Cinci a écrit : ↑mar. 07 déc. 2021, 15:38
Je vous ai dit que le délire ne provenait pas du fait d'admettre qu'il puisse bien exister des individus douteux, malicieux, corrompus. Non, parce que des individus tordus il s'en trouve. Le délire commence avec la puissance et surtout l'extension de cette puissance dont on prétend pouvoir revêtir cet ennemi ciblé
Bonjour,
Tout à fait. Le problème est structurel, et l'opportunisme du pouvoir s'engouffre dans cette brèche. Point besoin d'un ennemi planificateur et tout puissant pour penser ce qui arrive. Le pouvoir tel qu'il est suffit amplement. Et la condition humaine aussi.
Or le pouvoir n'a pas besoin d'être tout puissant pour imposer une telle politique. Sa puissance, il ne fait que la tirer de notre impuissance, je veux dire d'une population qui croit combattre pour sa liberté en acceptant les mesures les plus serviles qui soient. C'est une forme de servitude volontaire, de banalité du mal.
Cet acharnement contre les non-vaccinés ne fonctionne que parce qu'une partie conséquente de la population mord à l'hameçon du bouc émissaire. Des émissions de télévision, avec des journalistes "autorisés", n'hésitent plus aujourd'hui à faire des émissions sur la question suivante : "Faut-il se débarrasser des non-vaccinés?" "Faut-il pourrir la vie des non-vaccinés?", etc. Des médecins sont là, et ils ne bronchent pas. Des journalistes en rajoutent une couche, disant qu'il faut effectivement leur imposer un carcan psychologique et social, jusqu'à leur couper les vivres si besoin, pour les "inciter" (!!!!) à faire l'acte qu'on attend d'eux. Tant qu'ils ne feront pas l'acte en question, ils seront la cause du malheur, alors même qu'on sait depuis le début que le vacciné est transmetteur du virus, et que ces vaccins ne pourront pas stopper la circulation du virus, mais seulement diminuer les formes graves chez les sujets présentant des risques conséquents. Malgré les erreurs immenses commises par ces journalistes autorisés, la présentatrice (Madame Denis) ne bronche pas, et elle ne crie pas à la "fake news" ou au raisonnement fallacieux. Et tout cela passe, tranquillement. Mais sitôt qu'un participant tempère un peu les propos en disant qu'il faut respecter les êtres humains comme tel, là elle commence à montrer les crocs. On ne rigole pas avec la santé des autres... Elle ne comprend pas que qui veut faire l'ange fait la bête... L'arrogance morale des pseudos élites et de ses suiveurs depuis deux ans (dès le premier confinement) est insupportable et dégoûtante. Il serait bon de méditer la phrase de Pascal sur l'ange et la bête.
N'importe quelle personne encore un peu lucide serait immédiatement effrayée par des questions de ce genre. Il dirait immédiatement que les non-vaccinés sont innocents au regard de la loi, et qu'on est en train de produire, en public, des discours extrêmement agressifs appelant à persécuter ouvertement une partie de la population qui n'a rien fait de répréhensible au regard de la loi. Il rappellerait aussi que ce sont des êtres humains qui méritent le respect et qui ne sont pas coupables de la situation actuelle.
Mais le pouvoir tire sa force de notre manque collectif de lucidité, et uniquement de cela. Si 80% des français étaient lucides, ils rejetteraient immédiatement ces émissions en continu et il y aurait des actions en justice contre de tels propos. Je ne parle même pas des campagnes pour adolescents sur skyrock, avec le soutien des ministères, qui demandent aux jeunes de "balancer" les "pro-virus" (comprendre : les élèves non-vaccinés), sans doute (je le suppose), à l'aide d'une application numérique qui permet de mentionner publiquement les jeunes non-vaccinés pour attirer sur eux le blâme public et ses conséquences (délation, ostracisme, harcèlement, etc.). Et ceci provient des mêmes institutions qui font en permanence la morale à l'école contre le "harcèlement" scolaire. Le monde devient fou, complètement fou... =>
https://www.20minutes.fr/societe/310834 ... ation-ados
La situation est claire : le pouvoir comprend qu'il n'a plus de légitimité pour se faire obéir. Ceci entraîne un désordre profond dans le corps social, et la solution la plus archaïque à ce problème est employée : quand un pouvoir perd son autorité et que le corps social subi un désordre insupportable à ses yeux, les pouvoirs n'ont pas d'autre solution, pour ressouder le groupe, que de désigner des parias bien identifiables qui seront la cause de tous les maux et permettront de mettre les autorités hors de cause. Le pouvoir mise donc sur un virus bien plus méchant que le virus biologique, et c'est la haine pour le paria, haine qui permet de faire bloc et de conjurer le désordre. Ce piège, très diabolique il est vrai, est un phénomène anthropologique classique qui existe depuis toujours. Le pouvoir ne fait qu'appuyer sur un levier archaïque qui fonctionne à merveille. Il n'est pas certain que le gouvernement soit lui-même clairement lucide sur ce processus anthropologique qui se produit en lui aujourd'hui.
Mais il ne tire son pouvoir que de notre adhésion collective à ce processus de désignation d'un groupe de parias. C'est parce qu'une partie importante de la société croit dans l'existence de ces parias comme étant la cause du malheur que le pouvoir se maintient à sa place. Que l'illusion tombe demain, le pouvoir sera nu et faible... Il sautera immédiatement. Et cela, Macron doit bien le sentir un peu au fond de lui. C'est la raison du passe "sanitaire", qui ne se justifie absolument pas d'un point de vue sanitaire.
Comme le disait Caïphe : s'il faut sacrifier un innocent pour restaurer l'ordre social et national, alors faisons-le. Macron ne raisonne pas différemment, au final. C'est un Caïphe qui se croit un peu Pharaon, c'est-à-dire tout puissant et quasi divin. L'illusion tombera un jour et la chute sera terrible, j'en suis convaincu (mais ce n'est qu'une opinion).