Profanation des églises et Vatican II

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Carhaix
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Profanation des églises et Vatican II

Message non lu par Carhaix » lun. 11 nov. 2019, 12:59

Mon message va être provocateur mais tant pis. Vous lisez comme moi que les profanations d'églises se multiplient en France. Dois-je rappeler que les premiers actes de vandalisme massifs ont été commis par les - comment les appeler ? Le mot "conciliaires" me vient à la bouche, mais pour atténuer la polémique, disons plutôt "les applicateurs du Concile" - dans les années 60-70, jetant, détruisant, à tout va le mobilier de l'Église, les linges, objets sacrés, etc. ? J'avais déjà écrit cette réflexion sur le fil consacré à la "profanation" d'une sculpture contemporaine représentant une divinité amérindienne, jetée dans les eaux du Tibre : mon message a été aussitôt "modéré", et le fil cadenacé. Ha, les modérateurs n'aiment pas que l'on évoque ce genre de sujet, pas vrai ?

Et voilà maintenant que la nouvelle génération, c'est-à-dire les enfants et petits-enfants de ces chers artisans du Concile, rejette Dieu, mais adopte le satanisme, et vient terminer le travail. Une petite pensée, en passant, pour les apprentis rockers qui jouent du Metal dans les chapelles du XVIe siècle, dans le droit fil des expériences musicales liturgiques de ces cinquante dernières années.

Alors je m'adresse aux "conciliaires" : contents des résultats ? Une belle réussite, vraiment.

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Jean-Mic
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Re: Profanation des églises et Vatican II

Message non lu par Jean-Mic » lun. 11 nov. 2019, 14:22

Vous avez raison sur un point, mais sur un point seulement.
Il a bien existé un vandalisme post-conciliaire après Vatican II, avec beaucoup de bêtise et beaucoup d'ignorance ...
... mais il est loin d'être le seul moment de vandalisme interne à l'Église.

Petit retour historique (je m'en tiendrai uniquement à la France) :
Rappelons que le terme-même de vandalisme a été inventé par l'Abbé Grégoire en 1794, mais que la réalité est aussi ancienne que l'histoire humaine ; il dénonçait prioritairement les destructions de la Révolution, et entendait "créer le nom pour faire cesser la chose".

Parmi les auteurs du 19ème siècle, Montalembert (qui n'a rien d'un contempteur de la religion) dénonçait à son tour les destructions successives de merveilles de l'art chrétien par des chrétiens, et ce à plusieurs périodes de l'histoire de l'Église. Il citait par exemple la "querelle des images" (ou crise iconoclaste) qui vit brûler en masse icônes et livres enluminés, et piocher ou buriner mosaïques et peintures murales, avant que le concile de Nicée II (787) n'y mettre un coup d'arrêt, qui d'ailleurs mettra plus de cinquante ans (jusqu'en 843) à être pleinement appliqué.

L'ouvrage de référence sur le sujet du vandalisme reste celui de Louis RÉAU, Histoire du vandalisme, les monuments détruits de l'art français, Paris, 1959. L'auteur établit une classification des actes de vandalisme : vandalisme guerrier, vandalisme anti-religieux (d'une religion contre une autre, d'un régime athée contre une religion), vandalisme par ignorance (pilleurs de tombe), vandalisme "puéril" (sous l'emprise de l'alcool par exemple), vandalisme impérialiste (dit également elginisme, en référence à Lord Elgin qui ramena les frises du Parthénon à Londres), etc. J'en passe, la liste est longue et l'ouvrage compte deux tomes.
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Louis Réau n'oublie pas d'épingler au passage ce qu'il appelle le "vandalisme embellisseur des chanoines" (quel oxymore !), qu'il classe comme une forme du "vandalisme par ignorance". Il ne parle évidemment pas du vandalisme post-conciliaire d'après Vatican II (l'ouvrage est paru en 1959). Il vise là en particulier les démolitions qui se sont multipliées après le concile de Trente : destruction des vitraux médiévaux, grattage des peintures, démolition des jubés, remplacement des autels médiévaux par des autels baroques, etc.

Comme vous le voyez, Nihi novi sub sole, rien de nouveau sous le soleil !
Cette mise en perspective historique m'a parue utile avant l'ouverture du débat.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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