Le Pape demande d'éviter les annulations de mariage

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etienne lorant
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Le Pape demande d'éviter les annulations de mariage

Message non lu par etienne lorant » sam. 09 nov. 2013, 12:05

Le pape François a demandé vendredi au "défenseur du lien matrimonial" au sein de la justice vaticane d'éviter autant que possible les annulations du mariage.

Recevant en audience les participants à l'Assemblée plénière du Tribunal Suprême de la Signature apostolique, le pape François a tenu des propos de fermeté, mettant en garde contre des jugements trop "rapides" ou trop "bureaucratiques".

Ce tribunal doit favoriser la défense du lien du mariage, a affirmé en substance le pape. Ses paroles sont observées de près alors que certains attendent une plus grande ouverture sur ce thème délicat, qui devrait être évoqué durant le Synode sur la famille en octobre 2014.

Le "défenseur du lien" doit accomplir son travail avec "efficacité" et est appelé à "proposer tout type de preuves, d'exceptions, de recours et d'appels qui, dans le respect de la vérité, favorisent la défense du lien", a souligné François.

L'Eglise est confrontée à la question délicate des annulations de mariage, permettant aux divorcés remariés de pouvoir communier, alors qu'un grand nombre de catholiques divorcent.

Benoît XVI puis François ont entamé une réflexion sur les raisons de l'échec de nombreux mariages, invoquant le manque de foi ou de maturité, ou le mariage par simple convention sociale. Elles pourraient être des raisons de plus en plus fréquentes d'annulation. Mais le Saint-Siège avance très prudemment sur ces questions.

Selon des sources vaticanes, l'extrême lenteur de certains jugements et le bâclage d'autres --quand les causes semblent tranchées à l'avance-- font problème.

Dans le questionnaire envoyé cette semaine aux évêques en préparation du synode, la problématique de l'annulation est ainsi exprimée: "la simplification de la pratique canonique pour la reconnaissance de la déclaration de nullité du lien matrimonial pourrait-elle offrir une réelle contribution positive à la solution des problèmes des personnes concernées?"

La position personnelle du pape fait l'objet d'interprétations variées: pour les uns, il veut un réel assouplissement des règles. Pour d'autres il se range aux positions extrêmement fermes de son gardien du dogme, l'archevêque allemand Gerhard Ludwig Müller.

http://www.lalibre.be/actu/internationa ... 8942866ac8
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par jean_droit » dim. 21 sept. 2014, 11:54

De ZENIT :
Réforme du procès matrimonial canonique: institution d'une commission
Simplifier la procédure

Rome, 20 septembre 2014 (Zenit.org) Anita Bourdin | 193 clics

Le pape François a institué une commission spéciale chargée d'étudier la réforme du procès matrimonial canonique, en date du 27 août, annonce un communiqué du Saint-Siège ce 20 septembre 2014.

"Le travail du Comité spécial commencera dès que possible et il aura pour objectif de préparer une proposition de réforme du procès matrimonial, en essayant de simplifier la procédure, en la rendant plus simple et en sauvegardant le principe de l'indissolubilité du mariage", indique le Vatican.
Le Figaro dit :
"pour objectif de simplifier la procédure du procès (matrimonial canonique), de la rendre plus souple tout en sauvegardant le principe d'indissolubilité du mariage"
Amusant :

"Simple" ou "Souple" .... la différence est très importante.

Le Vatican marche sur des oeufs ....
Dernière modification par jean_droit le dim. 21 sept. 2014, 14:50, modifié 1 fois.

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Re: Création d'une commission sur les annulations mariage

Message non lu par AdoramusTe » dim. 21 sept. 2014, 14:36

Il faut parler de nullité de mariage et non d'annulation.

On annule ce qui existe mais on déclare nul ce qui n'existe pas.
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Nouvelle Commission

Message non lu par poche » mar. 23 sept. 2014, 8:41

Le Bureau de Presse du Saint-Siège a publié aujourd'hui le communiqué suivant:

"Le 27 Août 2014, le Saint-Père a décidé d'instituer une Commission spéciale chargée d'étudier la réforme du processus de nullité du mariage canonique.

Le travail de la Commission spéciale débutera dès que possible et se concentrera sur la préparation d'une proposition pour la réforme de la procédure de nullité du mariage, en cherchant à simplifier et à rationaliser la procédure, tout en préservant le principe de l'indissolubilité du mariage ".

http://www.visnews-en.blogspot.com/2014 ... riage.html

Je suis désolé si j'ai fait des erreurs dans la traduction, mais je ne pouvais pas trouver cette annonce en version française.

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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par poche » mer. 24 sept. 2014, 8:13

L'idée est de rendre les avantages de Droit Canonique plus accessible à la population. Les gens qui sont dans des situations légitimes où il ya un mariage invalide ne devraient pas avoir à attendre indéfiniment une longue période de temps pour un déclaration de nullité.

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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par AdoramusTe » mer. 24 sept. 2014, 9:11

Il faut espérer que l'on ne va pas accord des nullités de mariage à tire-larigot pour contourner l'indissolubilité du mariage et permettre ainsi aux divorcés remariés d'accéder aux sacrements.

Il est pour le moins étrange que cela arrive juste avant le Synode de la Famille où cette question devrait être traitée.
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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par jean_droit » mer. 24 sept. 2014, 9:25

Il est pour le moins étrange que cela arrive juste avant le Synode de la Famille où cette question devrait être traitée.
Oui c'est étrange .... un peu.

L'idée est de rendre les avantages de Droit Canonique plus accessible à la population. Les gens qui sont dans des situations légitimes où il ya un mariage invalide ne devraient pas avoir à attendre indéfiniment une longue période de temps pour un déclaration de nullité.
Tout à fait d'accord avec vous ... si l'Eglise considère un mariage nul inutile de le dire au bout d'un temps trop long.

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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par Héraclius » mer. 24 sept. 2014, 9:40

Il faut espérer que l'on ne va pas accord des nullités de mariage à tire-larigot pour contourner l'indissolubilité du mariage et permettre ainsi aux divorcés remariés d'accéder aux sacrements.
En même temps, vu le nombre de mariages "sacrilèges" qui sont célébrés "pour le folklore"... C'est pas forcément un mal de pouvoir les casser (bien que le mieux resterait d'éviter ce genre de bêtises).
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par AdoramusTe » mer. 24 sept. 2014, 9:49

Héraclius a écrit : En même temps, vu le nombre de mariages "sacrilèges" qui sont célébrés "pour le folklore"... C'est pas forcément un mal de pouvoir les casser (bien que le mieux resterait d'éviter ce genre de bêtises).
C'est très subjectif. Les consentements échangés qui opèrent le sacrements sont dans la majorité des cas sincères. Et puis, casser un mariage veut dire que les deux parties veulent se séparer.

En réalité, il faudrait plutôt refuser de marier sous certaines conditions et dans le cas contraire, bien faire comprendre aux mariés à quoi ils s'engagent juridiquement. C'était la voie proposée par Benoit XVI.
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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par Héraclius » mer. 24 sept. 2014, 9:57

C'est exactement ce que j'ai suggéré.

Pour ce qui est de la subjectivité, si vous vous renseignez un peu sur ce qui se fait dans des pays comme le Japon...

Du reste, même en France, je ne suis pas certain que les gens aient systématiquement bien en tête la notion d'indissolubilité avant même de se marier, si vous voyez ce que je veux dire. Bien évidemment que je ne parle pas de "majorité", mais d'un nombre tout à fait significatif de cas.


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Re: Création d'une commission sur nullités des mariages

Message non lu par Kerniou » mer. 24 sept. 2014, 10:45

La question du refus du mariage à l'église me parait très délicate. Dans les années qui ont suivi le concile, bon nombre de mariages et de baptêmes ont été refusés parce que les couples ne présentait pas assez de garanties quant à la profondeur de leurs convictions ni à l'assurance de la transmission de la foi. Certains prêtres se vantaient de refuser presque une demande sur deux !!!... Dans une paroisse que je connais bien, 4 demandes de mariages sur 10 étaient refusées et, idem, pour les demandes de baptêmes ... Ce qui a écarté de l'église et de la catéchèse des familles entières. Celles qui avaient été "éjectées"( c'est ainsi que les intéressés l'ont ressenti ) n'y ont plus remis les pieds et d'autre n'ont plus rien demandé par crainte d'essuyer un refus.
S'il est normal de veiller au sérieux de l'engagement du sacrement, on ne peut, d'emblée, fermer la porte à ceux qui ne paraissent pas répondre à une norme dont les critères resteraient encore à définir. D'où l'importance de la préparation voire de l'accompagnement aux sacrements.
Nul ne peut préjuger de l'évolution de l'autre. Il arrive que le bon grain germe là où l'on ne s'y attendait pas.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Le cardinal Kasper et le divorce catholique

Message non lu par jean_droit » sam. 15 nov. 2014, 19:46

De Riposte Catholique :

http://www.riposte-catholique.fr/osserv ... catholique
Le parti Kasper ouvre un second front : “Le divorce catholique”
15 NOVEMBRE 2014

Il nous a paru intéressant de publier la traduction de cet article de Don Pio Pace paru sur le blogue américain Rorate Cæli, le 13 novembre dernier.

L’assemblée extraordinaire du Synode des Évêques était à peine terminée que les partisans de la libéralisation de la discipline de l’Eglise concernant l’indissolubilité du mariage ouvraient un second front, celui de la « simplification » des procédures canoniques de la déclaration de nullité.

La rétrogradation du cardinal Burke de son poste de préfet de la Signature apostolique trouve dans cette affaire sa véritable signification. Son rôle dans la nomination des évêques pour les États-Unis sous Benoît XVI ne suffit à expliquer sa rétrogradation, parce que, pour neutraliser son influence, il suffisait (comme cela a été fait) de le retirer de la Congrégation pour les évêques, où il a été remplacé par le cardinal Wuerl. Mais à sa place de « Premier Juge » de l’Église romaine, il était un obstacle sérieux à la réalisation d’un projet actuellement à l’étude : faire des procédures de déclaration de nullité un « divorce catholique » dans le nom.

Les grandes lignes de ce projet, sans doute déjà relativement réglé en secret, peuvent se résumer en quatre points:

1. Une considérable accélération et simplification de la procédure. Actuellement, la procédure (constitution des dossiers, instruction, audition des époux, des témoins, des experts, plaidoirie, et puis ensuite deuxième instance) prend généralement un an et demi, ce qui n’est pas très long, étant donné qu’il s’agit de déclarer inexistante une promesse faite pour toute la vie. La procédure nouvelle serait réduite à quelques mois. Cela suppose un accroissement du personnel des tribunaux diocésains qui sont déjà engorgés, ce qui est pratiquement impossible dans de nombreux pays. Ce qui est donc envisagé, c’est un examen sommaire de chaque cause.

2. La suppression de la double confirmation. Dans la discipline actuelle, extrêmement sage et prudente compte tenu de ce qui est en jeu, afin d’atteindre avec certitude une décision qui soit aussi objective que possible, quand un jugement de nullité a été formulé par un collège de trois juges, l’ensemble du processus est alors obligatoirement soumis à un appel automatique pour une confirmation en deuxième instance, avec nouvel examen du dossier et prononcé d’une nouvelle décision. Si la deuxième décision est identique à la première, le premier jugement (de nullité ou non) est confirmé. Sinon, il est rejeté. La partie demandant une déclaration de nullité peut alors déposer un recours devant le Tribunal de la Rote romaine, qui sert de troisième instance de jugement. Dans le projet actuellement à l’étude, il n’y aurait plus besoin de confirmation par une seconde délibération.

3. La déclaration de nullité consiste à dire que, au moment du mariage, le consentement des époux n’a pas vraiment existé. Le Code de Droit Canonique prévoit un certain nombre de cas de nullité matrimoniale : incapacité de contracter un mariage en raison de l’absence d’un usage suffisant de la raison (Can 1095) ; exclusion du mariage lui-même en raison du rejet d’éléments essentiels, tels que la fidélité à un seul conjoint ou que l’indissolubilité (Can 1101) ; erreur sur la personne, tromperie, violence, et aussi l’incapacité pour des raisons psychiques à assumer les obligations du mariage (généralement, l’immaturité : canon 1095 § 3). De fait, les cause les plus importantes des nullités de mariage sont souvent que les contractants souffrent« d’un grave défaut de discernement concernant les droits et devoirs dans le mariage », ou que « pour des causes de nature psychique, [ils] ne peuvent assumer les obligations du mariage ». Les tribunaux laxistes (ceux des États-Unis sont souvent cités, mais il y en a beaucoup d’autres) se basent principalement sur cette dernière raison: le manque de maturité des époux, ou de l’un d’eux. Une manière très simple de transformer les déclarations de nullité dans un « divorce catholique » serait donc d’élargir la jurisprudence sur la question de la définition de l’immaturité qui rend le consentement inexistant, ce que les décisions des tribunaux romains peuvent facilement réaliser. A 20 ou 30 ans, ou même plus, on est toujours plus ou moins immature

4. La considération de l’absence de la foi de l’un des conjoints. Une idée qui gagne le monde ecclésiastique est que, dans un certain nombre de cas, les époux qui contractent un mariage sacramentel n’ayant pas la foi catholique, leur mariage serait invalide. Cette thèse va à l’encontre doctrine catholique sur les sacrements, qui distingue leur validité de leur fructuosité. Le réalisme sacramentel exige en effet que l’acte sacramentel soit un acte humainement perceptible, constitué par un rite établi par l’Église. Si le rite est utilisé d’une manière sérieuse, la validité de l’acte sacramentel est présumée, même si le ministre ou le sujet n’a pas la foi catholique (principede l’ex opere operato). Par exemple, les fidèles qui assistent à une messe n’ont aucune obligation de contrôler si le prêtre célébrant croit ou non en la présence réelle dans l’Eucharistie, tant qu’il accomplit avec sérieux le rite prescrit par l’Église. Les séminaristes ordonnés jadis dans les pays communistes n’avaient pas à se préoccuper de la possibilité que leur évêque aurait pu être un agent communiste caché. On peut (hélas!) recevoir le baptême ou la confirmation validement, pour de mauvaises fins, sans avoir la foi. Naturellement, l’acte sera sacrilège et la grâce sacramentelle sera empêchée par cet obstacle, mais il n’aura pas lieu de le réitérer ou de le contester. De la même manière, si l’un des conjoints n’a pas la foi catholique, ou les deux, mais s’ils sont tous deux baptisés dans l’Eglise et veulent se soumettre librement au rite catholique du mariage, ils s’unissent validement.

Il est vrai que dans ce cas, le manque de foi peut influencer l’acceptation des fins du mariage, qui sont de l’ordre naturel mais que l’Eglise catholique est l’une des rares institutions à reconnaître. En fait, la vraie raison de la nullité dans un tel cas ne sera pas l’absence de foi, mais ce à quoi peut conduire parfois cette absence, par exemple, le refus de l’indissolubilité du mariage. Mais la fabrication d’un empêchement « non-foi » conduirait à des absurdités : le sacrement devrait être refusé lorsque l’un des futurs époux (ou les deux) dit qu’il n’a pas la foi catholique (le plus souvent il se demande s’il a vraiment la foi). Faudrait-il imaginer une « dispense de foi » accordée par l’évêque pour procéder au mariage, comme il doit accorder une dispense lorsqu’un des époux n’est pas baptisé, ou est baptisé dans une autre confession chrétienne ?

Les hommes qui portent ce projet de réforme libérale des déclarations de nullité sont très divers: des « politiques », comme le cardinal hondurien Oscar Maradiaga, Président du Conseil des cardinaux nommés par le pape pour réfléchir sur la réforme de la Curie romaine, des « penseurs », comme Mgr. Vincenzo Paglia, président du Conseil pour la Famille, qui a ébloui Benoît XVI par son panache de « sociologue théologien » et sa connaissance des anthropologues contemporains, des membres Du haut appareil judiciaire comme Mgr Pinto, Doyen de la Rote romaine, enfin des « seconds couteaux », comme Mgr Maurice Monier, auditeur de la Rote romaine, qui aimerait établir les annulations fondée sur l’absence de foi.

Il est indéniable qu’un problème pastoral majeur existe aujourd’hui : la vérification de la véracité de l’accord des époux concernant l’indissolubilité du mariage et l’accueil des enfants lors des préparations au mariage. On entend souvent dire que la majorité des mariages sacramentels actuels ne seraient pas valides. De là la conclusion : il faut beaucoup élargir la possibilité de déclarer les nullités. C’est un argument spécieux. Si il est vrai, en effet, qu’un grand nombre de mariages contractés actuellement sont nuls et de nul effet, ce fait est dû à l’insuffisance des précautions prises lorsque les candidats au mariage sont reçus afin d’assurer leur consentement.

En fait, l’affirmation que 80% des mariages actuellement célébrés sont nuls et non avenus – une affirmation qui est attribuée à François, en regard de laquelle on a souligné que de très nombreuses annulations étaient accordées par les tribunaux ecclésiastiques Buenos Aires – devrait logiquement conduire à un très grand « rigorisme » : il faudrait refuser la célébration du sacrement du mariage à 80% de ceux qui le demandent et n’admettre comme « dignes » que 20% des demandeurs ! Parce que continuer à célébrer des mariages qu’on affirme par ailleurs sans valeur, et ensuite les déclarer nuls avec une procédure sommaire dès que des difficultés surviennent entre les conjoints, serait se moquer du sacrement et scandaliser ceux qui le reçoivent. Il est vrai que ce nouveau mariage sacramentel si facile à défaire serait beaucoup plus attrayant pour les couples modernes : le nombre des mariages, devenus des mariages au rabais, recommencerait d’augmenter …

Et afin de faire avancer ce projet dans l’opinion ecclésiastique, en particulier parmi les évêques, il est présenté comme une solution « centriste » « raisonnable », qui tient compte des réalités « pastorales », projet à égale distance du « extrêmes » qui se sont manifestés au Synode : au nom d’une pastorale de « bon sens », l’indissolubilité du mariage serait ainsi contournée.

Le fait est que la situation du mariage catholique aujourd’hui est extrêmement alarmante. Il est indéniable que de grands efforts doivent être faits en ce qui concerne la préparation des fiancés afin de les sensibiliser sur la beauté et les exigences de ce qu’ils envisagent. Là, comme dans tant d’autres domaines, le défi pour l’Eglise de demain est celui de la bonne transmission du catéchisme.

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Re: Le cardinal Kasper et le divorce catholique

Message non lu par etienne lorant » sam. 15 nov. 2014, 20:12

Voici un article de "Riposte catholique" qui mériterait une étude critique approfondie. Il contient tant d'exagération dans certaines formulations que l'on pourrait croire à une ruine totale de l'Eglise.

Je cite par exemple ;

En fait, l’affirmation que 80% des mariages actuellement célébrés sont nuls et non avenus – une affirmation qui est attribuée à François, en regard de laquelle on a souligné que de très nombreuses annulations étaient accordées par les tribunaux ecclésiastiques Buenos Aires – devrait logiquement conduire à un très grand « rigorisme » : il faudrait refuser la célébration du sacrement du mariage à 80% de ceux qui le demandent et n’admettre comme « dignes » que 20% des demandeurs ! Parce que continuer à célébrer des mariages qu’on affirme par ailleurs sans valeur, et ensuite les déclarer nuls avec une procédure sommaire dès que des difficultés surviennent entre les conjoints, serait se moquer du sacrement et scandaliser ceux qui le reçoivent. Il est vrai que ce nouveau mariage sacramentel si facile à défaire serait beaucoup plus attrayant pour les couples modernes : le nombre des mariages, devenus des mariages au rabais, recommencerait d’augmenter …

Ce genre de blabla agressif et la citation de paroles, (citation non prouvée), de paroles au attribuées au Pape, relèver de la diffamation pure et simple.

Il faudrait refuser la célébration du sacrement du mariage à 80% de ceux qui le demandent ?!? Riposte catholique est donc doué de la capacité de sonder les consciences à ce point-là ?

Désolé, mais cet article, eh bien moi, je le vomis !

Etienne
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