Toujours pour vous donner une réponse vous qui avez initialisé ce "débat" je vous fait part d'un article d'un joirnal "mieux-pensant" qui a un style si correct qu'il ne peut offenser personne ! :aur15 a écrit :Bonjour
Je voulais savoir ce que vous pensiez de la poussée du FN ? aux européennes ?
À la une du Point
Par Ségolène de Larquier
Depuis les élections européennes, les Français sont noyés sous un déluge de commentaires, une logorrhée d'analyses, une profusion d'enquêtes politico-sociologiques.
Les métaphores sismologiques fleurissent. (Le précédent article parlait de "tremblement de terre" –rien que ça !) Le concert des lamentations sur le succès du Front national est cependant d'une intensité moindre qu'en 2002. Afin de ne pas trop lasser le lecteur, rappelons, de manière lapidaire, quelques brèves évidences.
Le PS a pris une raclée historique. Moins de 14 % des voix : la débâcle de la liste Rocard en 1994 est surpassée. La gauche dans son ensemble se traîne à 33 %. La défaite est d'abord celle des socialistes. Les Français ont, avant tout, infligé une monumentale claque à ceux qui nous gouvernent. L'arbre ne doit pas cacher la forêt.
Le corps électoral se droitise. La droite institutionnelle déchirée et sans chef identifiable peine à mobiliser.
Le FN a donc tiré les marrons du feu. L'extrême gauche n'est plus en mesure de récupérer le vote protestataire. Les trotskystes sont désormais sous les ors de la République, pas beaucoup sur le terrain...
Les thèmes véhiculés par le FN - sécurité, immigration, chômage - sur fond de nationalisme ombrageux ont plus de résonnance dans le peuple que les discours sur la lutte des classes et les lendemains qui chantent. L'enracinement identitaire demeure national.
Un populisme qui s'adapte aux préoccupations du moment
Le "logiciel antifasciste" ne fonctionne plus !
Il ne suffit plus d'évoquer Bertolt Brecht pour contrecarrer la montée du FN de Marine. Celui-ci est en mutation permanente avec un corpus idéologique très malléable et des couches de nouveaux militants.
Un phénomène que Raphaël Liogier, professeur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, qualifie de "populisme liquide".
Un populisme qui s'adapte aux préoccupations du moment.
Casser le thermomètre ne sert à rien.
En avril 2003, traumatisé par la présidentielle de 2002, le gouvernement d'alors (dirigé par Jean-Pierre Raffarin) avait eu une idée très maligne pour limiter le nombre d'élus du Front national aux européennes. On avait donc remplacé le scrutin proportionnel par listes à l'échelon national par un système régional, encore aujourd'hui en vigueur.
Celui-ci est rigoureusement illisible mais était censé avantager les grands partis.
Belle manœuvre !
La réflexion vaut pour l'Assemblée nationale : est-il raisonnable et sain pour la démocratie qu'un parti rassemblant un quart ou un cinquième des électeurs, selon les scrutins, n'ait que deux députés pour le représenter ?
On peut aussi enfouir sa tête dans le sable
Suggestion : que l'autruche devienne la figure emblématique de la classe politique française...
Fin de citation d'un journal habituellement "bien-pensant"
Un mot pour "situer" Ségolène de Larquier rapide CV d'une jeune journaliste politique auteur de l'article ci-dessus:
Ségolène de Larquier a intégré l'IEP après un bac ES et une maîtrise d'histoire contemporaine à la Sorbonne. La première expérience journalistique qui l'a marquée, c'est une enquête réalisée dans le cadre du master journalisme à Sciences Po Grenoble. Un thème était à choisir pour un travail en groupe, et son choix avait été de suivre la campagne pour les élections municipales auprès de Fabien de Saint-Nicolas, candidat adversaire de Michel Destot en 2008. Une expérience "super sympa", qui lui a permis de suivre la campagne en interne "au jour le jour". Quand bien même elle n'aurait pas choisi ce sujet, elle précise que sa formation à l'IEPG prévoyait tout de même la couverture médiatique des deux soirées électorales.A la fin de sa première année, Ségolène de Larquier a réalisé un stage pour Le Monde. Puis elle a intégré la rédaction du site internet du Point en janvier lors de sa deuxième année pour un stage de 3 mois. Suite à ce stage, elle a été gardée au sein de la rédaction .Ségolène de Larquier incarne cette nouvelle génération de journalistes à l’affût de l'info en continu, avec la volonté d'informer au plus vite et surtout au mieux. Elle travaille aujourd'hui toujours pour la version internet de l'hebdomadaire mais aussi ponctuellement pour la version papier (les liens entre les deux rédactions sont étroits). Elle différencie tout de même le travail qui lui est demandé pour l'hebdomadaire ou pour le site. En effet, l'hebdomadaire, contrairement au site, ne traite pas l'information en continu. C'est une manière plus approfondie de décrypter l'actualité, plus poussée avec des articles qui ont pour but d'avoir du "fond" et une analyse développée. Le site internet quant à lui traite les "faits en brut" avec un minimum d'analyse et va à l'essentiel.
L'objectif est "d'écrire un article le plus rapidement possible". "Plus on balance de papiers dans la journée mieux c'est" informe Ségolène. "Le côté réactif d'internet me plaît vraiment" précise t-elle.