Bonjour Léon,
Il est précisé que le transsexuel peut recevoir le baptême « s'il n'y a pas de situations dans lesquelles il existe un risque de scandale public ou de désorientation des fidèles » et « s'il est bien préparé et disposé ». Somme toute, si l’individu se repent de ses fautes et demande le baptême, pourquoi le lui refuser ? Le Christ n’est-il par mort pour sauver tous les hommes, tous pécheurs ?
Le seul élément scabreux du document est quant aux considérations du dicastère lorsque existe un doute fondé « sur la situation morale objective dans laquelle se trouve une personne », ou sur « ses dispositions subjectives à la grâce ». Scabreux, car laissant entendre que l’Église puisse quand même baptiser la personne, motif pris du caractère sacramentel infusé dans l’âme de tout baptisé, serait-il impénitent, caractère disposant à la grâce quoique les mauvaises dispositions du sujet (son impénitence) fassent obstacle à la réception de la grâce baptismale. En d’autres termes, devient loisible de profaner le sacrement, en l’administrant à celui dont on a conscience que ses dispositions s’y opposent.
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C’est évidemment scabreux, mais c’est déjà la pratique de l’Église relativement au sacrement du mariage.
En sens contraire, le catéchisme du concile de Trente
« Mais outre le désir formel du Baptême que doivent avoir ceux qui sont raisonnables, la Foi leur est également nécessaire pour recevoir la grâce du Sacrement, et nécessaire au même titre que la volonté. Car ce n’est pas sans motif que Notre-Seigneur a dit : [8] Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. De plus
il faut qu’ils aient un repentir sincère de tous leurs péchés, de toute leur mauvaise conduite antérieure, et une ferme résolution de ne plus pécher à l’avenir. Celui qui demanderait le Baptême, sans avoir la volonté bien arrêtée de corriger, ses habitudes coupables, devrait être absolument écarté. Rien n’est plus opposé à la grâce et aux effets du Baptême que les dispositions et les sentiments d’un pécheur qui ne veut mettre aucun terme à ses désordres. Puisqu’on ne désire ce Sacrement que pour revêtir Jésus-Christ, et pour s’unir à Lui,
c’est donc un devoir indispensable d’éloigner de l’Ablution sacrée celui qui se propose de persévérer dans ses vices et dans ses fautes. D’ailleurs on ne doit jamais abuser en aucune façon de ce qui touche à Jésus-Christ et à son Eglise. Or ce serait abuser du Baptême, et le recevoir en vain, du moins en ce qui concerne la sanctification et le salut, que de conserver, en le recevant, la volonté de vivre selon la chair et non pas selon l’esprit. Toutefois, même avec cette disposition, on recevrait véritablement le caractère du Sacrement, pourvu que le Baptême fût administré régulièrement, et que l’on eût l’intention de recevoir ce que l’Eglise elle-même a l’intention de donner. Voilà pourquoi le Prince des Apôtres répondit à cette multitude d’hommes qui, nous dit l’Ecriture, étaient venus, le cœur contrit, lui demander, à lui et aux autres Apôtres, ce qu’ils avaient à faire (pour être sauvés) : [9] Faites pénitence, et que chacun de vous reçoive le Baptême ; et dans un autre endroit : [10] Repentez-vous, et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés. — De même Saint Paul, dans son épître aux Romains, fait voir clairement que celui qui est baptisé doit absolument mourir au péché. Voilà pourquoi il nous avertit [11] de ne point abandonner nos membres au péché, comme des armes d’iniquités, mais de nous donner à Dieu, comme étant revenus de la mort à la vie. »
https://fr.wikisource.org/wiki/Catéchis ... hapitre_16
Bref, l’ancienne pratique et doctrine est de ne pas administrer le sacrement là où le caractère sacramentel serait reçu sans que soit reçue la grâce sanctifiante ; la nouvelle semblant être - à vérifier - d’administrer désormais le sacrement au seul motif de l’infusion du caractère.