L’irrecevabilité de
Fiducia supplicans est tout entière en ceci qu’elle passe de la bénédiction des personnes à la bénédiction des unions. Les acrobaties du cardinal Fernandez, suintantes d’hypocrisie, selon lesquelles un couple ne serait pas une union, ne sont qu’en conséquence des acrobaties sophistiques visant à arrimer la pastorale bergoglienne à la doctrine catholique. Le seul mérite de
Fiducia supplicans, signée par la pape, est de révéler à tous la doctrine bergoglienne sous-jacente à sa pastorale :
- (1) Les unions peccamineuses peuvent être bénies en tant qu’elles sont des unions peccamineuses.
- (2) Ceci à raison d’une fausse conception de la « charité pastorale » (13) s’enracinant sur une fausse conception de « l'étreinte miséricordieuse de Dieu » (19) s’enracinant elle-même sur une fausse conception de l’amour divin.
Une expression telle que « la force inconditionnelle de l'amour de Dieu » (12) est symptomatique de la mécompréhension de l’amour divin qui, en tant qu’il est salvateur, est
conditionné à l’acceptation du salut par ceux à qui il est offert. Il est donc assez plaisant de voir certains déplorer ici les effets dont ils chérissent les causes. C’est précisément parce que Dieu n’est pas sa créature qu’il y a un ordre dans la
charité. C’est précisément parce que Dieu n’est pas sa créature que l’amour de Dieu pour Dieu est nécessaire (= ressort de sa volonté naturelle) là où son amour des créatures est libre (= ressort de sa volonté libre). Et c’est précisément parce que l’amour divin opérant ad extra est un acte libre que Dieu est libre de nous créer ou de ne pas nous créer, et que nous ayant créés, il est libre de nous sauver ou de nous damner (cf. Rm. IX, 13-18), et libre de conditionner son salut à son acceptation par la foi opérant par la charité (cf. Ga. V, 6). Tout à l’inverse, à réclamer pour l’homme la même inconditionnalité d’amour que pour Dieu, tout est bénissable, même les unions peccamineuses.
- [+] Texte masqué
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« J'ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü. Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l'injustice ? Loin de là ! Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l'Ecriture dit à Pharaon : Je t'ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. »