je découvre aujourd’hui l’existence de l’adelphopoïésis (ou adelphopoïa).
Je cite l’article Wikipédia :
Jusque-là, rien de bien surprenant.« L’adelphopoiia ou adelphopoiesis du grec ἀδελφοποίησις, dérivé de ἀδελφός (adelphos) « frère » et de ποιέω (poieō) « faire ou créer », la transcription littérale est « faire frère » et implique l'adoption comme frère ou sœur d'une personne étrangère à sa famille ou une cérémonie de tradition chrétienne d’union entre deux personnes de même sexe. Avant tout, l’adelphopoiia est considérée comme une relation spirituelle entre deux personnes, créée par des prières, un rituel et un banquet. Elle était pratiquée dans l’Empire romain d’Orient et aurait aussi été pratiquée en Occident sous d’autres formes ou appellations. Elle pouvait aussi servir à confirmer une amitié ou l’obligation d'aide et de soutien mutuel entre deux personnes unies par un tel serment. Enfin, elle pouvait servir à constituer une clientèle. De telles unions ont été approuvées pendant un certain temps, puis réprouvées par l’Église chrétienne orthodoxe. Le point important à retenir est qu'elles permettaient le rapprochement de deux êtres par une volonté commune de procéder à une cérémonie sanctifiée, devant témoin. »
Les choses se corsent un peu par la suite :
Bien entendu, cette thèse est vigoureusement contestée par l’Église :« Le rituel de l’adelphopoiia a gagné l'attention du public en Occident après que l'historien John Boswell a publié son livre « Les unions du même sexe dans l'Europe antique et médiévale » car son livre soulève l’hypothèse controversée que la cérémonie de l’adelphopoiia aurait eu pour but d'unir deux personnes de même sexe dans une union de type maritale, sans pourtant être considérée par la loi comme une union maritale.
(...)
La thèse de Boswell suggère donc un parallèle potentiel aux constructions modernes de l'identité sexuelle, bien que les rites de l’adelphopoiia mettent explicitement en évidence la nature spirituelle de l'union et ne laissent que suggérer la nature plus profonde et érotico-romantique de cette union. »
Bref, c’est surtout ce dernier passage (que j’ai mis en gras) que je retiendrais.« L'œuvre de Boswell a également été contestée par la communauté religieuse particulièrement par l'Église orthodoxe grecque, qui considérait le travail de Boswell comme une appropriation culturelle américaine moderne de cette tradition. L’Église orthodoxe grecque traduit la cérémonie de l’adelphopoiesis comme une « fraternisation » ou « faire frère », impliquant une amitié chaste et excluant toute proximité sexuelle dans l’union spirituelle que forme ce rite. »
Eh bien, qu’en pensez-vous, amis catholiques ?
Ne serait-ce pas un beau moyen de redorer le blason de l’amitié en ces temps de solitude généralisée et d’individualisme effréné ?
Plus largement, et sans entrer dans la polémique LGBT, pourrait-on, en ressuscitant cette « fraternisation spirituelle » sous la forme indiquée ci-dessus, réconcilier certains chrétiens avec l’Église, je pense notamment aux nombreux enfants de la modernité qui trouvent que la condamnation de l’homosexualité manque de charité, qu’elle est trop dure et « anachronique » ?
Ne serait-ce pas un moyen, pour ces mêmes homosexuels ayant tourné le dos à l’Église, d’y revenir — sous le signe de la philia plutôt que de l’éros ?