Ceci est un mauvais signe.
On savait déja que le président Obama était un adversaire de l'Eglise catholique aux Etats Unis.
On se doute que l'appel du Saint Père pour la non intervention des occidentaux en Syrie et sa journée de prière, a dû être mal ressentie auprès du gouvenement des Etats Unis.
Alors la décision de Washington ne doit pas être considérée comme anodine.
Deux articles, au moins, en parlent :
D'abord un article brésilien où l'on parle "d'antipathie' envers le Vatican.
Ensuite un article d'origine russe qui me semble bien faire le tour du problème.
La remarque finale sur un certain anti-américanisme ( ? ) du Saint Père envers les Etats Unis me semble intéressante.
Par La Voix de la Russie |
Une information concernant une possible fermeture de l’ambassade américaine auprès du Saint-Siège est reprise sur Internet en Italie.
Ce thème délicat et pour le moment peu clair est commenté dans une interview à notre radio par Massimo Faggioli, célèbre journaliste et professeur de théologie.
Massimo Faggioli : En fait il ne s’agit pas de la fermeture de l’Ambassade, mais de son déménagement. En ce moment, l’ambassade américaine auprès du Vatican se trouve à Rome, sur le territoire d’une petite villa isolée. Du point de vue de la sécurité, il est très difficile de la protéger contre d’éventuelles attaques terroristes. C’est pour cette raison qu’il a été décidé de transférer les bureaux de l’Ambassade auprès du Saint-Siège plus près de la mission diplomatique américaine en Italie.
LVdlR : Et est-ce qu’il est possible de supposer que cela est lié de quelque façon à un certain dégel dans les relations entre le Vatican et Moscou à la suite de la visite du président russe Vladimir Poutine ?
M. F. : Je pense que la décision sur le déménagement n’est d’aucune manière liée à la récente rencontre du président Poutine avec le pape François. Je crois qu’elle a été prise pour des considérations pratiques. Néanmoins, on peut y entrevoir un certain signal, par lequel les États-Unis traduisent leur intention de formuler d’une nouvelle façon leurs rapports avec le Vatican. En ce sens qu’en Amérique, l’Église catholique est composée pour l’essentiel de catholiques conservateurs, qui ne sont pas très disposés envers la politique du président Obama. A mon avis, il a réagi ainsi à l’hostilité de l’Église catholique. Je crois, néanmoins correct d’installer l’ambassade des États-Unis auprès du Saint-Siège dans de nouveaux locaux, mais séparés de l’Ambassade des États-Unis en Italie.
LVdlR : Comment vont évoluer les relations entre les États-Unis et le Saint-Siège après le déménagement de la mission diplomatique auprès du Vatican ? Partagez-vous le point de vue de l’ancien ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège James Nicholson, qui a caractérisé cette nouvelle comme « un grand pas en arrière dans les relations diplomatiques entre la cité-État et l’Amérique » ?
M. F. : Je pense que M. Nicholson exagère un peu. Dans ce sens que ce geste doit être interprété comme un signal, et en diplomatie, chaque signal joue un rôle important et signifie quelque chose. Je n’y vois pas toutefois une quelconque catastrophe.
Je crois qu’il faut s’attendre à des changements dans les rapports entre le Vatican et les États-Unis de la part du nouveau pape, qui est Latino-Américain et dont la vision des États-Unis, comme celle de la majorité des Latino-Américains, se distingue sensiblement de la vision qu’en avaient ses prédécesseurs – le pape Benoît XVI et Jean-Paul II. Le souverain pontife actuel est plus sceptique à l’égard des États-Unis.
Certains disent même qu’il a des vues anti-américaines. Ce facteur, à mon avis, peut influer les mois et les années qui viennent, et peut-être influe déjà sur les relations entre le Vatican et les États-Unis.