feu dévorant. Vous savez pertinemment que tout l’AT et le NT sont remplis d’effroyables menaces contre les pécheurs, mais vous osez bafouer la parole de Dieu en la biffant parce qu’elle a le tort de déplaire à votre sensibilité… Le Christ n’a de cesse de dire qu’il plongera les rebelles dans l’étang de feu, que les souffrances des damnés seront éternelles, que le salut ou la perdition se jouent maintenant, mais somme toute que vous importe, puisque vous biffez l’Écriture dès qu’elle vous déplaît…

Les paroles de Jésus, en particulier l'épisode du Jugement dernier chez Matthieu, portent sur la relation aux hommes. Celui qui a manqué d'amour envers les autres est condamné, celui qui l'a manifesté est sauvé. Quelles paroles de Jésus pouvez-vous me citer où il déclare l'absence de Dieu dans nos vies comme péché mortel ? Je n'en vois aucun puisque l'Évangile a été écrit à une époque où l'agnosticisme et l'athéisme n'existaient tout simplement pas.
Perlum Pimpum a écrit :
mer. 01 sept. 2021, 22:47
Mt VII, 13-14 : « Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. »

Lc XIII, 23-27 : « Quelqu'un lui dit : Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? Il leur répondit : Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas. Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! il vous répondra : Je ne sais d'où vous êtes. Alors vous vous mettrez à dire : Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues. Et il répondra : Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes ; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité. »
Ces deux passages sont une exhortation à suivre l'enseignement du Christ qui, dans ces deux chapitres, se rapportent à la relation aux hommes. Votre citation est donc hors sujet puisqu'elle ne se rapporte pas de la relation de l'homme à Dieu.

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 02 sept. 2021, 17:14

.
Dernière modification par Perlum Pimpum le lun. 13 juin 2022, 18:30, modifié 1 fois.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Comment concevoir l'existence d'un enfer où l'on souffre sans arrêt avec un paradis où le mal n'existe plus ?

Message non lu par Invité » jeu. 02 sept. 2021, 21:48

Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 02 sept. 2021, 17:14
Non, je l’affirme.

1* La liberté n’est pas un droit mais un pouvoir : le pouvoir de la volonté de faire des choix, de choisir, de choisir librement. En fait « choisir librement » est redondant. Vous êtes libre précisément parce que votre volonté peut incliner à ce qu’elle veut : peut choisir. On appelle ça le libre-arbitre...

2* Dieu fixe la route qui mène à Lui. Vous êtes libre de ne pas la prendre. Vous êtes libre (= avez le pouvoir) de refuser Dieu ; mais vous n’avez pas le droit de refuser Dieu. Vous avez le pouvoir, par votre libre-choix, de vous détourner de votre obligation morale ; vous avez le pouvoir de décider librement d’être hors la loi, le pouvoir (la capacité) de choisir de refuser d’accomplir votre devoir ; bien que vous n’ayez évidemment pas le droit de refuser d’accomplir votre devoir. Votre liberté, autrement dit votre volonté exerçant ses choix libres, vous pouvez en mal user. Vous avez le pouvoir de vous refuser à Dieu, mais vous le paierez…

3* Car le corolaire de la liberté est la responsabilité : vous êtes responsable devant Dieu de vos choix. Si vos choix sont coupables, vous serez sanctionné.
La liberté humaine est avant tout un état de fait, l'homme est naturellement libre. Il concilie le pouvoir et le vouloir dans la conduite de son existence. Vous ne pouvez donc limiter la liberté au seul "pouvoir" puisqu'elle existe à l'état naturel. Elle est même le propre de l'homme.

La suite de votre raisonnement me paraît erronée. L'indifférence religieuse ou l'hostilité à la religion n'est pas synonyme de refus de Dieu. Vous devez faire la distinction entre Dieu et la religion qui sont deux réalités différentes.

Par principe, un agnostique ou un athée n'est pas quelqu'un qui refuse Dieu mais qui adopte une attitude de scepticisme quant à son existence. Nous sommes donc en présence de personnes qui ne le connaissent pas, n'ont pas fait sa rencontre. Ce n'est donc pas un refus puisque refuser ne pourrait intervenir qu'en ayant la pleine connaissance de son existence et consisterait à le rejeter en tout état de cause. Ce n'est pas le cas de ces deux attitudes.

Enfin, vous fixez la relation à Dieu comme une obligation ("votre devoir") et non comme la liberté de l'homme. Or, l'amour ne peut naître que de la pleine liberté de l'homme. En rejetant la liberté de l'homme, c'est aussi l'amour envers Dieu que vous contestez. Vous n'envisagez pas la relation à Dieu autrement que sous la contrainte.
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 02 sept. 2021, 17:14
D’une votre remarque sur l’agnosticisme et l’athéisme est inepte. Il y a eu de tout temps des athées et des sceptiques. Il y a assez de philosophes grecs ayant vécu avant l’Incarnation et ayant fait profession d’athéisme ou de scepticisme pour l’attester.

Citez-moi le nom de ces philosophes grecs qui étaient athées, au sens moderne du terme.

Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 02 sept. 2021, 17:14
De deux. Quel est le premier commandement ? Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Si la violation du second commandement, l’amour du prochain, suffit à être damné, a fortiori la violation du premier. D’autant que l’amour de charité est précisément un amour pour le Dieu de la foi, un amour qui a le Dieu de la foi pour objet premier, et qui n’a le prochain que comme objet second, en tant qu’il est aimé en Dieu : la charité pour le prochain n’est pas la philanthropie. La première des charités pour le prochain est de vouloir son salut ; chose dont le naturalisme philanthropique ignore ou se moque.

Vous parlez d'amour de charité ce qui est faux puisque le terme grec est "agapé", sens qui s'élève bien au-delà de la charité. C'est l'amour dans ce qu'il a de plus noble, c'est-à-dire sincère, désintéressé et en plénitude.

Pour obéir à cette parole, l'amour est la condition sine qua non. Il implique donc la pleine liberté de l'homme mais vous la rejetez. Vous revisitez donc son sens.

Il faut préciser que Jésus s'adresse à un croyant juif et que cette parole, tirée du livre du Deutéronome, est précédée du célèbre "Écoute Israël". Dans le contexte où elle est prononcée, elle est adressée aux Juifs, qui par principe sont des croyants. Il leur était naturel (du moins en théorie) d'aimer Dieu.

Or, vous universalisez cette parole en l'étendant à tous les peuples - ce que le Christ ne fait pas - et ajoutez même la certitude de la damnation pour quiconque sur cette terre ne la suit pas - ce que le Christ ne dit pas non plus. C'est la Bible traduction Perlum Pimpum. Qu'elle puisse s'adresser par extension à tous, oui, mais pas sous la perspective contraignante que vous en avez. Pas d'amour sans liberté.
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 02 sept. 2021, 17:14
Vous réclamez des passages scripturaires ou le refus ou l’absence de Dieu serait un péché ? Mais mon cher déjà ceci que, si aimer Dieu est un commandement, l’indifférence ou l’absence à Dieu est une violation du premier commandement.

Vous n'avez pas bien lu mon message puisque je vous demandais des paroles de Jésus. Or, vous me citez l'Ancien Testament...
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 02 sept. 2021, 17:14
Luc X, 25-28 : « Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu? Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. »

Il n'est nullement question de damnation dans ce passage, votre interprétation est erronée. L'évangéliste dénonce simplement l'attitude du jeune homme riche qui a fait de ses biens son unique trésor. Même la promesse de la vie éternelle par l'amour qu'il manifestera envers Dieu et les hommes compte à ses yeux moins que ses biens. Pourtant, il venait consulter Jésus à ce propos. Alors qu'il devait se réjouir de connaître la voie à suivre, il repart tout triste. C'est une critique évidente de son attitude matérialiste.
Perlum Pimpum a écrit :
jeu. 02 sept. 2021, 17:14
En définitive il faut que vous soyez aveuglé pour penser que ne pas aimer Dieu serait indifférent et que seul compterait d’aimer (de quel amour ?) le prochain : vous préférez la créature au créateur…
En définitive, vous aurez remarqué que l'amour pour Dieu (et les hommes), que je considère comme essentiel, est conditionné par la liberté. Et non comme un devoir qui, s'il n'était pas rempli, conduirait à la damnation éternelle. Ce que la Bible ne dit pas.

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