PaxetBonum,
je suis dans une situation étrange dans ce sens que je ne suis pas d'accord avec vos conclusions tout en étant d'accord avec ce qui vous conduit à vos conclusions.
Malgré nos visions différentes, je me retrouve totalement dans certaines choses que vous écrivez.
PaxetBonum a écrit :
Dieu EST.
Dieu EST la Vie.
Le don de Dieu est la Vie.
Se suicider c'est renvoyer le cadeau à l'expéditeur.
C'est en accord avec ce que je pense, je crois et j'écris.
Se suicider, c'est renier Dieu et son oeuvre. C'est refuser ce que l'on est , c'est s'anéantir. L'acte lui-même est un acte "anti-Dieu".
Cependant , il y a l'acte posé, et celui qui le pose.
Je me sens un peu maladroite dans l'explication de ce que je veux dire, qui n'est pourtant pas si compliqué.
Je vous donne un exemple .
Vous êtes et avez toujours été une personne aimante et respectueuse dans votre vie familiale, sociale etc. Un jour, alors que vous avez traversé certaines épreuves difficiles et que vous êtes à cran, vous vous rendez coupable d'une méchanceté envers une personne de votre entourage.
Un de vos proches se rend aussi coupable de la même méchanceté. Mais dans son cas à lui, la méchanceté est un modus vivendi.
Alors que vous vous direz plus tard "mais qu'est-ce qui a bien pu me passer par la tête pour faire une chose pareille ? " ,ça ne me ressemble pas, l'autre ne fera qu'ajouter cette dernière méchanceté à un tableau bien garni qu'il n'a jamais remis en question.
Objectivement parlant, le péché est le même dans les deux cas, mais les pécheurs sont fort différents.
On peut certes condamner l'erreur, mais avant même vos regrets, devra-t-on vous juger dans votre globalité sur cette erreur et vous condamner en conséquence alors que l'ensemble de votre vie est à l'opposé ?
Il y a distinction entre péché et pécheur.
Je faisais allusion plus haut à un criminel de guerre qui se suicide. Ce n'était qu'un exemple pour illustrer le cas d'un individu qui a renié Dieu depuis longtemps, qui n'a pas plus de respect pour la vie d'autrui que pour la sienne et dont le suicide ne fait que s'inscrire dans la logique des choix de vie qu'il a toujours faits. Comme je l'écrivais il y a malheureusement des êtres dont la vie est elle-même est un long suicide spirituel.
Le cas d'une personne qui a souffert plus qu'elle ne pouvait en supporter et qui se suicide dans une période d'épuisement physique et psychologique est bien différent.
Le pécheur est plus important que son péché et le péché qu'il a commis, sans être minimisé, doit être mis en contexte lorsqu'on ne parle plus seulement de la faute mais de celui qui l'a commis. Ça me semble aller de soi. Je me trompe ?
Ici j'aimerais bien savoir ce que vous pensez du cas suivant:
Deux personnes en proie au désespoir décident de se suicider par intoxication.
Un de leurs proches les découvre par hasard, inconscients. On les expédie in extremis à l'hôpital . Un des deux survit, l'autre, moins costaud décède. Le survivant, après avoir reçu des soins requis physiques et psychologiques retrouve son équilibre et son amour de la vie et éventuellement sa conscience de Dieu et regrette amèrement le geste posé. Il est sauvé.
Son compagnon aurait vraisemblablement suivi le même chemin s'il avait survécu. Pas de chance. L'enfer l'attend, la damnation éternelle....parce qu'il était moins costaud. <: <: <: <:
J'ai ramé fort pour trouver un sens à une situation pareille et n'ai encore rien trouvé.
Je crois qu'il est fort heureux que ce soit Dieu qui ait le dernier mot dans toutes ces histoires de péchés mortels et d'enfer et qu'on ne devrait pas trop s'en mêler....
(je relirai quand même la discussion du Curé de Campagne avec la comtesse
)