Bonjour,
Est-ce que quelqu'un saurait me dire si le Pape est considéré comme infaillible quand il s'exprime dans une encyclique ou dans une bulle ?
Merci beaucoup.
Infaillibilité du Pape
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- Tribunus plebis
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Re: Infaillibilité du Pape
Bonsoir Anit,
Vous trouverez la réponse dans plusieurs fils de ce forum. En résumé le pape n'est infaillible que quand il proclame certaines vérités de foi,en fait déjà connues et acceptées par l'Eglise depuis toujours même quand elles n'avaient pas été formalisées.Il y faut un certain formalisme justement qui ne se trouve pas dans les bulles (pratique ancienne) ou les encycliques et autres lettres apostoliques. Celles-ci relèvent de son magistère ordinaire auquel nous devons être attentifs sans leur reconnaitre pour autant l'infaillibilité.
Vous trouverez la réponse dans plusieurs fils de ce forum. En résumé le pape n'est infaillible que quand il proclame certaines vérités de foi,en fait déjà connues et acceptées par l'Eglise depuis toujours même quand elles n'avaient pas été formalisées.Il y faut un certain formalisme justement qui ne se trouve pas dans les bulles (pratique ancienne) ou les encycliques et autres lettres apostoliques. Celles-ci relèvent de son magistère ordinaire auquel nous devons être attentifs sans leur reconnaitre pour autant l'infaillibilité.
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- Ædilis
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Re: Infaillibilité du Pape
Merci beaucoup pour votre réponse.
- Olivier JC
- Tribunus plebis
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Re: Infaillibilité du Pape
Bonjour,
Il y a trois degrés d'autorité du Magistère, qu'il soit pontifical ou universel, le plus élevé étant l'enseignement dispensé avec une pleine assistance divine et, de ce fait, infaillible.
Pour qu'un enseignement soit infaillible, il faut que la doctrine explicitement affirmée (c'est-à-dire qui est l'objet de l'enseignement) soit formellement présentée comme révélée, liée à la révélation ou absolument obligatoire. Notons bien que la forme importe peu, il suffit que le Pontife romain s'exprime ex cathedra, c'est-à-dire dans l'exercice de sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens.
Cela signifie qu'un enseignement dispensé dans une correspondance privée, au cours d'une conversation à table ou (au hasard...) dans une séance de question/réponses avec des journalistes dans un avion ne peut en aucun cas se voir reconnaître une telle note puisqu'en pareille hypothèse, le Pontife romain ne s'exprime pas ex cathedra. En revanche, un document officiel tel qu'une bulle, une constitution ou une lettre apostolique ou encyclique est concernée quant à la forme. De même, une homélie pourrait être le lieu d'un tel enseignement.
Naturellement, les choses sont plus aisées lorsque la forme écarte toute discussion possible sur l'intention du Pontife romain. Le cas est rare, et il me semble que l'on ne peut en compter que trois : la Constitution Benedictus Deus de 1336 sur la vision béatifique après la mort, la Constitution Ineffabilis Deus de 1854 sur l'Immaculée Conception de la B.V. Marie et la Constitution Munificentissimus Deus de 1950 sur l'Assomption de la même B.V. Marie.
D'autres cas sont plus discutables, non quant au fait que la doctrine enseignée soit revêtue de l'infaillibilité magistérielle, mais quant au fait de savoir si le Pontife romain se contente de rappeler un enseignement d'ores et déjà revêtu de l'infaillibilité parce qu'enseigné selon les critères requis par le Magistère universel, ou si la note d'infaillibilité découle de l'enseignement du Pontife Romain. Les cas sont là encore rares. Me viennent à l'esprit la Lettre Apostolique Ordinatio Sacerdotalis de 1994 sur l'ordination sacerdotale exclusivement masculine et la Lettre Encyclique Evangelium Vitae de 1995 s'agissant de la condamnation morale absolue de l'avortement.
On le voit, il est extrêmement rare que le Pontife romain choisisse d'enseigner sous les conditions requises pour que cet enseignement soit revêtu de l'infaillibilité. C'est dans l'exercice du Magistère universel extraordinaire, i.e. les conciles, que se manifeste le plus souvent un tel enseignement.
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Il y a trois degrés d'autorité du Magistère, qu'il soit pontifical ou universel, le plus élevé étant l'enseignement dispensé avec une pleine assistance divine et, de ce fait, infaillible.
Pour qu'un enseignement soit infaillible, il faut que la doctrine explicitement affirmée (c'est-à-dire qui est l'objet de l'enseignement) soit formellement présentée comme révélée, liée à la révélation ou absolument obligatoire. Notons bien que la forme importe peu, il suffit que le Pontife romain s'exprime ex cathedra, c'est-à-dire dans l'exercice de sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens.
Cela signifie qu'un enseignement dispensé dans une correspondance privée, au cours d'une conversation à table ou (au hasard...) dans une séance de question/réponses avec des journalistes dans un avion ne peut en aucun cas se voir reconnaître une telle note puisqu'en pareille hypothèse, le Pontife romain ne s'exprime pas ex cathedra. En revanche, un document officiel tel qu'une bulle, une constitution ou une lettre apostolique ou encyclique est concernée quant à la forme. De même, une homélie pourrait être le lieu d'un tel enseignement.
Naturellement, les choses sont plus aisées lorsque la forme écarte toute discussion possible sur l'intention du Pontife romain. Le cas est rare, et il me semble que l'on ne peut en compter que trois : la Constitution Benedictus Deus de 1336 sur la vision béatifique après la mort, la Constitution Ineffabilis Deus de 1854 sur l'Immaculée Conception de la B.V. Marie et la Constitution Munificentissimus Deus de 1950 sur l'Assomption de la même B.V. Marie.
D'autres cas sont plus discutables, non quant au fait que la doctrine enseignée soit revêtue de l'infaillibilité magistérielle, mais quant au fait de savoir si le Pontife romain se contente de rappeler un enseignement d'ores et déjà revêtu de l'infaillibilité parce qu'enseigné selon les critères requis par le Magistère universel, ou si la note d'infaillibilité découle de l'enseignement du Pontife Romain. Les cas sont là encore rares. Me viennent à l'esprit la Lettre Apostolique Ordinatio Sacerdotalis de 1994 sur l'ordination sacerdotale exclusivement masculine et la Lettre Encyclique Evangelium Vitae de 1995 s'agissant de la condamnation morale absolue de l'avortement.
On le voit, il est extrêmement rare que le Pontife romain choisisse d'enseigner sous les conditions requises pour que cet enseignement soit revêtu de l'infaillibilité. C'est dans l'exercice du Magistère universel extraordinaire, i.e. les conciles, que se manifeste le plus souvent un tel enseignement.
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