Comment pouvez-vous croire que la basilique de Florence, l'ensemble architectural de Pise (basilique+baptistère+campanile), les cathédrales de Paris, de Reims, de Beauvais, de Bourges, etc. n'ont pas eu de coût ? Les artistes recrutés par l'Église, Brunelleschi, Giotto, Vasari, Michel-Ange, Vinci, etc. architectes, peintres, orfèvres, sculpteurs ont été payés en fonction des prix du marché de l'art de leur époque. Il n'y a pas à imaginer que nos églises ont été volées à ceux qui les ont construites, leurs bâtisseurs ont été payés, soit par l"Église, soit par des mécènes. Un artiste de talent a un coût, tout comme un avocat ou un chirurgien, une oeuvre d'art a un coût, tout comme un procès ou une opération à coeur ouvert. Il faut arrêter avec le mépris actuel de l'art et de la culture dans l'Église. L'Église et ses mécènes ont parfois passé directement telles commandes à tels artistes, parfois lancé des appels d'offres (pour le baptistère de Florence par exemple remporté par Ghiberti).archi a écrit : et encore moins d'être lié au "marché de l'art" - temple de la vanité moderne - comme je l'ai lu plus haut.
La méthode des concours et appels d'offres est très intéressante, elle devrait être rendue obligatoire dans l'Église pendant au moins une période déterminée, qui permettrait de repérer les artistes les plus intéressants pour elle : les plus doués et les plus apostoliques. Les commanditaires, évêques spécialement, devant rendre compte de leurs choix devant l'Église elle-même. Ca éviterait à la fois des dépenses excessives et les monstruosités esthétiques et théologiques qu'on voit partout.
Pour l'autel de Lyon, qui semble devoir être construit en obsidienne par un designer internationalement connu, le coût de 500 000 euros n'a rien d'aberrant. 500 000 euros était en 1994 le prix de la rénovation d'une fontaine publique : http://lyon-urbanisme.superforum.fr/t26 ... -bartholdi ou celui de la rénovation d'un cinéma municipal : http://www.fontenay-sous-bois.fr/actual ... index.html
L'autel de cette cathédrale très spéciale en France et importante pour l'histoire de l'Église de France qu'est celle du Primat des Gaules n'est pas moins important que l'état d'une fontaine municipale ou d'un petit cinéma de quartier.
Pour ce qui est des trétaux, je connais une paroisse où le nouveau curé s'est fait tombé dessus par certains membres du conseil paroissial parce qu'il avait remplacé un "autel" en contreplaqué recouvert d'un crépi sale et monté sur roulettes (authentique, je l'ai vu tous les dimanches pendant quelques années) par un superbe autel en chêne massif sculpté qui moisissait au grenier du presbytère. Je précise qu'il s'agissait de l'autel principal de l'église, placé dans le choeur.
Cordialement
C.