Bonjour à tous,
je suis abonné à la lettre mensuelle de "Aide à l'Eglise en détresse" et voici le titre de la livrée de janvier :
"
Ne dupez pas les chrétiens"
http://www.aed-france.org/actualite/a-l ... chretiens/
Je reproduis ci-dessous cette lettre en l'entrelardant en gras de mes commentaires de cathoLAIQUE (j'insiste aujourd'hui pour bien me démarquer de certaines obligations que je serais tenu d'avoir avec le magistère en tant que catho. Je développerai ce point dans la deuxième partie de mon post.)
Au cours d’un entretien avec l’AED, l’archidiacre Emmanuel Youkhana, qui coordonne l’aide humanitaire en Irak pour les familles chrétiennes, a demandé au monde occidental et au gouvernement irakien « que la vérité soit dite clairement sur le fait que les chrétiens sont systématiquement attaqués et poussés à quitter l’Irak ». Il a déploré que le gouvernement irakien le nie (tiens donc ! mais c'est pas l'islam bien sûr), et qu’il y ait sans cesse des voix, dans la communauté internationale, pour affirmer que la terreur se dirige « non pas contre les chrétiens, mais contre tout le monde ». (= une certaine forme de bien pensance dont les partisans du dialogue à tout prix font parfois partie).
Il a appelé « à ne pas duper » les chrétiens irakiens. Selon lui, ni le gouvernement irakien ni la communauté internationale ne font assez pour soutenir les chrétiens d’Irak.
L’archidiacre a souligné qu’il ne suffisait pas de condamner ce qui s’était passé. « Les condamnations n’ont servi à rien », regrette-t-il. Il a affirmé que les chrétiens irakiens n’avaient pas peur à cause des attentats actuels, mais qu’ils craignaient l’avenir. Selon le prélat, ils redoutent surtout l’islamisation progressive de la société (on entend bien parler ici "d'islamisation" de la société, islamisation basée sur des constantes qu'on retrouve derrière la pluralité des musulmans). Aujourd’hui, de nombreuses chrétiennes n’osent quitter leur domicile que si elles sont voilées, parce que la pression sociale est énorme (tiens donc ! mais c'est pas l'islam bien sûr, c'est la faute aux chrétiennes sûrement). Très récemment, la faculté de musique de l’université de Bagdad a été fermée, la musique n’étant pas compatible avec l’interprétation fondamentaliste de la charia. Par ailleurs, les ecclésiastiques musulmans de haut rang exigent maintenant la séparation des sexes à l’université.
(Mais qu'est-ce que j'ai à voir en tant que chrétien et en tant que laïque, avec ces gens-là ???? Je veux qu'on m'explique pourquoi je devrais être plus tendre avec une idéologie à tendance totalitaire qui s'ingère dans les moeurs et les arts, qu'avec le communisme dénoncé en d'autres temps et par d'autres papes comme une "perversion" ???? Parce qu'il y a bien, derrière la déclinaison irakienne de l'application de la charia, une constante qu'on retrouve dans tout le moyen-orient, largement IS-LA-MI-SE.
Devrais-je être indulgent avec cette idéologie au nom d'une "internationale théiste" ?)
Mgr Youkhana a par ailleurs déploré le fait que la constitution irakienne discrimine les chrétiens (mais pas l'islam bien sûr). Elle énonce par exemple la nécessité de la présence de hauts religieux musulmans parmi les juges de la Cour constitutionnelle du pays. « La Constitution doit reconnaître l’égalité de traitement pour les chrétiens et ne doit pas en faire des citoyens de deuxième ou troisième rang », (c'est pas moi qui le dit, c'est un HOMME DU TERRAIN, en contact permanent avec l'islam) a-t-il continué. Il ne suffit pas non plus de « limiter la sécurisation à une meilleure protection des églises, car qu’en est-il des écoles, des habitations, de la vie quotidienne ? ».
La vie des chrétiens est de plus en plus limitée. Ils n’ont plus confiance, et beaucoup ne pensent plus qu’à fuir. D’après ses données, il ne reste plus que 300.000 chrétiens sur les plus de 1 million de chrétiens (on appelle ça de l'épuration ethnique, ni plus ni moins) qui vivaient ici autrefois. Chaque semaine, quatre avions quittent Bagdad pour Beyrouth, la capitale libanaise. La plupart des passagers sont chrétiens. « De nombreuses familles, du jour au lendemain, prennent la décision de laisser derrière elles, leur maison, leurs emplois, et tout ce que leurs ancêtres leur ont laissé au cours des siècles », explique Mgr Youkhana.
Il insiste sur la nécessité d’aider les familles qui fuient Bagdad et ses 5 millions d’habitants pour se rendre dans de petites villes du nord. Ils ont souvent des diplômes de l’enseignement supérieur, mais ne trouvent pas de travail et doivent reconstruire toute leur vie. « Le premier jour après la fuite, la seule chose qui compte est de pouvoir dormir quelque part en sécurité, mais ensuite il faut aussi un emploi, une infrastructure, des écoles » déclare Mgr. Youkhana.
“Nous devons offrir une solidarité morale et matérielle, mais nous ne pouvons pas provoquer de changements politiques.” C’est sur ce point que le gouvernement est attendu a-t-il conclu.
(Je plains sincèrement les chrétiens d'Irak)
Vous avez dit "
dialogue" ?
Tant que des chrétiens auront l'envie de maintenir le
dialogue inter-religieux, je n'y vois aucun inconvénient, il s'agit au fond d'une application concrète du verset qui appelle à "tendre l'autre joue", et à aimer ses ennemis.
Mais il s'agirait pour ces chrétiens-là de comprendre l'INDIGNATION présente chez beaucoup d'autres, moi le premier, et de recevoir cette indignation avec beaucoup d'indulgence pour elle, sans renvoyer systématiquement dans les cordes ceux qui la manifestent.
L'indignation est légitime, recevable.
Rappel que je crois encore nécessaire : J'ai du respect pour les musulmans à titre individuel parce qu'ils sont mes
frères humains, je suis chrétien et humaniste, et non pas parce qu'ils sont croyants en un Dieu supposé être le même que le mien, ce dont je doute.
Dans la deuxième partie de mon post, je voudrais revenir sur l'extrait du livre "Lumière du monde" publié chez PdP et transmis par Ren' :
Benoît XVI :
" Vous le savez, 138 érudits islamiques ont écrit une lettre qui contient une invitation sans fard au dialogue et une interprétation de l'islam qui le place dans un dialogue direct avec le christianisme. J'ai aussi eu une très bonne discussion sur ce point avec le roi d'Arabie saoudite."
>>> Le roi du pays le plus rétrograde en matière de liberté religieuse, à la tête d'une zone géographique où toute autre religion que l'islam est interdite, lieux saints de l'islam oblige ! Voyons, mais c'est complètement surréaliste !
Benoît XVI :
Ce qui nous rassemble, c'est d'une part que nous défendons de grandes valeurs religieuses - la foi en Dieu et l'obéissance à Dieu -, et que d'autre part nous devons trouver une place juste dans la modernité.
>>> Eh bien, voilà qui est clair ! la voilà, la belle internationale théiste qui fait front contre...., contre quoi d'ailleurs..., il serait bon de bien définir les contours de l'ennemi commun car peut-être que là encore de grosses différences apparaîtraient entre chrétiens et musulmans.
>>> "L'obéissance à Dieu" ???? Ouh que cela ne me plaît pas ici, dans un contexte où l'un des acteurs voit l'obéissance à Dieu comme soumission. Moi, j'ai idée, innocemment, que je suis invité à
participer à l'oeuvre de Dieu, pas à m'y
soumettre.
Benoît XVI :
Dans cette situation (= projet d'invasion de l'Europe au XVIè siècle) , où il ne s'agissait pas seulement de l'islam, loin de là, mais de la propagation de la puissance ottomane, l'Europe devait être solidaire et défendre son histoire, sa culture, sa foi.
>>> Encore et toujours le même "c'est pas l'islam".
Benoît XVI :
Nous vivons aujourd'hui dans un monde totalement différent, où les lignes de front ont changé. Dans lequel on trouve d'un côté une sécularisation radicale, de l'autre côté la question de Dieu, dans toute sa diversité.
>>> "Une sécularisation radicale" ??? J'accepte l'idée qu'il existe un fondamentalisme séculier et je suis le premier à le dénoncer en me plaignant d'un "temps des brutes revenu" mais j'aimerais bien que Benoît XVI fasse preuve d'autant de nuance par rapport à la sécularisation, pas toujours radicale, qu'il en témoigne pour l'islam.
Bref, y en aurait encore à dire.
Je lis cet extrait et je me demande : Ai-je un Pape ou un chef de la diplomatie vaticane ?
Et pour clore ce chapitre où, vous l'avez compris, je prends des libertés avec le magistère, je voudrais rappeler que l'histoire glorieuse de l'Eglise s'est autant faite
malgré les Papes que
grâce à eux.
Ca détend quant au voeu d'obéissance.