L’enseignement de l’Eglise nous demande, sous peine de matière grave, de respecter les commandements qui sont les siens (à l’égal des commandements de Dieu) .
En l’occurrence ici, d’assister à la messe les dimanche et fêtes d’obligation (Noël, ascension, assomption, Toussaint)
Ce qui me fait ouvrir ce fil, c’est le désir de répondre une seconde fois à l’extrait ci-dessous de Apatride qui me titille encore en ce dimanche, car j’estime que ce serait faire un hors sujet par rapport au fil en question de l’y poster et que cela mérite mieux…
Oui, l’important c’est « la relation avec Dieu », mais cette relation me semble inconcevable pour un chrétien sans l’eucharistie. A partir de là, quelle fréquence ?apatride a écrit : ↑jeu. 13 janv. 2022, 6:30[Je me souviens que le diacre qui s'occupait de notre formation nous disait que la messe dominicale n'était pas obligatoire, que l'important c'était la relation avec Dieu, et je n'osais pas trop faire de vagues mais ce sont des détails qui m'ont d'autant plus engagé à chercher par moi-même.
Beaucoup d’entre nous n’ont pas su prendre en main le « timing » de leur vie et ils le supportent au lieu d’y être ou pouvoir être créatifs, leur choix sur ce dernier n’est que partiel. C’est un autre problème mais un vrai problème (celui des zombies que nous sommes tous +/- partiellement) qui peut intervenir ici.
Mais à priori, le dimanche, nous avons tous et partout sauf exception « la main ».Donner moins d’importance à l’eucharistie qu’à un WE sympa délocalisé, un entraînement sportif ou un hobby culturel ou autre, un moment chaleureux et convivial en famille, cela me semble poser d’autant plus un problème (l’une n’empêchant en rien les autres, à priori et qui plus est !) que la foi voudrait que la fréquence des messes dans nos vies soit si possible supérieure à hebdomadaire, si vraiment nous sommes des êtres « responsables » ayant compris l’enjeu de nos vies et en ayant compris l’enjeu dans nos vies.
Si pendant des années, chaque catho respectait cette assistance dominicale, on peut certes chercher des explications à un désistement (la foi mise à part… !?), mais celles qui précèdent ici suggérées me semblent insuffisantes.
On dirait que l’obligation de la messe dominicale (qui existe bien, ne « mentons » pas, sinon cela décrédibilise l‘Eglise bien plus que de juger ses décisions abusives et assumons notre dérive !) sert plus souvent à s’abstenir que à y aller et qu’elle en a été galvaudée.
Ou à en « régler la question » par une « assistance type » et aussi vite oubliée : un rdv obligé dans un agenda serré souvent un peu plus relâché (ou moins !) ce jour-là.
Bien sûr, cette obligation est peut-être ringarde, car elle impose le même timing à tous et ne devrait pas être une obligation, mais la messe fait inévitablement et « consubstantiellement » partie de la relation que nous avons avec Jésus. Et le rôle d’un diacre serait d’en défendre la pratique, pas de la rendre aléatoire et « libre » au sens de « non indispensable », occasionnelle.
Ce n’est pas parce que lui a « donné plus » et s’y est engagé que nous devons nous donner non pas moins, mais quasiment rien. Pas parce qu’il n’y a pas d’obligation en la matière qui ne doive venir de nous que nous n’en avons pas contractée une par notre baptême !
Les occasions de rencontre cela se recherche et se provoque, quand on aime !
Je crois qu’il y a un vrai problème beaucoup plus général et sociétal, et qui tient aussi à ceci : nous avons dissocié nos actes de leur valeur profonde et humaine pour entrer dans une vision utilitariste et consumériste de la vie. Ainsi la pornographie et tant d’autres choses dans d’autres domaines ont complétement chassé le sacré de nos vies, je parle d’un sacré « naturel » qui préexiste à toute religion, qui donne du sens à nos vies ( qui ne se limitent pas à la technique et au bien-être, au plaisir), qui s’épanouit et nous épanouit et les épanouit dans un certain mystère, lequel implique de l’humilité, une attitude de confiance et de gratitude aussi.
Du coup, une pratique « spirituelle » n’a pas de support, elle devient nécessairement virtuelle ou individuelle et presque cachée – qui sait, un jour : honteuse.
Pourtant, de nombreuses personnes « en recherche », souvent hors de l’Eglise et des religions, dépensent beaucoup d’argent et d’heures de loisirs pour satisfaire à leur quête intérieure. Ils pourraient nous faire honte, au ciel !
Peut-être que le rythme de chacun est différent, qu’imposer une fréquence « étroite » n’est pas judicieux compte tenu de l’individualisme galopant et de vies de moins en moins « solidaires » sinon volontairement, que chacun pourrait avoir la sienne et s’organiser en conséquence, mais au-delà d’une certaine durée (largement inférieure à un mois !) c’est tout de même le signe qu’il y a un vrai problème dans la relation que nous avons avec Dieu et son Eglise, nos frères chrétiens, si notre « emploi du temps » n’a pas inclus une messe !
A vrai dire, mon raisonnement-argument de « fréquence » repose déjà sur une alternative qui évite la question fatidique :
en quoi l’obligation de messe dominicale serait-elle une offense à la liberté ?
Et depuis quand le voyons-nous ainsi ?
N’est-il pas normal que l’Eglise, gardienne du dépôt de la foi, pose des conditions à notre appartenance et pour chaque sacrement ? L’absolution ne saurait-être un passe-droit ni servir de substitut permettant toutes les dérogations, toutes les offenses, toutes les désobéissances !
Toute société organisée, se déleste et désolidarise de qui n’en respecte pas les usages…
Si l’Eglise est bien convaincue de la valeur inestimable de ce qu’elle propose, elle devrait se montrer plus intransigeante face à certains actes responsables (qui plaidera durablement et sans mentir l’oubli ou l’impossibilité ?) qui font preuve d’un incroyable mépris pour ce qu’elle est.
Je ne peux expliquer ce grave malentendu et qui est plus grave qu’un laxisme, que par la possibilité d’une contestation du rite, je l’ai déjà exprimé et sur qui j’en fais porter la responsabilité - car je ne vois pas d’autre explication et si quelqu’un en a une autre, je suis preneur.
J’aimerais aussi que les tradis du forum nous disent, s’ils ne peuvent pas assister à une messe de St Pie V (et à supposer qu’ils respectent ce commandement quand ils le peuvent !) s’ils iront assister à la messe quand même ou s’abstiendront (peu importe leur procédure de remplacement) ?
Cela me choque et me peine énormément (mais Apatride en donne peut-être ici l’explication, s’ils se fient à la parole d’un clerc sans chercher plus loin… ) de voir des catéchumènes adultes, qui jusqu’alors respectaient la messe dominicale, ne plus faire acte de présence une fois baptisés… !
Ils ont de la chance (en tout cas provisoirement ici-bas) que l’Eglise ne puisse « débaptiser » !!!!
Encore quelque chose que le synode devrait traiter et à quoi il devra(it) apporter des solutions…
Dans le contexte actuel de pratique, Je suis étonné que l’Eglise continue à poser certaines conditions à la réception de l’eucharistie sans prendre aucune mesure pour qu’elles soient respectées. J’aurais parfaitement compris qu’elle distribue une sorte de « pin’s » à ceux qu’elle estime être à priori « en état » de communier, compte tenu de leur pratique qui suppose pleine connaissance de ces conditions – car la charité nous oblige à considérer que si les autres avaient cette connaissance, ils « pratiqueraient ! - tandis que le respect pour les Saintes Espèces voudrait qu’elle prenne certaines mesures de « protection ».
Je sais bien qu’assez souvent chacun communie au même endroit et des mêmes prêtres, qu’un « statu quo » de substitution peut s’imaginer, que le problème est surtout ponctuel à certaines occasions et que vouloir le résoudre et le mettre « à plat » c’est peut-être attirer le mal, mais il reste une marge floue de risque qui ne me semble pas négligeable ni à négliger…
Faut-il diminuer la « fréquence obligatoire » par réalisme (genre 12 messes par an) que cela demanderait presque alors ce « passe eucharistique », et sans aller jusqu’à un système de pointage : il s’obtiendrait par exemple un entretien annuel avec un prêtre qui vérifierait que nous « connaissons la doctrine » et avons l’intention de l’appliquer, donc de pratiquer.
Il me semble que dans la vie profane et pour des affaires de moindre importance, de telles précautions ne choquent personne ! Je ne pense pas que de telles mesures provoqueraient plus de désistements que de « retours »… Il serait malsain qu’elles soient impopulaires, tout au plus pourraient-elles être moquées par des gens « de l’extérieur », mais il me paraît facile de l’anticiper et d’y donner une réponse sans appel.
Je me demande aussi, car ce n’est pas complétement un autre sujet, si le paiement du denier du culte ne devrait pas faire partie des commandements de l’Eglise (avec barème et dérogations…) et donc des conditions, et la quête supprimée (à l’heure des cartes bancaires ! les arguments pour la maintenir n’ont-ils pas quelque chose de « rétro » ou « réac » ?)
Voilà, je pense avoir tout dit de ce qui ce soir me turlupine, avoir posé certaines questions un peu en vrac et sans ordre, peut-être farfelues, mais il ne s’agit pas ici d’un exposé…
Ne vous êtes-vous jamais posé des questions un peu similaires ? Et comment y avez-vous répondu d’une façon qui vous paraisse satisfaisante ?
Votre conscience n'a-t-elle jamais été troublée par ce que j'évoque ici?