Charité plutôt que relativisme

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Cinci
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Charité plutôt que relativisme

Message non lu par Cinci » mar. 14 sept. 2021, 15:23

Pendant que nous en sommes dans les belles réflexions. En guise de piqure de rappel ...


Texte :

«Jean-Michel Aphatie a brocardé Christine Boutin qui avait osé dire que «l'homosexualité est une abomination». Il n'accepte pas la distinction entre le péché, qui doit être condamné, et le pécheur, qui bénéficie de la miséricorde divine et de l'amour du prochain; pour lui ce n'est qu'hypocrisie.

La distinction entre le péché et le pécheur n'est pas de l'hypocrisie. Elle ne consiste pas à affecter des sentiments que l'on a pas, mais à aimer les personnes en pensant à leur bien. Cela heurte la morale républicaine. Notre époque ne sait plus ce qu'est le péché. Elle pratique pourtant la condamnation à tour de bras, et, quand elle condamne, sa sentence ne dissocie pas le péché du pécheur. Notre morale est une amorale qui se nourrit de phobies. Elle exclut et rejette tout ce qui, de près ou de loin, réaffirme la notion de bien et de mal et par là-même celle du péché. Ces notions lui sont insupportables; elles sont «abominables» comme Christine Boutin, comme l'Église ...

Nous avons besoin du sens du péché, du remords, du ferme propos, du repentir, du désir de chercher le bien plutôt que le mal et de l'attente de la miséricorde qui ne peut venir que du Très-Haut. Plus rien ne nous prépare au combat spirituel, à cette lutte au coeur de l'homme dont le terme survient le jour ou il livre enfin son «coffre-fort personnel» à Dieu. Allez parler de combat spirituel à monsieur Jean-Michel Aphatie, il vous regardera, ahuri ou moqueur, et vous brocardera en moins de temps qu'il n'en faut pour mettre à mort un taureau dans l'arène ... Combat spirituel ? Mais nous ne sommes plus au Moyen-Âge !

L'honnête homme sait qu'au fond de lui-même veille le meilleur comme le pire. L'homme est capable de commettre des abominations, diverses et variées. Elles procèdent toutes d'une violation de la loi naturelle, en conscience, en parfaite connaissance de cause, sciemment; ce que l'Église appelle un péché mortel. Compris comme cela, le péché est effectivement mortel car il nous emmène tout droit en enfer. L'enfer, si c'est l'enfer... est «abominable» comme le péché qui y conduit. Il est ce chemin pavé de bonnes intentions éprouvées lorsque cédant au prêchi-prêcha généreux des médias au pouvoir, nous estimons que chacun est libre de vivre comme il le veut et de s'épanouir ainsi qu' il l'entend. C'est ce que nos derniers papes dénoncent comme étant le relativisme.

Voilà pourquoi la charité, qui se situe bien au-dessus de cette amour de guimauve, est d'abord celle de la vérité. Le chrétien a le devoir de rappeler les dix commandements que Dieu a révélé au peuple juif, et que le Christ est venu accomplir sur terre avec sa loi d'amour. Cet amour qui a fini sur une croix pour que la mort elle-même devienne un passage, pour ressusciter et pour espérer vivre le bonheur éternel dans le paradis promis par Dieu.

Notre Seigneur Jésus a répondu à ce mauvais procès, il y a deux mille ans, face à la femme adultère et à ceux qui la lapidaient. Le doigt sur le sable, il mit ceux qui voulaient la juger face à leur propre péché, et sans rien renier de la condamnation de ce que cette femme avait fait jusque-là, il lui manifesta le plus beau et le plus vrai amour qui soit.

Non, celui qui condamne une abomination n'est pas abominable !»

Bernard Hawadier


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Note : il s'agit d'un commentaire que j'avais conservé en 2014 et qui sera sorti dans une publication suivant les remous de la manif pour tous en 2012. C'est étonnant de voir à quelle vitesse aussi les choses évoluent. On imagine difficilement un politicien en 2021 osé dire ce que Christine Boutin avait eu encore l'audace d'exprimer il dix ans.

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