La mafia de Saint-Gall

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Jeremy43
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La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Jeremy43 » lun. 28 sept. 2015, 20:52

Bonjour,

Derrière la bonhomie, les belles paroles, la "miséricorde", il se passe des choses d'une gravité extrême à Rome, les loups montrent leur nez, ils n'ont plus peur, ils s'affichent au grand jour et toutes ces personnes sont invitées par le Pape lui même à participer au prochain Synode, non vous ne rêvez pas, des personnes qui devraient de droit (droit Canon) être excommuniées de l'Eglise Catholique s'affichent au grand jour pour ce qu'elles sont et auront un rôle prépondérant dans un Synode !

L’ancien primat de Belgique et archevêque émérite de Malines-Bruxelles, le cardinal Godfried Danneels se tenait dans la loggia centrale de la magnifique façade de la Basilique Saint-Pierre lorsque, au soir du 13 mars 2013, fut présenté au monde le nouveau pape François. Comment était-il arrivé à cette place d’honneur ? La question n’est pas neuve et, en ce moment historique déjà, se présentait comme une énigme. Aujourd’hui, les historiens Karim Schelkens et Jürgen Mettepenningen présentent une biographie du cardinal Danneels, dans laquelle ils révèlent la participation du cardinal à un réseau secret d’évêques et de cardinaux. Ce réseau, appelé « Groupe Saint-Gall », s’était fixé pour but de réduire l’influence du cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et d’empêcher son élection comme pape. Quand cette tentative échoua, il s’agit alors de boycotter le pontificat de Benoît XVI et finalement d’obtenir l’élection de l’Argentin Jorge Mario Bergoglio. La présentation de l’ouvrage avait lieu mardi dernier, dans la Basilique de Koekelberg, près de Bruxelles.

En 2013, Danneels fut aussitôt appelé « faiseur de papes »

Avec le cardinal Brésilien Claudio Hummes, Danneels fut immédiatement cité comme un de ceux qui avaient poussé Jorge Mario Bergoglio. La place aux côtés du nouveau pape après le Habemus papam n’en était qu’un indice. Un autre était la satisfaction démonstrative avec laquelle Danneels salua l’élection de l’archevêque argentin. Encore plus révélateur, le fait que l’ancien primat de Belgique ne cesse depuis lors d’aller et de venir au Vatican et qu’il ait un accès direct auprès du pape François. Que l’ancien archevêque de Malines-Bruxelles s’entendît mal avec Benoît XVI, le prédécesseur de François, était un secret de polichinelle. Que le pape François désignât précisément le cardinal Danneels parmi les seize invités personnels du pape au synode des évêques sur la famille en 2014 était suspect. La même chose se reproduisit en 2015. Quand le synode commencera au Vatican, d’ici quelques jours, Danneels y sera une fois encore, à l’invitation expresse du pape François ; il participera aux décisions qui seront prises sur le mariage, la famille et l’homosexualité, bien que son rôle dans les scandales liés à l’homosexualité et à la pédophilie au sein de l’Eglise belge soit loin d’être clair.

Les révélations de Ivereigh sur le « team Bergoglio »

Ce que Karim Schelkens et Jürgen Mettepenningen présentent aujourd’hui, avait été rapporté déjà, mais sous une forme atténuée, fin novembre 2014 par Austen Ivereigh, l’ancien porte-parole du cardinal Murphy–O’Connor, dans son ouvrage sur le pape François, intitulé « Le grand Réformateur ». Ivereigh écrit qu‘il existait un « team Bergoglio » composé de quatre cardinaux qui avaient organisé une campagne dont le but était l’élection de Bergoglio. Il s’agissait des cardinaux allemands Walter Kasper et Karl Lehmann, de Murphy-O’Connor et du cardinal Danneels.
Ivereigh écrit dans son livre : « Ils avaient tiré la leçon de 2005. D’abord, ils s’assurèrent de l’accord de Bergoglio ». Ils ne voulaient pas vivre une seconde fois ce qui s’était produit en 2005 : l’Argentin, le moment venu, s’était incliné et avait retiré sa candidature. « A la question de savoir s’il était prêt, il a dit qu’il croyait qu’en ces temps de crise pour l’Eglise, aucun cardinal ne pouvait se dérober, si on le sollicitait ». Murphy–O’Connor aurait fait valoir à Bergoglio la nécessité d’être particulièrement prudent, parce que « c’était son tour » ; Bergoglio répondit : « Capisco », je comprends.
Avec le livre de Ivereigh, se posa la question de savoir si le « team Bergoglio » avait agi de manière entièrement désintéressée ou bien s’il y avait eu des accords électoraux. En d’autres termes : ont-ils exigé du cardinal Bergoglio des garanties qu’il prendrait certaines décisions touchant des personnes ou conduirait l’Eglise sur un chemin bien défini, par exemple sur la question de la doctrine catholique du mariage et de la morale, que traite le synode des Evêques ? Le cardinal Bergoglio a-t-il donné les garanties correspondantes ? Ces questions n’ont, jusqu’ici, pas trouvé de réponse et demeurent dès lors spéculatives.

L’informel « team Bergoglio » était en réalité le très organisé cercle secret « Saint-Gall »

Karim Schelkens et Jürgen Mettepenningen sont, dans leur biographie de Danneels, encore plus explicites qu’Ivereigh. Ils mentionnent non seulement quatre cardinaux, ceux que Ivereigh a baptisés le « Bergoglio Team », mais tout un réseau d’évêques et de cardinaux qui se désignaient eux-mêmes comme le « groupe saint-Gall ». En d’autres termes : les activités subversives d’un groupe organisé en secret au sein de l’Eglise, afin de lui donner une direction précise avaient une ampleur qui dépassait les révélations d’Ivereigh.
Il faut ajouter que les deux auteurs sont loin d’être des adversaires du cardinal Danneels, pas plus qu’Ivereigh n’était un adversaire du cardinal Murphy O’Connor. Le cardinal Danneels était présent en personne lors de la présentation de l’ouvrage dans la basilique de Koekelberg et en dédicaça de bon gré des exemplaires.
Schelkens et Mettepenningen travaillent tous deux comme historiens de l’Eglise à l’Université catholique de Louvain (KULeuven). Mettepenningen fut, pour un temps très bref, porte-parole de l’archevêque Mgr Léonard, auquel il tira publiquement dans le dos suite à une divergence d’opinions ; il s’exprima en faveur de l’ordination sacerdotale des femmes et critiqua la décision de l’archevêque de permettre à la fraternité Saint-Pierre d’exercer un apostolat dans son archidiocèse.
La position personnelle de Schelkens et Mettepenningen donne à leurs travaux une crédibilité particulière. L’initiative du groupe créé contre le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, fut prise par l’ancien archevêque de Milan, le jésuite Carlo Maria Martini, qui s’était désigné lui-même comme « anti-pape ». Martini convoqua des rencontres secrètes d’évêques et de cardinaux à Saint-Gall, en Suisse, avec comme but la modernisation de l’Eglise et sa réconciliation avec l’esprit du temps, afin de combler le « retard » engendré, selon Martini, par son refus de la Révolution française.

Karl Lehmann et Walter Kasper présents dès le début

La première rencontre aurait eu lieu en 1996. A l’époque, l’évêque de Saint-Gall était Ivo Fürer. Ces rencontres étaient tout au plus vaguement connues d’un petit nombre d’experts. On chuchotait mais personne ne pouvait rien rapporter de concret ; c’est pourquoi l’idée de l’existence d’un groupe subversif anti-romain au sein de l’Eglise pouvait être balayée d’un revers de main comme une « théorie du complot ». En 1999, le cardinal Danneels se joignit au groupe, qui comptait déjà parmi ses membres les cardinaux Walter Kasper et Karl Lehmann, d’Allemagne, le cardinal Basil Hume de Grande-Bretagne, le cardinal Achille Silvestrini, d’Italie, et l’évêque néerlandais Adriaan Van Luyn. Les membres du cercle secret camouflaient leurs rencontres en « vacances spirituelles ». L’association secrète leur permettait de se soutenir les uns les autres en un temps qu’ils ressentaient comme « sombre ».

Le cardinal Ruini enquête à cause de rumeurs sur une association secrète

Les rumeurs sur l’existence d’une association secrète parvinrent jusqu’au Vatican, qui dépêcha le cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne et cardinal vicaire de Rome, l’un des fidèles les plus proches du pape Jean-Paul II et du pape Benoît XVI, pour mener une enquête.
Mais le cercle des initiés sut si bien cacher ses activités que Ruini rentra sans résultats concrets. Dans le même temps, racontent Schelkens et Mettepenningen, le groupe Saint-Gall avait commencé à entreprendre des actions pour infléchir le cours du Vatican. La question centrale pour le groupe était la suivante : qui sera le successeur de Jean-Paul II ? L’objectif défini du cercle secret était d’empêcher l’élection comme pape de Joseph Ratzinger. Avec l’aide de Martini, le cardinal Bergoglio fut mis en piste, en 2005, comme « challenger » du cardinal allemand. Le cardinal Martini espéra, jusqu’à la dernière minute, que même si les voix pour son confrère jésuite Bergoglio ne permettaient pas l’élection de l’archevêque argentin, elles suffiraient au moins à bloquer l’élection de Ratzinger.
Au conclave de 2005, le cardinal Ratzinger se révéla si fort que les tentatives du groupe Saint-Gall pour empêcher son élection se soldèrent par un échec.

Boycotter et saper le pontificat de Benoît XVI

Les deux auteurs rapportent que les membres du groupe Saint-Gall ont cherché expressément à entraver le pontificat de Benoît XVI et à brouiller son message à l’adresse de l’Eglise et du monde. Schelkens et Mettepenningen ne disent rien sur la nature ou l’existence d’une éventuelle relation entre les activités du groupe Saint-Gall et la renonciation inopinée du pape allemand qui, en en seul coup, les rapprochait du but : mettre fin à l’ère des pontificats polonais et allemand.
Le jésuite Silvano Fausti, récemment décédé, déclarait dans sa dernière interview que, le 2 juin 2012, le cardinal Martini avait catégoriquement exigé de Benoît XVI qu’il se retirât. Huit mois plus tard le pape allemand faisait connaître sa renonciation, à la surprise générale.
Les historiens écrivent en tout cas autre chose : « L’élection de Bergoglio fut sans aucun doute préparée à Saint-Gall. Et les grandes lignes de son programme sont celles que Danneels et ses collègues ont discutées depuis plus de 10 ans ».
Les nuages noirs au-dessus du pontificat du pape François, du retrait tout à fait inouï de Benoît XVI et de l’élection du cardinal argentin ne se dissipent pas ; mais ils semblent grossir à mesure qu’avance ce pontificat.

http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actuali ... -gall.html
Dernière modification par Jeremy43 le lun. 28 sept. 2015, 21:23, modifié 2 fois.

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Héraclius » lun. 28 sept. 2015, 21:21

Je rajoute le correctif.

L'article "Godfried Danneels a oeuvré pendant des années à l'élection du pape François" comporte une erreur historique, commise après l'approbation et la correction de leurs citations par les auteurs. L'avant-dernier paragraphe n'a pas été reproduit comme il avait été indiqué dans la correction susmentionnée.

Le paragraphe erroné (que nous avons modifié entre-temps) était le suivant : "L'élection de Bergoglio a été préparée à Saint-Gall, ça ne fait aucun doute. Et les grandes lignes de son programme sont celles dont Danneels et co discutaient depuis plus de dix ans".

Cependant, la correspondance avec le journaliste mentionne le passage suivant: "L'élection de Bergoglio correspondait au but poursuivi par Saint-Gall, ça ne fait aucun doute. Et les grandes lignes de son programme sont celles dont Danneels et ses confrères discutaient depuis plus de dix ans".

Comme le passage original n'a pas été respecté, le lecteur a l'impression que le Groupe de Saint-Gall était un lobby. C'est incorrect et en plus le Groupe de Saint-Gall ne s'est plus réuni après 2006 (*), soit sept ans avant que le conclave n'élise le pape François. Étant donné que le passage que nous souhaitons rectifier est repris par des médias internationaux, il est important pour la bonne compréhension de la réalité historique et notre intégrité en tant qu'historiens de l'Eglise et biographes du cardinal Danneels que cette adaptation regrettable de notre citation soit rectifiée.

Karim Schelkens et Jürgen Mettepenningen
Qu'il y ait des coteries affiliées à différents camps dans cette jungle de marbre qu'est la Curie, ce n'est pas une grande nouvelle.

Attention à ne pas tomber dans le conspirationnisme ou pire, dans la diffammation par rapport au Saint Père, dont l'orthodoxie doctrinale est immaculée, aux dernières nouvelles. Sa Sainteté s'appelle "François", pas "Bergolio". Merci de respecter la charte du forum à cet égard, et plus encore la personne du Souverain Pontiffe.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Jeremy43 » lun. 28 sept. 2015, 21:36

Bonsoir Héraclius,

Oui je suis d'accord avec vous sur le respect et l'amour à porter au Saint Père, je n'ai fait que reproduire l'article trouvé sur le site benoit-et-moi, je n'aurai peut-être pas dû, n'hésitez pas à supprimer ce sujet si celui-ci ne correspond pas avec la charte du forum (je n'y connais rien dans l'histoire de l'Eglise alors je suis choqué par de telles choses qui semblent inimaginables dans la Maison de Dieu et auprès de personnes si hauts placée, mais ça ne nous regarde sans doute pas et c'est peut être un biais lié à internet de pouvoir connaître toutes ces choses qui au fond ne changent rien à notre vie en bien (car la Doctrine ne changera pas) comme vous l'avez signalé).

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Marie du 65 » mar. 29 sept. 2015, 11:20

Attention à ne pas tomber dans le conspirationnisme ou pire, dans la diffammation par rapport au Saint Père, dont l'orthodoxie doctrinale est immaculée, aux dernières nouvelles. Sa Sainteté s'appelle "François", pas "Bergolio". Merci de respecter la charte du forum à cet égard, et plus encore la personne du Souverain Pontiffe.
Merci Héraclius!!!!
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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Pathos » sam. 12 déc. 2020, 15:24

Que celui qui a des oreilles..

https://www.bitchute.com/video/hoB0IR2P8Erd/
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Désird'humilité » ven. 05 mars 2021, 0:25

Lisez Françoisphobie de Yves Chiron, un chapitre entier de ce livre est consacré à ce sujet.

Ce groupe de cardinaux a existé, et ils étaient plutôt de tendances réformiste, mais ils n'ont jamais réussi à faire élire François (qui en a été membre mais qui a été élu alors que la plupart des membres du groupe n'étaient plus en âge d'être électeurs) et ils se surnommaient ainsi en plaisantant. Bref, c'est clairement un non événement que cette histoire de mafia de Saint Gall.
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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Cinci » dim. 28 mars 2021, 20:52

En parlant de Mgr Vigano ... personne sait quel est son statut actuel ? Je me pose un peu la question. Pour bien moins que «cela», il me semble que Mgr Gaillot à l'époque avait été convié à une rencontre avec Jean-Paul II et pour se voir signifier sa nouvelle affectation dans le diocèse de Partenia.

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Foxy » dim. 28 mars 2021, 22:29

Cinci a écrit :
dim. 28 mars 2021, 20:52
En parlant de Mgr Vigano ... personne sait quel est son statut actuel ? Je me pose un peu la question.
A prendre avec des pincettes : https://legrandcontinent.eu/fr/2020/06/ ... holicisme/
La foi que j’aime le mieux,dit Dieu,c’est l’Espérance.
Charles Péguy

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Altior » mer. 31 mars 2021, 23:18

Foxy a écrit :
dim. 28 mars 2021, 22:29
A prendre avec des pincettes : https://legrandcontinent.eu/fr/2020/06/ ... holicisme/
On verra bientôt qui a raison: l'archévêque ou ses détracteurs ?

Pour le moment, en France le pouvoir vient d'annoncer le reconfinement généralisé. Juste à la veille des grandes fêtes chrétiennes. Comme d'habitude.

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Cinci » jeu. 01 avr. 2021, 1:57

Bonjour,

J'avoue que cette autre suspension des libertés de mouvement, chez vous, en France, passerait pour être assez vache, comme juste à la veille de Pâques. Je ne sais pas comment cela se traduira en pratique pour les églises. Est-ce de nouveau l'interdit total ?




Foxy,

Oui, merci.

Pour le statut de Mgr Vigano, je me demandais quelle était sa situation présente dans l'Église. Le Vatican fait mine de l'ignorer, dirait-on. C'est à croire que le pape François pourrait le nommer demain représentant du Saint-Siège au Chili ou dans les Philippines.

:!:

En 2007, Benoit XVI s'était fendu d'une excommunication pour Marie-Paul Giguère de l'Armée de Marie. Celle-ci cassait du sucre sur le dos de la hiérarchie catholique depuis un petit moment. Or les accusations de Mgr Vigano sont encore plus «gratinées» que celles de la visionnaire et (fausse) mystique du Canada.



Comme dirait Médée le vieux sage ...

Techniquement, je penserais que Mgr Vigano a déjà consommé son schisme d'avec l'Église catholique issue de la nouvelle Pentecôte; pour reprendre une expression de Paul VI (je n'ose pas écrire Hans Küng).

Cette langueur du Vatican tiendrait-elle au fait que l'ancien Saint-Office n'existe plus ? Il manque l'organe de répression ? Avant Paul VI, du temps que l'ancien tribunal hérité du temps de la Contre-Réforme existait encore, je crois qu'il n'aurait pas pris plus d'une semaine pour que Mgr Vigano se fasse expulser de l'Église.

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Foxy » jeu. 01 avr. 2021, 10:03

Cinci a écrit :
jeu. 01 avr. 2021, 1:57
Bonjour,

J'avoue que cette autre suspension des libertés de mouvement, chez vous, en France, passerait pour être assez vache, comme juste à la veille de Pâques. Je ne sais pas comment cela se traduira en pratique pour les églises. Est-ce de nouveau l'interdit total ?
Bonjour Cinci

Nous avons, comme d'habitude, l'obligation du couvre-feu à 19h (donc, pas de veillée pascale), mais pour le reste, c'est permis, avec la distanciation, le gel et bien sûr, la muselière...

Il n'y a pas de limite pour les personnes tant que la distanciation est respectée : 3 personnes par banc et un rang sur deux.

extrait du discours du Président hier soir :
Mais les règles pour les cultes, où un protocole sanitaire strict est déjà en place, ne changent pas. Les messes publiques demeurent autorisées dans le respect des règles sanitaires et du couvre-feu à 19h.
La foi que j’aime le mieux,dit Dieu,c’est l’Espérance.
Charles Péguy

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Cinci » dim. 04 avr. 2021, 21:24

Bonjour Foxy,

Re-concernant Mgr Vigano, je viens d'ouïr dans un programme radio qu'il aura pris sa retraite en 2016. Il avait alors atteint les 75 ans fatidiques, la limite d'âge que Paul VI avait fixé pour que les évêques puissent s'occuper activement d'une charge régulière. Depuis 2011, il était nonce apostolique aux États-Unis. Ce n'est quand même pas le premier venu, sachant que cette nonciature des États-Unis représente toujours un poste stratégique important pour l'Église catholique. Il aura occupé d'autres fonctions importantes et notamment à la Secrétairie d'État du Vatican. Tout cela contribue à donner comme d'autant plus de relief à sa révolte contre le pape François et plus encore ! Mais bon ... il passe maintenant le cap des quatre-vingt ans. Il ne risque pas de pouvoir voter pour le prochain pape, à commencer qu'il lui faudrait être cardinal pour cela, et je doute que ce soit François qui l'élèverait à la pourpre dans un prochain consistoire.

On peut penser que Mgr Vigano ne risque plus grand chose. A supposer même que le Vatican déciderait de l'ex-communier, je suppose qu'il pourrait toujours continuer de se prévaloir de son titre (dans les médias, sur Youtube, dans des séminaires dissidents, etc.) tout en s'adossant à des communautés de catholiques dit "sédévacantistes" ou "intégraux" ou "ultramontains", etc.

Sans être cynique, je suppose qu'un mélange de facteurs l'aura incité à s'extérioriser de la sorte et que la personnalité du pape François aura peut-être pu servir de détonateur. Mais plus j'y pense, plus j'ai l'impression que se déroule actuellement une nouvelle manche dans la guerre qui oppose les deux camps en présence dans l'Église catholique soit les conservateurs et les progressistes. Et ces derniers tentent une poussée en force depuis 2013. Comme le pape n'est pas seul dans son camp, la poussée aura-t-elle fini par avoir raison de l'espérance du prélat retraité. «Y en a marre !», se sera-t-il dit.

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Altior » ven. 16 avr. 2021, 0:05

Bonjour, Cinci!
Cinci a écrit :
dim. 04 avr. 2021, 21:24
(...) une nouvelle manche dans la guerre qui oppose les deux camps en présence dans l'Église catholique soit les conservateurs et les progressistes. Et ces derniers tentent une poussée en force depuis 2013.
Si, par poussée en force vous comprenez des coteries organisées, comme apparemment il y a eu à Saint-Gall, je ne vois pas où est le problème. Rien et personne n'empêche des évêques et des cardinaux d'organiser des tables rondes, des réunions informelles, des débats, même des plans stratégiques concernant un futur conclave. Je ne me souviens pas d'un article de droit canon qui les interdisent. Finalement, ce n'est pas ça le jeu politique ? Et peut-on nier que la politique ecclésiale existe et qu'elle a toujours existé ? Pour quelle raison une organisation informelle comme celle de Saint-Gall serait abominable, tandis qu'une organisation informelle comme Cœtus internationalis patri, qui, pendant le Concile Vatican 2 a essayé (mais sans succès) d'influencer le Concile dans le sens conservateur serait louable ? Du mon point de vue, le problème n'est pas que les progressistes s'organisent, mais que les peu nombreux conservateurs qui existent encore dans la superstructure de l'Église ne s'organisent pas. En politique c'est comme dans le sport : la seule façon sûre de perdre un match est de refuser le jeu. Et quand les adversaires sont une équipe, alors il faut être une équipe aussi.

Quant à Mgr Vigano, je constate deux choses:
1. Derrière lui, il n'y a personne. Il y a avait au début, il me semble, le cardinal Sarah, qui s'est tiré avec élégance et maintenant il écrit des livres.
2. Mgr Vigano est devenu très vocal après avoir perdu son poste. Tout comme cardinal Müller, d'ailleurs, qui hier était un ennemi déclaré de la SSPX. Pareillement pour Mgr Brandmüller. Or, le poids du discours d'un has been est bien écorné par rapport au poids du discours d'un prince de l'Église sur son trône. Qu'est-ce qu'ils ont attendu ces excellences et éminences ? De quoi ont-ils eu peur ? De perdre leur retraite ?

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Re: La mafia de Saint-Gall

Message non lu par Cinci » ven. 16 avr. 2021, 16:01

Salut Altior,

Vous disiez :
Altior :
Si, par poussée en force vous comprenez des coteries organisées, comme apparemment il y a eu à Saint-Gall [...]
Je ne pensais pas à une coterie organisée.

Je voulais simplement parler d'une sorte de grande velléité générale des progressistes dans l'Église. Eux, vous vous en doutez bien, qui aimeraient manifestement que l'Église fasse un autre «grand bon révolutionnaire en avant». Comme chez le cardinal Schönborn en Autriche, tiens ! En face de cela, un Mgr Vigano jette la serviette et comme de guerre lasse.

C'est un peu le même genre de sentiment désabusé dont nous aura déjà fait part Suliko de son côté. Genre : le mal est bien trop profond, la gangrène est bien trop développée au sommet, ces hiérarques sont irréformables, il serait impossible de penser pouvoir reprendre le gouvernail de cette Église conciliaire, etc.

Dimanche dernier, confidence de ma part : J'ai même vu un prêtre catholique du novus ordo, chez nous, dire que la situation était d'ores et déjà fichue sur le plan humain. Il ne pensait pas lui-même que nos pays pourraient retrouver la foi. Kaput ! Il ajoutait que l'autre prêtre présent qui confessait les volontaires sur place pensait bien la même chose. Un peu ce qu'aurait pu dire le prophète Jérémie, juste avant que le royaume de Juda parte en déportation chez les Babyloniens. Humainement, les carottes sont cuites.


Rien et personne n'empêche des évêques et des cardinaux d'organiser des tables rondes, des réunions informelles, des débats, même des plans stratégiques concernant un futur conclave. Je ne me souviens pas d'un article de droit canon qui les interdisent. Finalement, ce n'est pas ça le jeu politique ? Et peut-on nier que la politique ecclésiale existe et qu'elle a toujours existé ? Pour quelle raison une organisation informelle comme celle de Saint-Gall serait abominable, tandis qu'une organisation informelle comme Cœtus internationalis patri, qui, pendant le Concile Vatican 2 a essayé (mais sans succès) d'influencer le Concile dans le sens conservateur serait louable ?
Je suis d'accord. Rien empêche des évêques de se réunir à plusieurs et discuter.

Du mon point de vue, le problème n'est pas que les progressistes s'organisent, mais que les peu nombreux conservateurs qui existent encore dans la superstructure de l'Église ne s'organisent pas. En politique c'est comme dans le sport : la seule façon sûre de perdre un match est de refuser le jeu. Et quand les adversaires sont une équipe, alors il faut être une équipe aussi.
C'est vrai. Et c'est probablement que la partie se trouve actuellement infiniment plus facile pour les progressistes. Plus facile pour eux que pour les conservateurs. Il est bien connu que le succès à portée de main attire des amis (des alliés, des fans, du financement, etc.), la défaite pressentie (comme Jésus après le jeudi saint) fait fuir tout le monde. "Je ne connais pas cet homme".

De facto, les progressistes peuvent s'appuyer sur tous les États puissants d'Occident pour les soutenir. Et l'implication des États fini toujours par faire la différence dans le domaine religieux à mon avis. Eh oui ! n'en déplaise aux puristes ou aux utopistes. Et c'est bien pourquoi je serais désormais un partisan fini et abouti de la religion catholique religion d'État. Nos anciens papes avaient tous parfaitement raison.

Il suffit de voir ce qui est advenu du christianisme, d'ailleurs, dans l'ancien empire de Byzance, mais quand le nouveau prince qui domine est un adversaire furieux de la révélation chrétienne. Réponse : le désert.

Bonne journée !
quand même ...

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