Nouvelles de nos séminaires et nombre de séminaristes

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jean_droit
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Histoire édifiante d'un séminariste atteint d'un cancer

Message non lu par jean_droit » dim. 12 mai 2013, 8:32

Du Salon beige :

et aussi :

http://www.catholicvote.org/a-priest-for-forty-hours/

Le texte en anglais comporte la photographie de l'évêque et du nouveau prêtre qui vient d'être ordonné chez lui.

Ce beau texte est tout de retenue.

Prions pour le père Scott Carroll !
Prêtre 40 heures sur terre

Atteint d'un cancer, ce séminariste a été ordonné prêtre quelques jours plus tôt que prévu. Quelques quarante heures plus tard, sa messe venant de s'achever, il s'est endormi de son dernier sommeil (VO), prêtre pour l'éternité.

RIP.

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Re: Histoire édifiante d'un séminariste atteint d'un cancer

Message non lu par etienne lorant » dim. 12 mai 2013, 14:53

Prions pour le père Scott Carroll !

Non, mais je le prie pour moi, qui me suis présenté au petit Séminaire en mai 1990, et qui n'ai pas même été reçu dans le bureau du président du séminaire... Je le prie aussi pour cet abbé qui m'a traité avec la plus grande légèreté, en m'accablant plutôt d'une tristesse noire, sans borne...
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Histoire édifiante d'un séminariste atteint d'un cancer

Message non lu par jean_droit » dim. 12 mai 2013, 15:25

Etienne Lorant,
J'ai connu deux séminaristes qui se plaignaient amèrement de quasiment jamais être reçus par leur évêque.
Cela m'a étonné : Je me suis demandé pourquoi ce désintérêt apparent alors même qu'un évêque devrait suivre pas à pas ses séminaristes.
Heureusement c'est loin d'être une généralité.
Quand j'étais jeune et que j'étais attiré par la prêtrise j'ai été choqué par la réaction de désintérêt du prêtre à qui j'en ai parlé.
Bien plus tard quand j'ai voulu être diacre permanent même chose ou presque. Je ne sais même pas si mon curé m'a écouté.
Sans doute je n'avais pas le profil.
Je le comprends parfaitement mais, au moins, il faut mettre les formes.
Cela peut vous laisser des blessures.
Pour en revenir à l'histoire de ce prêtre cancéreux il m'a semblé, à travers la photographie de l'évêque avec le séminariste nouvellement ordonné et à travers le commentaire tout en retenue, qu'un grand amour et une grande compassion étaient présents.

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Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » lun. 30 sept. 2013, 8:47

Je crois qu'il serait bon de faire la liste des entrées dans les différents séminaires comme nous le faisons sur les ordinations.
Cela nous donnerait une apperçu des ordinations dans 6 ou 7 ans même si nous savons que les abandons sont nombreux durant les années de séminaire ( 30 à 50 % ? ).

Voilà pour commencer ce qui concerne la Communauté Saint Martin :

Seul problème : le manque le nombre de nouveaux séminaristes. A regarder la photographie j'en compte une trentaine. Est-ce une bonne pioche pour le Seigneur ?

De belgicatho :

http://belgicatho.hautetfort.com/archiv ... artin.html
C’est la rentrée au Séminaire de la Communauté Saint-Martin !

Voilà qui devrait faire réfléchir certains pasteurs diocésains dont les séminaires sont durablement vacants. Rendons grâce au Seigneur d’avoir permis à Mgr Guérin de fonder - malgré l'opposition de l'épiscopat français de l'époque - une telle Communauté qui s’applique à recevoir les enseignements de l’Eglise et à les mettre en œuvre.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » lun. 30 sept. 2013, 9:17

Pour ce qui est de Paris :

Je compte sur la photographie 8 nouveaux séminaristes ... ce qui me semble une bien faible pêche. Où est le temps pas trop éloigné où il y avait 100 séminaristes à Paris ?

Mais je me trompe peut être. Je vais voir plus avant.

http://www.riposte-catholique.fr/ripost ... es-a-paris
Accueil des nouveaux séminaristes à Paris

Le 14 septembre, à la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre, Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, a célébré la messe de rentrée du Séminaire de Paris et les admissions de nouveaux séminaristes comme candidats au sacerdoce.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » jeu. 03 oct. 2013, 9:28

Belgicatho donne quelques chiffres complémentaires.
Entrées 2013 aux séminaires : un signe des temps ?

La question des vocations demeure en France -comme en Belgique et ailleurs en Europe- plus préoccupante que jamais.

Mais, cette année, on compte tout de même un petit succès dans les communautés les plus traditionnelles : ainsi,

10 Français sont entrés en première année à la Fraternité Saint-Pierre,
11 à l’Institut du Christ Roi…
et, last but not least, 31 à la Communauté Saint-Martin


J'ai essayé de voir ce qu'il en est dans les séminaires diocésains en France mais mes recherches n'ont pas abouti.

Et c'est là que se trouve le noeud du problème. D'abord ils doivent représenter 85 % des candidats au sacerdoce, d'autre part ce sont eux qui sont les futurs prêtres.
Si leur nombre diminue encore c'est signe de la poursuite du déclin de l'Eglise de France.

Qui pourra me donner des chiffres ?

Toujours sur Belgicatho il y a un article recopié d'un prêtre de Lyon sur le sujet que je vais copier dans le message suivant ...

A tout de suite ....

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » jeu. 03 oct. 2013, 10:06

http://belgicatho.hautetfort.com/archiv ... .html#more

Ce qui est impressionant c'est la diminution du nombre des séminaristes et j'ai peur que 2013 accentue encore cette diminution.
État des lieux.

En France, en 2012, le nombre total des candidats au sacerdoce ( séminaristes ) était de 691, dont 80 issus de « communautés nouvelles » (soit 12 %) et 89 de nationalité étrangère en vue d’une incardination en France (soit 13 %).

En 2000, ils étaient 976 ; en 1995 : 1155 ; en 1974 : 1509 ; et en 1966 : 4536.

Le nombre d’ordinations presbytérales en 2012 était de 94 ; il y en a bon an, mal an une centaine chaque année depuis 1995 (2).

Le nombre de ceux qui commençaient leur formation (3) était de 127 (247 en 1995).

En 2012 toujours, 92 candidats en cours de formation ont quitté le séminaire : 7 se sont orientés vers la vie consacrée, 53 sont partis en 1er cycle (philosophie), 34 en second cycle (théologie).

En 1995 le nombre de prêtres diocésains en France était de 22 500. Il est passé à 13 112 en 2011 (4).
Tout ce qui suit est dit depuis des lustres et tout cela est exact à mon point de vue.

Il n'y a plus qu'à faire .... mais voilà ......
S’il n’y a pas de recette miracle, encore faut-il se poser les bonnes questions et savoir lire les signes des temps. Petite tentative de l’abbé Laurent Spriet (photo ci-contre) en ce sens, dans le récent numéro du mensuel « La Nef » (octobre 2013) :

«Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! »

Voilà une injonction particulièrement délicate à mettre en œuvre. C’est pourtant le refrain adressé par l’apôtre saint Jean aux différentes communautés chrétiennes au début du livre de l’Apocalypse.

Pour y parvenir, il faut tout d’abord prêter attention aux signes que le Seigneur nous adresse à travers l’histoire, et ensuite exercer un discernement pour vérifier que le message perçu est celui que Dieu veut nous donner.

C’est un exercice très difficile de décryptage (cf. Vatican II, Gaudium et spes, n. 4 et n. 11).

À partir de la réalité objective des entrées de jeunes Français au séminaire ces dernières années, essayons de percevoir ce que l’Esprit Saint peut vouloir nous dire au sujet des vocations sacerdotales. Notre tentative d’analyse s’appuiera aussi sur le dernier livre de Mgr Defois intitulé Le pouvoir et la grâce (1) dans lequel l’archevêque émérite de Lille analyse le rapport des prêtres au monde et à la modernité, du concile de Trente au concile Vatican II. Un livre passionnant qui donne vraiment matière à réflexion.

État des lieux ... ( voir plus haut ).

Où se situe le problème ?

La raréfaction des entrées au séminaire en France ne s’explique pas par une diminution des personnes appelées : le Seigneur ne cesse pas d’inviter les âmes à le servir dans le ministère presbytéral.

La difficulté se trouve du côté des hommes. À cet égard la parabole du semeur peut nous éclairer. La semence de la vocation tombe dans des cœurs plus ou moins disposés. Le démon existe et il agit. Le monde aussi qu’il soit « moderne » ou maintenant « postmoderne ». Nous pouvons donc nous demander : qu’est-ce qui empêche la semence de porter du fruit ? Mais aussi : qu’est-ce qui aide la semence à germer ?

Le rapport au monde.

Les jeunes qui entendaient un appel dans les années 50-60 étaient fascinés par la modernité. Ils voulaient rejoindre le monde pour l’évangéliser et, pour ce faire, supprimer ce qui leur semblait un obstacle pour atteindre cet objectif : quitter la soutane, être « prêtre-ouvrier », désacraliser la liturgie…

Aujourd’hui il n’en est plus ainsi. La modernité ne fascine plus. Elle a montré ses limites et ses faiblesses. Le temps de l’euphorie et d’une certaine naïveté est passé. Les jeunes qui entrent au séminaire veulent même réagir face à la sécularisation de notre France.

Avec le même souci apostolique au cœur que leurs aînés, ils prennent le chemin inverse : remettre la soutane, annoncer explicitement l’Évangile, célébrer la liturgie selon les directives de l’Église et la resacraliser.

Les nouveaux prêtres de Michel de Saint Pierre (1964) sont les prêtres âgés d’aujourd’hui… Aussi tous les séminaires diocésains qui ressemblent encore de près ou de loin au schéma sacerdotal des années 60-70 n’attirent plus.

Aujourd’hui, les jeunes n’ont pas envie de se battre pour pouvoir réciter le chapelet au séminaire ou rendre compte de leur désir d’adorer le Seigneur à la chapelle… Au contraire, ils recherchent des séminaires qui offrent une liturgie soignée (voire grégorienne et latine), une formation solide (5) et une piété authentique.

Sauver les âmes. Les jeunes séminaristes d’aujourd’hui n’ont pas peur du monde. Ils veulent l’évangéliser et ils recherchent une claire identité sacerdotale.

Sans nul doute, l’Année sacerdotale célébrée en 2010 influence aujourd’hui les esprits (de façon consciente ou non). La figure du Saint Curé d’Ars comme prêtre habite les cœurs.

s’agit non plus d’être d’abord ou principalement un « assistant social à la sauce catho », ni un « manager d’entreprise paroissiale », ni « un défenseur de valeurs pour un mieux vivre ensemble dans une société pluraliste », mais un pasteur qui appelle les âmes à la conversion et au salut éternel.

Certains disent que l’image du prêtre diocésain n’est plus très claire de nos jours. C’est possible. Un jeune rentre dans un séminaire diocésain s’il veut servir de préférence son diocèse. Ce qui suppose la formation en lui d’une « conscience diocésaine » forte. Sinon il va ailleurs.

De plus, comment expliquer que des jeunes issus d’un diocèse X demandent à entrer dans un diocèse Y ? La personnalité de l’évêque du diocèse Y semble prépondérante. Si cet évêque est un père et qu’il inspire confiance, et si son séminaire répond aux critères des jeunes d’aujourd’hui, alors les vocations arrivent.

Prêtre, pour quel ministère ?

L’exercice du futur ministère joue aussi un rôle dans les choix actuels des séminaristes. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas envie d’une pastorale qui confonde le rôle des laïcs et celui des clercs. Une mauvaise interprétation du Concile a sécularisé les prêtres et cléricalisé les laïcs.

Le champ propre de l’apostolat des laïcs est encore trop souvent, en priorité, la sacristie et non le monde. Sans vouloir être des prêtres « cléricalistes », les aspirants au sacerdoce fuient une perspective de ministère où leur place sera niée ou entravée par des laïcs ou par des structures ecclésiales pesantes voire étouffantes (6). À force de vouloir suppléer le manque de prêtres par des laïcs on finit par étouffer les vocations au ministère presbytéral.

Un jeune peut-il avoir envie d’être prêtre quand il ne voit autour de lui que des prêtres isolés, âgés, « humiliés » par des laïcs omnipotents et omniprésents, débordés par des demandes cultuelles jugées à tort ou à raison sans lendemains apostoliques apparents ?

La jeunesse attire la jeunesse. Un jeune a-t-il plutôt envie de vivre avec des confrères de sa génération ou avec ceux de la génération précédente surtout s’il ne se reconnaît pas dans leurs choix concrets ?

Autre facteur qui rentre en ligne de compte : la vie commune (7).

La plupart des séminaristes ne veulent pas vivre seuls. Beaucoup recherchent une vie fraternelle et un soutien mutuel entre prêtres. Ceci peut aussi expliquer le succès des Communautés, Fraternités et autres Instituts qui attirent d’autant plus (8) qu’ils sont maintenant appelés par les évêques de France et que le temps de l’opposition ou de l’ostracisme à leur égard commence à décliner dans de nombreuses régions.

Des familles chrétiennes pour avoir des prêtres.

Il semble enfin qu’il soit possible d’identifier certaines « ronces » qui viennent étouffer les vocations : des familles où la perspective d’avoir un fils prêtre est mal perçue, des familles qui voudraient qu’il y ait plus de prêtres en France mais pas chez elles. En ce sens, l’appel récurrent du bienheureux Jean-Paul II à mettre l’accent sur la pastorale familiale s’avère prophétique : plus les familles seront authentiquement catholiques en France, plus il y aura de vocations sacerdotales. Cela suppose en particulier une bonne catéchèse pour transmettre le contenu de la foi. L.S.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » sam. 05 oct. 2013, 9:37

Riposte catholique revient sur les entrées au séminaire.

Rien que l'on ne sache déjà mais ce qui peut nous interroger c'est la remarque :
Séminaires : un tiers des entrées en dehors des diocèses
Cela semble signer l'échec des séminaires diocésains ou de ce qu'il en reste.
On n'a pas encore le chiffre total des entrées dans ces séminaires.
Peut être aurons nous de bonnes nouvelles. La Castille ? Ars ?

Nos évêques sont de plus en plus attentifs à ce problème. Cela fait longtemps que le diagnostic est fait - l'article cité plus haut me semble complet - et que font-ils ? Ou que peuvent-ils faire ?

http://www.riposte-catholique.fr/perepi ... s-dioceses
Séminaires : un tiers des entrées en dehors des diocèses

En cette rentrée 2013, 9 nouveaux séminaristes français sont entrés au séminaire de l’Institut du Christ-Roi en Italie. 12 Français, sur 20 entrées, sont entrés au séminaire de la Fraternité Saint-Pierre en Allemagne. 12 Français sont également entrés dans le séminaire de la Fraternité Saint-Pie X à Flavigny. Voila pour les séminaristes français dans les instituts traditionalistes.

De son côté la communauté Saint-Martin connait une rentrée exceptionnelle avec l’arrivée de 31 séminaristes (photo).

Ce qui nous fait donc un total de 64 nouveaux séminaristes français en dehors du circuit diocésain. Je ne parle pas ici des entrées dans les instituts religieux ; je me limite aux vocations séculières.

Je n’ai pas les chiffres des entrées dans les séminaires diocésains, mais le nombre d’entrées en 2012 était de 127 (contre 247 en 1995). En estimant que le nombre d’entrées reste constant, on s’aperçoit qu’un séminariste sur 3 entre dans un institut indépendant des diocèses.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par Peccator » sam. 05 oct. 2013, 14:44

jean_droit a écrit :Nos évêques sont de plus en plus attentifs à ce problème. Cela fait longtemps que le diagnostic est fait - l'article cité plus haut me semble complet - et que font-ils ? Ou que peuvent-ils faire ?
Quel est le diagnostic ? Sait-on ce qui amène ces 31 hommes à choisir d'aller à la communauté St Martin plutôt qu'en séminaire diocésain ?

J'ai le sentiment que le modèle du diocèse, tout comme celui de la paroisse, ne parle plus aux chrétiens d'aujourd'hui. On veut être en compagnie de gens dont on se sent proche, dont on partage la spiritualité. On choisir "sa messe", celle qui nous plait parmi toutes celles proposées autour de soi. On ne va plus à la messe de sa paroisse. On choisit son mouvement chrétien, on se désinvestit peu à peu de la vie de sa paroisse... Et logiquement, quand on a la vocation, on choisit son séminaire, on ne va plus à celui de son diocèse.

C'est la tentation du chrétien de vivre en fraternité avec les frères qu'il se choisit, et non avec ceux qui lui sont donnés.

Il faudrait donc revaloriser le diocèse, rappeler pourquoi depuis les origines c'est l'organisation propre de l'Eglise, pourquoi cette structure territoriale, et non par affinités spirituelles.

J'ai aussi le sentiment que les séminaires diocésains sont méconnus, qu'on parle très peu de la qualité de l'enseignement qu'on y reçoit, de la manière dont on y vit.

Et puis il y a probablement aussi la grande peur de faire son séminaire et de se retrouver seul, prêtre isolé dans une immense paroisse réunissant des dizaines de clochers, ne rencontrant ses frères prêtres que de temps en temps.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » sam. 05 oct. 2013, 15:56

Un certain nombre de séminaires ont une mauvaise réputation.

C'est ce qui est dit dans l'article que j'ai cité ce dessus :
Aussi tous les séminaires diocésains qui ressemblent encore de près ou de loin au schéma sacerdotal des années 60-70 n’attirent plus.

Aujourd’hui, les jeunes n’ont pas envie de se battre pour pouvoir réciter le chapelet au séminaire ou rendre compte de leur désir d’adorer le Seigneur à la chapelle… Au contraire, ils recherchent des séminaires qui offrent une liturgie soignée (voire grégorienne et latine), une formation solide (5) et une piété authentique.
Les exemples qui sont donnés sont exacts ou plutôt étaient exacts. J'ai tout un ensemble de témoignages de prêtres racontant les mêmes histoires.

Je ne sais ce qu'il en est au jour d'aujourd'hui. Je suppose que ces "conneries" sont terminées dans les séminaires diocésains. Mais une réputation mauvaise est difficile à s'estomper.

D'où l'attirance des futurs séminaristes pour des séminaires classiques et vivants. Je suppose que c'est le cas du séminaire de La Castille à Toulon. Ils ont, aussi, besoin d'un encadrement de qualité et d'une atmosphère très priante. Ce doit être le cas du séminaire de la communauté Saint Martin spécialisée dans la formation des futurs prêtres.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par Peccator » sam. 05 oct. 2013, 16:30

jean_droit a écrit :Un certain nombre de séminaires ont une mauvaise réputation.

C'est ce qui est dit dans l'article que j'ai cité ce dessus :
Aussi tous les séminaires diocésains qui ressemblent encore de près ou de loin au schéma sacerdotal des années 60-70 n’attirent plus.

Aujourd’hui, les jeunes n’ont pas envie de se battre pour pouvoir réciter le chapelet au séminaire ou rendre compte de leur désir d’adorer le Seigneur à la chapelle… Au contraire, ils recherchent des séminaires qui offrent une liturgie soignée (voire grégorienne et latine), une formation solide (5) et une piété authentique.
Les exemples qui sont donnés sont exacts ou plutôt étaient exacts. J'ai tout un ensemble de témoignages de prêtres racontant les mêmes histoires.

Je vais tenter de me renseigner de mon côté, il est vrai que je n'ai jamais pensé à demander à un prêtre comment s'était passé le séminaire pour lui.

Mais j'ai pu rencontrer le précédent directeur du séminaire interdiocésain de Caen, le peu que j'ai pu apprendre sur le fonctionnement dudit séminaire m'a plus fait penser à un établissement d'enseignement supérieur qu'à un concours de récitation de chapelet.

Je ne nie pas que les images et les idées reçues sont dures à changer, et c'est pourquoi je pense qu'il faut travailler à revaloriser l'image des séminaires diocésains, et du sacerdoce diocésain dans son ensemble.



Pour ce qui est de l'atmosphère priante... je m'interroge, effectivement. Mais réellement, je ne sais pas.

Et pour ce qui est de la vie liturgique, malheureusement il me semble évident qu'elle est à la mesure de la liturgie diocésaine...

Ils ont, aussi, besoin d'un encadrement de qualité et d'une atmosphère très priante. Ce doit être le cas du séminaire de la communauté Saint Martin spécialisée dans la formation des futurs prêtres.
J'ai regardé hier soir la plaquette de présentation du séminaire de la CSM, disponible sur le site de leur revue. L'enseignement y a l'air d'excellente qualité, puisqu'on peut y passer un bac canonique de philo (optionnel) et un de théologie (obligatoire) à l'université du Latran, à laquelle le séminaire est rattaché.
Par contre, j'ai été étonné par la manière dont les études sont organisées : cela m'a plutôt fait penser à un retour au lycée (ou plutôt en classe prépa) qu'à un établissement d'enseignement supérieur type université ou grande école. Je sais que si j'avais la vocation, j'y réfléchirais à 2 fois avant de demander à aller là, quelle que soit la qualité de l'enseignement. C'est probablement très bien pour des jeunes de 18 ans qui sortent du lycée, c'est beaucoup moins adapté à des hommes ayant déjà une certaine expérience de vie adulte.
Il est vrai que je préfère généralement les prêtres qui ont eu des "vocations tardives" à ceux qui sont allé au séminaire à 18 ans.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » ven. 11 oct. 2013, 16:34

Ce doit être une grande joie pour un curé que de voir un de ses fidèles entrer au séminaire.
C'est le cas du père Nauleau à Blanzay.

Je remarque que ces séminaristes ont choisi le séminaire de Bayonne. Peut être que l'idée de la réouverture du séminaire par monseigneur Aillet, 13 ans après sa fermeture par son prédécesseur, va réussir.

De "La Nouvelle république":
Vienne - Blanzay -
Louis Le Grelle et Alexandre Blaudeau entrent au séminaire
10/09/2013 05:24

La paroisse de Blanzay a eu le bonheur d'accompagner un certain nombre de jeunes gens vers le sacerdoce et aussi de jeunes filles vers la vie religieuse, mais il a fallu 29 ans pour entendre, simultanément, deux jeunes de Blanzay déclarer vouloir consacrer leur vie à Dieu.

Louis Le Grelle et Alexandre Blaudeau vont entrer, mercredi prochain, au séminaire de Bayonne.

« Je suis un prêtre de tradition qui est heureux, a déclaré l'abbé Nauleau, en résidence à Blanzay. J'espère simplement me mettre à genoux, dans quelques années, pour recevoir la bénédiction de ses futurs jeunes prêtres qui vont être accueillis dans un bon séminaire et avec un bon évêque.

Si la porte reste ouverte, vraisemblablement ils reviendront et nous seront heureux de les recevoir sur cette terre qui est la leur. »

Dimanche, en fin de matinée, après la célébration de la messe, Louis et Alexandre ont dit « au revoir » à tous les accompagnants et se sont longuement entretenus avec l'abbé Nauleau. Ils rayonnaient de bonheur.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par seba15 » sam. 12 oct. 2013, 18:44

50% d'échec pour les séminaristes ça me semble énorme.
Comment ce fait il qu'il y ait des gens qui recule et renonce alors qu'ils avaient fait un premier pas ? Peut être que les études pour devenir prêtre sont trop difficiles ?

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » dim. 13 oct. 2013, 8:11

J'avais comme chiffre 30 % ce qui me paraissait déjà beaucoup.
Je pensais qu'il devait être de 20 %.
Mais il semble que, dans certains séminaires, le chiffre soit supérieur.
Evidemment on ne communique pas beaucoup sur les abandons en cours de séminaire.
Dans mon diocèse il semble que les séminaristes poursuivent tranquillement leurs années.

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Re: Entrées en séminaire 2013

Message non lu par jean_droit » sam. 19 oct. 2013, 10:11

Une constatation amusante peut être faite.

Parmi les séminaires qui ont les meilleurs résultats on trouve souvent ceux qui ont été créés par la volonté d'un évêque en dehors des structures des grands séminaires.

Il s'agit, bien sûr, du séminaire de Paris, fondé par le cardinal Lustiger, puis de celui de Toulon, fondé par monseigneur Madec et celui de Bayonne qui vient d'être réouvert par monseigneur Aillet et qui semble débuter sous de bonnes auspices.
Il y a celui de Ars et d'autres ...

On peut penser que ces séminaires ont plus "d'âme" que d'autres séminaires diocésains. Ou que les évêques fondateurs les suivent avec particulièrement d'attention.

Enfin c'est une piste intéressante qui pourrait être approfondie et que certains évêques pourraient suivre en toute indépendance.

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