Jusque-là, je serais assez d'accord avec vous, à part pour la dernière phrase (les protestants ou les orthodoxes anti-oecuméniques sont au moins aussi virulents, allez lire un peu leur prose si vous ne la connaissez pas...). Il est vrai que la séparation d'avec Rome induit trop visiblement à l'intérieur de la FSSPX une attitude obsessionnelle de "combat contre les erreurs de la Rome moderniste" pour qu'on puisse se demander si c'est le meilleur endroit pour y mener une vie spirituelle profonde. Je pense notamment aux sermons entendus lors de leurs messes, qui d'après pas mal d'avis convergents que j'ai pu lire, semblent un peu trop orientés sur le "combat doctrinal" plutôt que sur le combat spirituel comme il se devrait...Griffon a écrit :Je constate simplement que le fait de s'écarter de Rome a eu un impact important sur leurs discours et leurs attitudes.
Ils sont très souvent dans la justification de leur choix, et l'évaluation de la bonne catholicité, sinon la suspicion.
Et, c'est le problème de tous les frères séparés de devoir ainsi attaquer l'Eglise catholique.
Ce qui est spéciale pour les traditionalistes, c'est que c'est bcp plus virulent, car nouveau.
Pourtant, il ne faut pas non plus tomber dans l'angélisme et se dire qu'après tout tout va bien, que l'Eglise n'est pas en crise, qu'on doit porter des lunettes roses...
Maintenant, si je vous suis bien (je dois dire que ce n'était pas évident dès le départ, vos dernières explications clarifient les choses), l'objet de ce fil est de mettre en garde contre la tendance des fidèles non FSSPX à faire de même. Bon, je reprends votre liste:
Même si les excès existent partout, et qu'il est toujours possible d'aller trop loin dans cette voie-là, ces attitudes sont explicitement encouragées par le droit canon qui va nettement plus loin que la simple leçon polie en justifiant d'écrire directement à l'évêque puis à Rome. Ne seriez-vous pas en train de vouloir être plus catholique que le Pape?Je ne suis pas dans le vague, puisque j'ai donné une première liste qui me semble significative :
- le fidèle qui assiste à la messe en en contrôlant la liturgie
- le droit qu'il s'octroie d'aller faire la leçon à son curé (même poliment)
- les attaques contre les évêques qui n'assumeraient pas correctement leur charge
- et la suspicion en catholicité envers ceux qui ne sont pas d'accord avec l'attaque
- la défense de la pureté de la foi par le catholique de base, qui se permet de décider comment "défendre l'honneur du Christ"
- la correction fraternelle à tout va ! (en oubliant allègrement la parabole pendante de la paille et de la poutre)
Pardonnez-moi d'être franc, mais ces temps-ci vous donnez vraiment l'impression de défendre un cléricalisme caricatural pour lequels les fidèles n'ont qu'un rôle, celui de se taire et de passer leur journée à obéir au comportement que leur dicte le clergé.. vous nous avez habitués à mieux.
Assimiler le fait d'aller faire une remarque polie à un prêtre à une attitude schismatique, c'est, comment dire... ahurissant par le manque de sens de la mesure que ça implique.
A vrai dire, bien avant les années 60, il y a eu quelques crises, je songe notamment à la crise arienne. Si les fidèles s'étaient contentés de suivre docilement leurs évêques comme vous semblez le suggérer, la foi trinitaire aurait disparu... [Edité] A l'époque, ça allait sans doute largement plus loin que la correction fraternelle polie, les fidèles refusaient de suivre les évêques ariens...Je dis qu'il y a là des nouveautés, inimaginables encore dans les ("terribles") années 60, et qu'on retrouve aujourd'hui chez des chrétiens soumis au pape, quelle que soit la forme de la messe auxquels ils assistent.
Même si la critique doit toujours être respectueuse de la dignité du sacerdoce (raison pour laquelle j'ai édité l'émoticône peu appropriée que j'avais mise au début ), on doit être conscient qu'il est des périodes où seule la foi des fidèles a préservé l'Eglise.
In Xto,
archi.