Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

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Trinité
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Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

Message non lu par Trinité » mar. 07 sept. 2021, 16:57

"Mon père, si vous le voulez,éloignez de moi ce calice;cependant que votre volonté soit faite et non la mienne"

Mon interrogation porte sur "et non la mienne"
La volonté de Jésus aurait elle été différente de celle du père...en allant plus loin, aurait il refusé le sacrifice, s'il s'était séparé de la volonté du père ?

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Re: Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

Message non lu par Invité » mar. 07 sept. 2021, 17:52

Jésus accomplit Isaïe 53,7 : "Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche".

Par principe, un agneau préfère vivre plutôt que d'aller à l'abattoir. Telles sont les pensées de Jésus qui a pleinement conscience de sa mort prochaine et la redoute, mais qui se plie entièrement à la volonté de son Père et ne renonce donc pas à poursuivre sa marche jusqu'à l'abattoir...

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Re: Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

Message non lu par Trinité » mar. 07 sept. 2021, 21:50

Invité a écrit :
mar. 07 sept. 2021, 17:52
Jésus accomplit Isaïe 53,7 : "Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche".

Par principe, un agneau préfère vivre plutôt que d'aller à l'abattoir. Telles sont les pensées de Jésus qui a pleinement conscience de sa mort prochaine et la redoute, mais qui se plie entièrement à la volonté de son Père et ne renonce donc pas à poursuivre sa marche jusqu'à l'abattoir...
Bonjour,

Bien-sûr , rien n'est équivoque à ce niveau...mais cela n'explique toujours pas le ..."et non la mienne" ;)

Trinité
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Re: Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

Message non lu par Trinité » mar. 07 sept. 2021, 22:55

Puisque je ne vois pas beaucoup de réactions, je vais vous proposer ma version.

Jésus en tant que fils de Dieu connaissait de tous temps sa mission, mais en tant qu'homme il pouvait être également dépassé par l'angoisse de la situation et avoir des pensés en tant que tel.
C'est l'ambivalence de jésus vrai Dieu et vrai homme.

Cinci
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Re: Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

Message non lu par Cinci » mer. 08 sept. 2021, 0:23

Votre interprétation est bonne, Trinité.



Quand on dit que Jésus fait la volonté du Père : en réalité il fait aussi bien la sienne en même temps. Il fait la volonté des deux. Il n'est pas du tout dans la situation d'un esclave, mais d'un esclave qui serait alors tel que contraint réellement d'agir à l'inverse de ce qu'il voudrait au plus profond de son coeur.

L'image de l'esclave qui serait forcé de plier devant la volonté d'une sorte de tyran et comme l'amenant certainement du côté qu'il ne voudrait pas, comme une trahison de soi-même : ce serait plutôt le modèle du vieil Adam; c'est le modèle exploité par l'apôtre Paul, pour parler de lui-même, dans sa condition de pécheur. «Je ne fais pas le bien que je voudrais ...» L'esclave reste l'homme pécheur, le tyran c'est le diable.

Et donc ...

L'épreuve agonistique dans laquelle le Christ se trouve forcé d'entrer : elle correspondrait plutôt au fait de se trouver soumis à la pression des forces du mal Humainement parlant, il serait assez naturel de souhaiter s'éviter des souffrances, au besoin même de devoir se replier sur une volonté "propre" qui serait alors celle de fuir le combat, et pour l'heure d'oublier même le grand objectif plus noble ayant pu être le sien ainsi que celui du Père depuis toujours.

«Non pas ma volonté pour faire rupture et pour te trahir et me trahir, mais je veux faire notre volonté qui nous est commune à toi et à moi, Père», aurait pu dire Jésus dans sa prière. Il ne sera pas question de céder devant le mal. pour devenir tel un complice du mal.

:cry:

La nuit dans le fameux jardin du mont des oliviers représente l'épreuve telle qu'elle est humainement traversée. Jésus refuse de consentir à une volonté qui serait sienne comme pour s'avantager d'une manière mais quoique au détriment du bien de tous, du Père ... ; et de Pierre, de Jean; de ses disciples, de l'humanité quoi !

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gerardha
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Re: Méditation sur les paroles de Jésus, au jardin des oliviers

Message non lu par gerardha » mer. 08 sept. 2021, 5:00

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Bonjour,

Je pense que Trinité a raison.

A Gethsémané, Jésus connaît l’angoisse de la mort qui est devant lui, mais dans la pleine communion avec son Père. Sa perfection même le fait reculer devant tout ce que signifient la souffrance et la mort comme jugement de Dieu, mais il accepte cette coupe de la main du Père.

Ce cher Sauveur, dans sa parfaite humanité, était accablé par la pensée de la mort qui s’avançait dans toute son horreur et projetait, sur son âme pure et sainte, son ombre terrifiante. Mais si douloureuse était l’étreinte des ombres d’une mort telle que celle qui l’attendait qu’il laissa ses trois compagnons et s’en alla plus avant pour présenter à son Père la prière à laquelle nul ne pouvait se joindre, car qui pouvait comprendre les affres d’un tel moment ? Il tomba sur sa face en disant : «Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux». Il s’agissait, dans ce moment suprême, d’accepter la coupe de la colère divine que nous avions méritée, la mort, jugement de Dieu. Satan faisait peser sur l’âme de notre Sauveur toutes les conséquences terrifiantes de son obéissance jusqu’à la mort ; son âme pure et sainte ne pouvait que souhaiter que l’heure terrible de la mort passe loin de lui, et d’un autre côté ses perfections ne pouvaient que lui faire accepter d’aller jusqu’au bout dans l’accomplissement de la volonté de son Père.

Peut-on vraiment comprendre ce que signifiait pour Jésus la perspective d’être fait « péché pour nous », lui qui n’avait jamais péché ?

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