Pire, parce que la vraie mise de ce Synode sur l'Amazonie fut que la Sainte Eglise accepte des prêtres mariés et des diacres femmes. Je pense que c'est le secret de Polichinelle. Or, cette manoevre des modernistes ne leur a pas réussi. Ils ont été vaincus, du moins de point de vue tactique. C'est pourquoi j'ai dis que le pire a été évité.
Le mariage des prêtres n'a jamais été autorisé en Occident. Papes et Synodes ont périodiquement renforcé cette règle du célibat sacerdotal. Il est vrai que chaque renforcement est venu justement parce que la règle commençait à être, chaque fois, outrepassé. Il y a eu des prêtres mariés, mais cela contre l'autorité de 'Église et non selon cette autorité.Je me demande simplement, si le mariage des prêtres est une chose impensable, pourquoi il fut si longtemps autorisé en Occident (dans les faits, jusqu'au XIIe siècle)
Parce que les Églises Catholiques Orientales sont des Églises sui iuris: elles ont leur propre droit canon.et pourquoi il l'est encore en Orient ?
D'ailleurs, ils est bien connu que les Églises Orthodoxes (tout comme les Églises Catholiques Orientales) ont une prêtrise à deux vitesses. Les orientaux, catholiques ou pas, reconnaissent eux-mêmes que les prêtres mariés n'ont pas accès à la «pleine prêtrise» comme ils disent: ils ne peuvent pas devenir des évêques. Si on accepte le principe que le fait d'être marié (et d'exercer le mariage) ne prend rien à la prêtrise d'un prêtre, alors on doit être ingénieur en dialectique pour trouver une bonne réponse à la question: «si le mariage n'empêche pas l'accès au presbitérat alors pourquoi empêche-t-il l'accès à l'épiscopat?».
Mais le fait que les orientaux sont arrivés à une prêtrise à deux vitesse n'est pas illustré seulement par le deux poids-deux mesures quant à l'accès à l'évêché, mais aussi par la sensibilité et la religiosité populaire. Dans le monde orthodoxe la coutume d'avoir comme confesseur un «hyeromoine», c'est à dire un prêtre-moine est très répandue. C'est comme si le peuple des fidèles ressent instinctivement (à tort ou à raison, ce n'est pas le sujet) qu'il y a une différence entre la force spirituelle d'un prêtre célibataire et celle d'un prêtre marié. Pour une confession générale, pour un avis de confiance, même pour une Messe, une Trentaine ou une Grégorienne on s'adresse à un monastère, là où il y a des prêtres célibataires. Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec cet état de choses, on a une illustration dans le formidable roman Les frères Karamazov. De même, dans l'histoire. Rasputin ne fut pas prêtre marié, à ce que je sache.