cathobaro a écrit : ↑ven. 08 oct. 2021, 1:52
de Francois:
Certains m’ont accusé de ne pas parler de la sainteté. Ils disent que je parle toujours de questions sociales et que je suis communiste. Pourtant, j’ai écrit toute une exhortation apostolique sur la sainteté, Gaudete et exsultate.
On a la un exemple de la complexité causée par la pastorale postconciliaire, surtout locale. On peut certes parler de sainteté, mais si un des moyens concret de sanctification est une certaine fermeture sur le monde suffisante "le monde me hait"), tous les appels à la sainteté vont rester vides fautes des moyens concrets par hypothèse indispensables, pire encore si on va en direction diametralement inverse au moyen de l'ouverture au monde tous azimuts avec prédication constante dans cette ligne (deséquilibrée donc)
Bonjour Cathobaro,
il est bon de "respirer" et merci de changer un peu de sujet.
Je vais donc répondre ensuite à votre précédente contribution mais je crois bon aussi d'interrompre notre échange qui sinon deviendrait "lourd", quitte à le reprendre ultérieurement.
Vous touchez ici en effet un point important pour les tradis de sensibilité, pour pouvoir réintégrer la voie conciliaire. J'éviterai les poncifs et ne trouverai à vous proposer pourtant que l'exemple du Christ, qui sans cesse se mettait en danger, se compromettait avec les publicains et les pécheurs, etc.
Certes, cela ne peut se faire que si on est au préalable "invulnérable", ce qui suppose sainteté et une bonne doctrine, etc. Or précisément, à priori, c'est le cas d'un tradi, non ? Pas de fausse humilité ! Pourquoi soupçonner les autres de n'en pas avoir une aussi solide, mais de la masquer alors quand c'est nécessaire (même si le contraire fut vrai, cela ne l'est plus tant que cela... Et sinon, raison de plus pour que vous vous en mêliez, non ? Et autrement qu'en prêchant le retour au passé et une fixation sur une "forme précise" quand elle est jugée indésirable par... le pape...
Vous rendez-vous compte, vous un tradi : le pape ! Et pas qu'un seul, mais plusieurs successifs... )
Par ailleurs, ce que nous apprennent les évangiles, c'est qu'il ne faut pas attendre d'être devenu saint pour se mettre en marche, oser.. La grâce nous sera donnée selon nos besoins, elle ne vient pas de nous mais de l'Esprit Saint, c'est ainsi une école d'humilité... Jointe à l'idée qu'il ne faut pas juger son prochain...
Je vais maintenant répondre à votre post précédent :
Le St Esprit va dans tous les sens, c’est vrai… alors comment le discerner ?
Mgr Lefèvre reprochait au concile sa propension à vouloir désormais s’appuyer sur la collégialité et demandait au pape plus d’autorité : n’est-ce pas contradictoire avec sa propre désobéissance ? En fait c’est parce qu’il a été poussé par d’autres et qui n’étaient pas le St Esprit, mais en avaient assez de part pour l’impressionner.
Le propos que vous avez rapporté de lui revenait à reprocher à des prêtres qui célébraient juste avant la messe comme lui, du jour au lendemain, parce qu’ils obéissaient au pape (ce qu’il fit lui aussi un temps…) et disaient le NOM, d’avoir une intention mauvaise : n’est-ce pas abusif et faire de cas particuliers une généralité ? En fait, ne pouvant reprocher au pape l’invalidité de « sa » messe, il s’en prenait à l’intention des célébrants…
Demander plus d’explication sur certains points doctrinaux, sans préciser sur quoi vont nos objections ni pourquoi, sans entrer dans le sujet et les détailler, est-ce correct ?
Avec le temps, non seulement ces points n’ont pas été éclaircis, mais les positions de rejet se sont rigidifiées ainsi que le refus d’entrer vraiment dans la discussion pourtant demandée.
Bien sûr, il y a eu "la crise", mais les mêmes prêtres n'ont pas pu du jour au lendemain changer de doctrine, de formation, d'opinion, etc.
Et ce qui s'en est suivi, si les tradis ont surfé dessus pour se justifier, est en partie dû au fait qu'ils se sont mis à part et n'ont plus contribué à la pâte, ils en ont retiré leur levain.. Trop de levain concentré n'est pas bon mais indigeste, produit l'effet inverse de ce à quoi il doit servir et se corrompt.
Il y a un point historique sur lequel vous vous trompez : ce sont les laïcs qui sont à l’initiative du mvt tradi actuel et qui ont sollicité des prêtres qui par leur situation (handicap, appui politique, retraités, etc.) ont pu continuer à dire l’ancienne messe sans craindre de représailles, soit qu’ils étaient sensés ne pas avoir d’assistance, soit en cachette...
Les prêtres tradis n’ont jamais été « mis dehors », ils ne se sont manifesté que quand il leur a été possible de « sortir » et qu’un statu quo leur garantissait de le pouvoir sans risque. Je parle d’avant qu’il y ait les ordinations à Ecône et même Ecône tout court…
Les laïcs tradis ont très été sollicités au contraire pour « revenir », et cachaient où ils avaient trouvé comment continuer à aller à la messe, où, auprès de quel prêtre, etc.
Je ne parle pas de ceux qui s’y sont ralliés quand ils ont constaté qu’il n’y avait pas de risque, et qui jusqu’alors soit boudaient la messe, soit allaient à celle ordinaire en traînant les pieds…
Pour conclure, je voudrais reprendre et illustrer mon propos sur les "bonnes initiatives" que la messe tridentine exclut : par le passé, en furent qui permirent l'existence aujourd'hui du Salut au St Sacrement ou de la liturgie des heures, par exemple, pratiques qui sont devenues traditionnelles, mais qui au départ étaient osées, hors normes etc. (le Salut est typiquement occidental, il paraîtra "à risque" pour un oriental "apophatique"...) Le propre de l'Eglise Romaine n'est-il pas justement dans ces audaces qui "débordent de partout" avec exubérance d'un façon très "latine"?
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas d'autres charmes à savourer par exemple les subtilités de la spiritualité orientale...