Les pays les plus anti-religieux

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etienne lorant
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Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par etienne lorant » jeu. 24 avr. 2014, 11:20

La religion joue-t-elle généralement un rôle positif ou négatif dans votre pays ? A cette question, posée par l’institut de sondage Win/Gallup International, les Belges ont davantage répondu par la seconde proposition. Au point qu’ils sont en Europe occidentale, qui constitue déjà la région la plus sceptique au niveau mondial, les deuxièmes plus méfiants, juste derrière le Danemark. La France suit, avec un score égal à l’Espagne.

Ce résultat traduit-il le départ en croisade des citoyens du plat pays contre toute institution religieuse, et contre toute foi ? Brigitte Maréchal, sociologue de la religion à l’UCL, commence par pointer quelques explications élémentaires : nous vivons dans un Etat particulièrement sécularisé, où le nombre de personnes qui se disent croyantes et pratiquantes ne cesse de décroître. « Et, poursuit la sociologue, dès que l’on sort de la sphère des croyants, la religion est d’emblée associée à des dogmes très rétrogrades, à des politiques doctrinales «radicales». L’incompréhension du religieux est devenue latente dans l’ensemble de la société ». Et les chrétiens de se sentir comme « les derniers des Mohicans », constate-t-elle, et perçus comme ringards. Louis-Léon Christians, président de l’Institut de recherche pluridisciplinaire Religions, Spiritualités, Culture et Sociétés de l’Université louvaniste souligne également que, d’après ces résultats, le terme de religion est davantage associé à l’Institution et à l’idée de croyances, de miracles, etc. qu’à un questionnement spirituel.

Un lien avec l’éducation ?

Par ailleurs, pour Brigitte Maréchal, « l’actualité événementielle très mouvementée de ces dernières années, surtout au niveau de l’islam, contribue à cette perception négative » : sharia for belgium, l’attentat de la mosquée d’Anderlecht, la loi anti-voile intégral, le Burqa Blabla… Du côté catholique, Louis-Léon Christians pointe les scandales des prêtres pédophiles. Brigitte Maréchal conclut : « Alors que la religion était considérée comme source de cohésion sociale, elle est de plus en plus perçue aujourd’hui comme un facteur de division : c’est le socle identitaire qui spécifie les individus par opposition aux autres. »

L’enquête menée dans 65 pays auprès de 66,806 personnes pendant l’année 2013 offre également d’autres conclusions. Ainsi, les convictions religieuses des répondants influent sur leur perception : les musulmans et les protestants sont ceux qui estiment le plus que la religion joue un rôle positif tandis que les hindous se situent à l’autre bout du continuum. Un autre facteur influencerait également les réponses : le niveau d’éducation. Si les personnes non éduquées pensent en moyenne à 57 % que la religion contribue positivement à la bonne marche d’une société, elles ne sont plus que 20 % chez les docteurs et doctorants. Pour Louis-Léon Christians, ce n’est qu’un facteur parmi d’autres dans l’étude de la religiosité : l’âge, le niveau socio-économique, entre autres, devraient aussi être considérés. Et puis, si l’on s’en tenait à cette explication, les Belges seraient plus éduqués que les Français, les Allemands ou les Américains…

http://www.lesoir.be/526886/article/act ... t-negative
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par Silica » jeu. 24 avr. 2014, 20:10

etienne lorant a écrit :« Alors que la religion était considérée comme source de cohésion sociale, elle est de plus en plus perçue aujourd’hui comme un facteur de division : c’est le socle identitaire qui spécifie les individus par opposition aux autres. »
Je trouve cette phrase très intéressante. En effet pendant très longtemps la religion a eu un rôle de liant social, d'unification (enfin, quand on avait réussi à en imposer une à tout le monde en liquidant toutes les autres, certainement une forme d'impérialisme dans le prosélytisme de certaines). Mais aujourd'hui avec la mobilité des êtres et des idées, les religions sont relativisées car elles font face à d'autres religions dans leur entourage direct, et même à l'absence de tout sentiment religieux. Ce n'est pas qu'une affaire de "perception", je pense que c'est bien réel. Une religion aujourd'hui nous différencie de notre voisin, et si nous nous réfugions avec nos semblables (les autres adeptes de cette religion) on se crée du même coup des cohésions restreintes, communautaires, en rupture et peut-être parfois en lutte avec les autres.

Pour moi c'est le signe de la nécessité totale de la laïcité aujourd'hui : un espace symbolique où nous sommes tous égaux et en rapport, malgré nos croyances ou nos incroyances que nous laissons un temps au vestiaire pour nous mettre en commun.

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par James » jeu. 24 avr. 2014, 22:06

Pour ma part, je ne sais pas si cette étude veut dire grand chose à part représenter une énième tentative d'attaque à l'égard des religions.

Tout d'abord parce que je trouve qu’il existe d'autres points dans la société qui sont d'avantage facteurs de division.
Je pense notamment aux positions politiques que beaucoup défendent bec et ongle jusqu'à la violence.
Il y a aussi les différences de classes sociales, vecteurs d'énormément de préjugés et de frustrations.
Après évidemment, la politique étant à la mode et l'argent étant intouchable, on se rabat sur la victime facile : la religion...

Ensuite, je ne vois pas en quoi avoir une société "divisée" est un mal en soi.
Une certaine forme de communautarisme me semble être une réponse assez judicieuse si les lourdes tensions qu'alimente la société s'amplifient.
Passé un certain point, il devient contreproductif d'essayer de forcer les gens à vivre ensemble (surtout si on essaie de les dépouiller d'une part de leur identité).
La distance peut être parfois de meilleur conseil que l'union à tout prix.

Enfin, il ne s'agit une fois de plus que d'un sondage (environ 1000 personnes par pays).
Il serait très hasardeux d'en tirer des généralités...
Je parle là en connaissance de cause : je connais des quartiers populaires où plusieurs religions se côtoient quotidiennement sans signe de division notable.
Les chrétiens offrent aux autres des cadeaux à Noel, les musulmans des pâtisseries orientales pour l'Aïd, etc...
Dans la limite de leurs moyens, les gens s'invitent à manger, envoient leurs enfants à la même école, font leurs courses aux mêmes endroits,... et tout se passe bien (du moins nettement mieux que ce que laisse sous-entendre cet article). Chose qui m'amène à penser que l'on devrait d'avantage se tourner du côté de la sagesse populaire pour trouver des exemples en matière de vivre ensemble plutôt que de ne jurer que par les concepts oligarchiques à la mode diffusés ad nauseam par les médias.

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par Peccator » jeu. 24 avr. 2014, 22:51

Pour ma part, je vois surtout 2 grandes divisions :
- celle qui prend la religion comme prétexte pour exprimer racisme, xénophobie et peur de la différence
- celle qui oppose les bien-pensants laïcs sans religion, et ceux qui ont une religion.

Parce que honnêtement, la vraie cassure sociale aujourd'hui elle est là : le problème, c'est qu'il y a des réactionnaires conservateurs intégristes qui osent encore avoir une religion, quelle qu'elle soit.

A chaque débat social / moral, on a quand meme toutes les religions d'un côté, et les antireligieux de l'autre. Et honnêtement, les mains tendues sont de quel côté ?
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par elenos » sam. 26 avr. 2014, 11:08

Persécution des chrétiens Le Point.fr - Publié le 25/04/2014 à 06:07 - Modifié le 25/04/2014 à 06:18
D'un bout à l'autre de la planète, les minorités chrétiennes sont de plus en plus intimidées, opprimées, parfois massacrées. Un triste constat.
• RSS Pierre Beylau

________________________________________
Le dormeur du valle 26/04/2014 à 09:36 Signaler un contenu abusif
Spécificité chrétienne
Première religion du monde en nombre, le christianisme est aussi la plus persécutée. Assez logique.
Au delà de cet aspect sinistrement comptable, le christianisme a quelques spécificités qui l'exposent davantage que les autres religions :
- Jésus est mort parce que son message était insupportable pour les pouvoirs en place ; cet aspect intolérable du message se perpétue dans certains pays (l'universalisme chrétien déstabilise les notions de castes, de peuple élu, de communauté fermée ou finie de croyants etc. ) ; l'Evangile est pleine d'avertissements'vous serez persécutes à cause de mon nom' ;
- face à la violence, l'Evangile prône la non-violence (la joue droite, la joue gauche, l'épée de Pierre), ce qui limite l'autodéfense militaire et guerrière ;
- l'Occident politique, à la chute de l'Empire romain, a su faire sien le principe de distinction des pouvoirs politique et spirituel proposé par le christianisme (rendre à César ce qui est à César) ; c'est un cas rare ; beaucoup d'autres pouvoirs sont encore soit dans une relation exclusive avec une religion et le rejet des autres, soit dans le rejet de toutes ;
- la religion chrétienne est naturellement'annonciatrice'd'un message qui s'adresse à tout être humain et donc aux croyants des autres religions, bien qu'elle se défende parfois de tout prosélytisme. Cet expansionnisme non violent est attaqué par la violence ou la persécution parce que vu comme une provocation ;
- les nations les plus prospères et les plus fortes sur la scène internationale, majoritairement de tradition chrétienne mais refusant de reconnaître leurs racines chrétiennes, oublient dans la gestion des relations internationales combien les principes dits universels des droits de l'homme doivent au christianisme et les croient précisément universels. Tout passage en force ou en douleur diplomatique peut être vu par l'autre partie comme un oukase religieux, dont les chrétiens locaux font les frais.
yle 26/04/2014 à 07:27 Signaler un contenu abusif
@eric t77le 25 à 17H55
Vous avez mal interprété mon post. Je suis loin de prendre le parti des musulmans qui persécutent les chrétiens. Au contraire. Ils sont dans la barbarie. Mais d'autres religions sont aussi persécutées dans le monde, dont des musulmans, des bouddhistes, etc. L'irrespect de l'autre est quasi universel. Aux Chrétiens de se défendre et de défendre et de protéger, comme ils peuvent leurs frères. Et non de se plaindre. De vivre leur foi sans concession et sans laxisme.
paul henri le jarochole 26/04/2014 à 04:13 Signaler un contenu abusif
@Shaitan
Quelles sont les causes des croisades ? Ah oui, la persecution des pèlerins Chrétiens par les Salafistes nouvellement arrivés à Jérusalem. Avant eux, les Musulmans "locaux" toleraient leur présence moyennant un droit de séjour.
souyoushale 25/04/2014 à 23:37 Signaler un contenu abusif
Souyousha
Dommage que cet article n aborde pas les persécutions religieuses de manière plus générale : les musulmans de Centrafrique par exemple, ou encore la minorité musulmane birmane, sont eux-mêmes persécutés et violentés à l heure qu il est, et dans la plus grande indifférence... Toutes les religions ont été, à un moment ou à un autre, tristement instrumentalisées ou détournées de leur message originel, à la fois pacifiste et tolérant, et ce à des fins politiques et financières, depuis la nuit des temps...
EricT77le 25/04/2014 à 19:55 Signaler un contenu abusif
@y
Même dans un article qui nous parle du massacredes chrétiens par les musulmans, vous trouvez le moyen de prendre parti pour les musulmans !
deg03le 25/04/2014 à 17:22 Signaler un contenu abusif

Cinci
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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par Cinci » sam. 26 avr. 2014, 17:26

(Pour dire ce que j'en peux comprendre ...)

Vous ne pouvez pas servir deux maîtres.

L'article à l'origine du fil semblerait faire écho au fait que les pays les plus avancés technologiquement au monde (ou les plus soumis culturellement aux idées progressistes parmi les plus avant-gardistes de l'heure) seraient également de ces pays dans lesquels le discour dominant (celui du pouvoir, de l'élite qui gère l'ensemble, la structure) accrédite une certaine idée : la catégorie du religieux serait absente des processus décisionnels.

Les gestionnaires efficaces (comme des banquiers suisse ou des techniciens allemand, voire des guerriers «Jedi» comme Pascal Lamy l'ex-patron du FMI; guerriers dédiés à la bonne cause, végétariens, non-fumeurs, cyclistes et dépourvus de mauvais gras; le général Bonaparte à 27 ans) posséderaient une psyché vierge de toute mythologie, libre d'idôlatrie ou d'adoration envers des trucs «sans valeur», obscur ou mystérieux.

Dans un pareil cadre, il est assez certain qu'il ne reste que deux cases dans lesquelles pouvoir loger le phénomène religieux 1) le loisir privé perçu comme activité de délassement (participer d'un culte personnel par exemple comme on s'inscrirait à un cours de «croissance personnelle» et rien d'autre) 2) la divinité exigeante

Des pays avancés comme la Belgique peuvent s'accommoder de la première case sans doute (les loisirs cultuels privés du patron qui ne vont pas se répercuter sur sa «gestion des affaires» et en le sens qu'il ne va pas proposer une révolution pour détrôner les banquiers non plus) et, force sera de l'admettre, comme devant bien s'occuper de mettre en place des garde-fous, pour faire barrière aux exigences de la divinité terrible (lire : la divinité des «extrémistes», des missionnaires catholiques qui exagèrent, la religiosité «redistributive» des Jacobins se piquant pour vrai de l'intérêt général, des fous d'Allah capables de tuer, etc.)

En somme

C'est toujours la logique des Lumières (= profit, développement technique, «croissance», organisation rationnelle, permission accordée à des individus de rechercher leur propre avantage sans devoir s'embarrasser de l'ensemble, etc.) pour contrer le règne de la médiocrité, la frilosité impécunieuse des «faibles», la stagnation économique, l'immobilisme contemplatif, etc.

On a l'héroïsme allégué des «créateurs de richesses» $$$ versus les hippies, c'est à dire les prophètes parlant d'inconsistance, les doux rêveurs, les utopistes, les non-rentables; tout le désordre inadmissible comme improductifs jouissant de privilèges extravagants tels celui de pouvoir manger, etc.


Faut voir :

«... le sacré dans cette société est considéré comme un ensemble de conventions sociales ou de névroses. Il a été jusqu'alors une sorte de maladie de l'humanité qui, se débarrassant effectivement du sacré, accède donc maintenant à la santé.

Car c'est un fait que l'homme moderne ne croit plus à un sacré. Il n'y a plus de sphère du sacré, il a profané concrètement tout ce que les générations précédentes tenaient pour sacré, et il est même habité par une volonté de désacraliser tous les objets sacrés. «Le monde abandonne l'idée religieuse qu'il avait de lui-même»

La sécularisation est donc le fait historique selon lequel la société n'est plus religieuse [...] «La religion est reléguée au domaine privé», dit Cox, ce qui est proprement la laïcisation». «Les dieux des religions traditionnelles ne sont pas morts, ils sont des sortes de fétiches privés, ou l'apanage de certains groupes, ils ne jouent plus aucun rôle dans la vie publique ...», ce qui est proprement pour l'Occident, la post-chrétienté. [...] L'homme moderne est assoiffé d'action, d'efficacité, il juge tout en fonction des résultats et des possibilités d'action. D'autre part, il ne peut comprendre le monde que comme profane, il n'y a plus de grandeur religieuse. Il adhère spontanément à toute explication du religieux par des facteurs économiques ou circonstanciels.» ( Ici c'est le professeur Jacques Ellul qui s'exprime)


ou

«... la laïcité de l'État se réfère à une situation concrète, c'est une certaine conception de l'État qui peut se traduire dans des institutions et qui doit aboutir à une certaine organisation. [...] Celle-ci est le produit de l'État laïque. C'est la société qui est guidée, commandée par un État laïque, ou par conséquent la religion n'a pas de véritable place, mais c'est aussi la société qui a été formée par [ce même État], en particulier grâce à l'éducation, l'instruction, la démocratie. Celle-ci, liée à la laïcisation, implique par exemple que nul débat politique ne peut avoir de thème religieux, ou s'inspirer de motivations religieuses. Lorsque cela se produit, assurément le facteur religieux n'apparaît pas comme un argument sérieux, et une certaine gêne s'installe dans le dialogue. Dans la mesure où la laïcité reste libérale, elle tolère ces incartades, mais ce sont des incartades.

D'ailleurs, dans la mesure où l'instruction est laïque et forme des hommes pensant de cette façon, le débat socio-politique risque de moins en moins de déborder sur le religieux. En réalité, on a pour tendance de considérer celui qui prend des références religieuses comme un «fractionniste», un «sectaire», c'est à dire celui qui vient rompre l'unité de la nation.» (Jacques Ellul, Les Nouveaux possédés, p.52)

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par Peccator » sam. 26 avr. 2014, 17:45

Cinci a écrit :En réalité, on a pour tendance de considérer celui qui prend des références religieuses comme un «fractionniste», un «sectaire», c'est à dire celui qui vient rompre l'unité de la nation.» (Jacques Ellul, Les Nouveaux possédés, p.52)
Décidément, Jacques Ellul écrit mieux que moi :D

Merci Cinci pour cet éclairage très intéressant.
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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par Cinci » dim. 27 avr. 2014, 15:50

Je vous en prie

:)


En parlant d'Ellul :

«On peut se demander si Jacques Ellul (1912-1994) n'a pas écrit au XXe siècle pour des lecteurs du XXIe siècle. L'écho rencontré en leur temps par ses cinquante-huit livres fut faible; mais, depuis une décennie, la plupart sont réédités et suscitent de plus en plus de commentaires, qui en soulignent notamment la portée critique ou la valeur prédictive. Aux États-Unis, où ses idées ont toujours bénéficié d'un meilleur accueil qu'en France, une revue trimestriel, The Ellul Forum, lui est consacré. Sa pensée stimule et dérange : y voisinent études sociologiques et réflexions théologiques, références à la Bible et études de Karl Marx. [...]»

et

«... dans la société d'aujourd'hui, une logique dominante s'immisce dans tous les domaines et influence notre rapport au monde et nos représentations : celle de l'efficacité, devenue valeur suprême, et ses corollaires qui la servent et la justifient : croissance, concurrence, compétitivité, domination, maximisation. Ce faisant, d'autres valeurs, essentielles - coopération, gratuité, convivialité, non-possession - ont été minorées ou oubliées. Au fil d'un texte riche en développements et en argumentations vont se dessiner quelques grands préceptes : ne pas se laisser séduire par les promesses du bluff technologique; utiliser la technique, mais cantonnées au statut de simple moyen; lui fixer des limites, et ne pas faire tout ce que l'on peut faire. C'est là la prescription principale : le choix de ce qui pourrait s'appeler la non-puissance. Seul ce choix, qui ne peut être effectué qu'à partir d'un point transcendant le système, permettrait d'éviter la démesure qui menacerait notre humanité.

Les analyses d'Ellul ont été une source d'inspiration pour les idées écologistes et les mouvements de la décroissance. Dans ces deux derniers livres, il ne s'adresse pas à un cercle d'initiés, mais, en des termes clairs et directs, à quiconque s'interroge sur la conduite de sa vie.»

André Vitalis, dans «Philosophie», Le Monde diplomatique, avril 2014


Référence :

Jacques Ellul, Théologie et technique. Pour une éthique de la non-puissance, Labor et Fides, 2014, 376 p.

_______
Oh Freedom
http://www.youtube.com/watch?v=GEsSABmWKu8

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par etienne lorant » lun. 28 avr. 2014, 17:09

Inspection de vie scolaire" au lycée Gerson à Paris

Le ministère a décidé de lancer une enquête administrative au lycée privé catholique Gerson, dans le XVIe arrondissement parisien. Cette «inspection de vie scolaire» aura lieu après les vacances de Pâques. «Nous n'avons eu aucune remontée des parents ou des professeurs. L'information selon laquelle des familles auraient été heurtées par certains propos nous est parvenue via la presse», dit-on rectorat de Paris.

À l'origine de l'affaire, une information d'Europe 1, le 14 avril, faisant état de «dérives intégristes». En cause, l'intervention, lors de séances de catéchèse, d'Alliance Vita, l'association pro-vie, fondée en 1993 par Christine Boutin et représentée par Tugdual Derville, également porte-parole de la Manif pour tous. Selon le témoignage d'une élève, les intervenants auraient qualifié de «semi-meurtrières» les jeunes filles ayant recours à la pilule du lendemain et assimilé l'avortement à un «homicide volontaire».

Propos démentis dans la foulée avec vigueur par l'association. «Deux membres de l'association ont été accusés anonymement de propos outranciers qu'elles n'ont jamais tenus», affirme-t-elle, évoquant des «accusations anonymes (…) inquiétantes et inacceptables». «Alliance Vita a accepté l'invitation du Lycée Gerson pour intervenir auprès des élèves sur des thématiques liées à son activité et son expertise: bioéthique, PMA, GPA, personnes en difficultés dont celles confrontées à l'avortement», explique-t-elle, avant d'ajouter: «on dirait que certains souhaitent que le sujet de l'interruption volontaire de grossesse reste tabou».
«L'association Alliance Vita est intervenue comme d'autres structures par le passé dans le cadre de la formation humaine et religieuse à la première heure de la matinée à laquelle les élèves de terminale sont invités. La présence des élèves n'est jamais contrôlée», rapporte de son côté l'établissement. Une intervention en dehors des enseignements, dans le cadre de la «vie scolaire», ce qui relève du «caractère propre» de l'enseignement privé, inscrit dans la loi Debré. Une vie scolaire logiquement imprégnée de valeurs catholiques, au sein de cet établissement privé précisément catholique.
La direction diocésaine évoque des «tensions apparues ces derniers mois à Gerson»

Au-delà de l'intervention d'Alliance Vita, le syndicat de l'enseignement privé catholique FEP-CFDT s'est fait l'écho de dérives. Il raconte que «plusieurs professeurs se sont plaints de harcèlement» et qu'une vingtaine ont demandé leur mutation. «Clairement, on veut faire de cette école un établissement Opus Dei et faire partir ceux qui s'y opposeraient», a déclaré Valérie Ginet, sa secrétaire générale.
«Il est possible que deux membres de la communauté appartiennent au mouvement d'Église l'Opus Dei parmi les 150 enseignants et personnels», a expliqué Philippe Person, chef d'établissement depuis 2011, avant de préciser qu'il s'agit d'un «engagement qui reste strictement privé».

«En toute hypothèse, ce type d'engagement privé n'interfère pas en quoi que ce soit dans le projet éducatif et dans l'enseignement dispensé dans notre établissement. Pas plus qu'il n'a d'influence sur le contenu de l'enseignement religieux.»

De son côté, la direction diocésaine de l'enseignement catholique de Paris, qui chapeaute les établissements de la capitale, a fait état de «tensions apparues ces derniers mois à Gerson». «Nos observations et rencontres dans l'établissement ainsi que différents contacts font apparaître une communauté éducative très partagée. Les orientations éducatives de l'établissement ne sont plus claires et inquiètent une partie des enseignants et des parents d'élèves, soucieux de conserver à Gerson son ouverture à tous, caractéristique constamment affirmée depuis la fondation», affirme la direction.
Frédéric Gautier, le directeur diocésain de l'enseignement catholique de Paris, donne rendez-vous à la communauté éducative de Gerson le 28 avril prochain pour lui donner un compte rendu de ses observations.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... ?paginatio
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par etienne lorant » lun. 28 avr. 2014, 17:21

L'église Saint-Roch de Nice, un édifice situé dans l'est de la ville, a été vandalisée dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris aujourd'hui de sources concordantes.

Image

"Des portes et des tabernacles ont été fracturés. (Les auteurs) sont entrés en perçant un trou dans le mur de l'aumônerie", a précisé à l'AFP une source policière. Aucun objet religieux n'a cependant été subtilisé, selon les premiers éléments de l'enquête.

Le député-maire de la ville Christian Estrosi (UMP) a condamné "avec la plus grande fermeté cet acte gratuit et malveillant perpétré à l'encontre d'un lieu de culte". Il a par ailleurs indiqué dans son communiqué mettre "à la disposition des enquêteurs tous les moyens de la Ville, et notamment les enregistrements des caméras de vidéo-protection, pour retrouver, au plus vite, les auteurs de ces actes inqualifiables".

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/ ... alisee.php
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les pays les plus anti-religieux

Message non lu par Héraclius » lun. 28 avr. 2014, 18:23

«L'association Alliance Vita est intervenue comme d'autres structures par le passé dans le cadre de la formation humaine et religieuse à la première heure de la matinée à laquelle les élèves de terminale sont invités. La présence des élèves n'est jamais contrôlée», rapporte de son côté l'établissement.
Là, je suis navré, mais l'école ment. Si c'était le cas, il y aurais 20 personnes maximum présentent, pas les 120 de la promotion.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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