cmoi a écrit :Je trouve pour ma part ce sondage assez sidérant : passe encore que des cathos non pratiquants ne croient pas en Dieu, mais des cathos pratiquants !
J'attache beaucoup d'importance aux analyses statistiques d'une manière générale. Les gens ne se rendent vraiment pas compte à quel point toute science non dure (mathématiques, physique) ou connaissance humaine est sujette non pas à débattre contradictoirement si une chose est blanche ou noire, mais de son degré de gris. Autrement chacun a raison c'est un vrai dialogue de sourds, sauf que l'une des parties l'a beaucoup plus qu'une autre. Nous sommes trop formattés par une logique booléenne vrai/faux d'origine grecque. Il y a d'autres logiques, certaines quantitatives.
cmoi a écrit :Je trouve pour ma part ce sondage assez sidérant : passe encore que des cathos non pratiquants ne croient pas en Dieu, mais des cathos pratiquants !
La définition des mots ne veut plus rien dire…
Cela montre la rupture de transmission qui est indéniable. A avoir voulu faire table rase du passé (même notre prêtre ordonné en 68 l'a reconnu), on a abouti à un stade ou chacun, déjà clerc ce qui est affligeant, mais surtout laïc fait sa petite religion à la carte, prenant ce qui lui plait, repoussant ce qui ne lui convient pas, inventant au besoin de ce qui l'arrangerait bien, et ce avec une désinvolture et aucune impression d'être en faute, bien au contraire.
En effet, des cathos qui s’entretuent pour des enjeux strictement civils dont on voit bien qu’ils ne méritaient pas tant de morts avec maintenant l’Europe en construction, c’est un contre-exemple de ce que la foi devrait être et de à quelles œuvres elle devrait nous conduire !!!
L’exemple nous est venu d’Inde, par un Gandhi inspiré par un chrétien orthodoxe excommunié : Tolstoï.
Puis d’Amérique (mais la Russie et pas que (Chine, etc.) a eu ses témoins, envoyés au goulag pour leur foi sans résistance…), par un protestant pour la question raciale (même source originelle).
Puis d’Irlande, par des femmes lassées de voir leurs hommes se déchirer entre cathos et protestants.
Puis d’Afrique du Sud.
Puis de Birmanie, mais maintenant, les forces contraires sont organisées et à l’oeuvre… !
Puis…. ?
Je ne sais pas si quelqu'un a regardé mon lien sur la vidéo avec A. Dumouch (encore une fois je ne suis pas particulièrement admirateur, mais quand cela parait juste et est exposé clairement), mais à force d'avoir multiplié les contre-exemples des principes que nous avions promus, nous avons engagé une contre-pastorale que l'on n'a pas fini de payer. Les dérives ayant abouti à la Réforme, les guerres de religion cruelles et sans pitié, une bourgeoisie pratiquante mais écrasant une population ouvrière miséreuse, les deux guerres mondiales avec des 'God mit uns'...
Quelle pastorale quelle qu'elle soit résiste à un "faites ce que je dis, pas ce que je fais"?
Mais en souterrain, il y a bien eu une lucidité d’avant-garde (je réponds à votre question fermée) et au fond, on ne fait que découvrir peu à peu cette intention profonde et visionnaire que les médias ont ensevelie sous leurs déchets toxiques
Le seul côté positif que je vois dans la tenue de ce Concile Vatican II était la nécessité d'accompagner une population qui entre dans l'ère moderne, de facto. Il fallait non pas changer les dogmes fondamentaux, mais revisiter la pastorale, adapter quelque peu le rite, etc. Mais, non pas dans le concile mais dans les actions de la décennie suivante, trop de gens ont joué la rupture plutôt qu'une évolution. L'Eglise avait été depuis le début à l'avant garde de la science et de la raison, en plus de son message évangélique et ses actions de charité publique, elle devait le rester, aucun de ses dogmes n'était en contradiction. Le péché originel avec Adam et Eve pouvait se revisiter, ou au moins laisser la place à de nouvelles interprétations, personne ne demandait sauf intégristes et encore, à ce que l'Ancien Testament se lise à la lettre. Erreurs que n'ont jamais commises les pères de l'Eglise, mais interprétant selon la connaissance de l'époque et donc de nouvelles interprétations avec les connaissances actuelles pouvaient être proposées. Proposées!
Ce n'est pas ce que je constate, non de la faute du Concile encore une fois bien creux en réalité, mais de la réaction du plus grand nombre soit à vouloir effacer purement et simplement des théologies existantes, soit se cramponner avec entêtement et faire sourde oreille à toute nouveauté. Donc non vraiment, je ne vois pas les grandes avancées qui ont suivi ce concile malheureusement, mais peut-être en ai-je raté certaines?
de même que Jean-Paul II était derrière l’encyclique Humanae Vitae
J'ai une grande admiration pour Saint Jean-Paul II, plus que pour Benoit XVI (philosophe plus que pape, d'ailleurs il l'a reconnu lui-même dans ses derniers entretiens publiés comme une très grande de ses faiblesses de ne savoir trancher ou prendre une décision) ou François (à la théologie approximative). Mais je ne suis pas du tout un grand fan de 'Humanae vitae' pour être franc, qui s'aventure avec beaucoup trop de directives sur un terrain plus de la sensibilité et des cas particuliers des couples. D'ailleurs en 1966 l'avis des théologiens disait le contraire sur la contraception.
Et évidemment quand les discussions sur le caoutchouc font le tour de la terre et sont sur tous les médias, en plein sida, alors que l'on découvre des clercs aux pratiques contre nature, et des abus sur mineurs, principalement des garçons, en nombre exorbitant, en voilà un autre de beau contre-témoignage, et qui réduit tout notre discours! On a la fidélité sans faille, l'indissolubilité du mariage, la sacralité des rapports entre époux par le biais du mariage, retenir une certaine chasteté dans le sens ne pas verser vers une luxure qui nous submergerait et nous rendrait égoïste et non plus dans l'amour, toutes des valeurs évangéliques, avons-nous besoin de plus!?
Je mêle mon ouïe à la vôtre quant à votre dernière question posée, qu’il faut ouvrir à l’adresse de tous les contributeurs du forum pour espérer plus de réponses constructives et édifiantes…
Je pense que la réponse est soufflée dans mes propos ici et dans l'encadré que vous avez cité
. Mais j'aimerai que quelqu'un d'autre le dise, qu'on aille jusqu'au bout des analyses et des raisonnements.
Ce qui est sûr et vaut pour nous tous, c'est qu'en pleurant (sans vraies raisons) sur notre sort, en cherchant des ennemis partout ce n'est pas ainsi que nous allons remplir notre mission de témoignage. Nietzche disait (de mémoire) quelque chose comme : "pour des sauvés, ils ont vraiment une tête de tristes". Je présume que certains voudraient que les cieux s'ouvrent, qu'un ange vengeur avec une épée de feu vienne terrasser tous les infidèles et nous apporte des trônes, mais c'est le temps de la terre, celui où nous sommes les ouvriers et les acteurs. Dans l'attente du jugement, félicitons-nous de la Miséricorde du Christ mais n'en abusons pas.
Dernier point : je suis convaincu que notre guéguerre nous épuise, nous déroute de notre vraie mission (cédant aux mauvaises voix), et que le sédévacantisme constitue un péché contre l'Esprit Saint, or ce sont des péchés qui ne seront pas pardonnés.
Je m'exprime directement et sans détour, sans que cela vous soit adressé (mais pris par mon élan désolé), vous qui au contraire avez toujours montré un esprit fidèle et une attitude de conciliation, avec de nombreuses explications pour essayer d'ouvrir nos yeux.