Prodigal :
c'est une confusion classique, qu'il faut éviter. La loi naturelle n'a rien à voir avec la loi de la nature [ici : simple manifestation phénoménale du monde naturel; qu'une sorte de palette de tous les possibles comme le lion qui dévore ses petits]
J'allais le dire.
Il s'agit bien plutôt de "cela qui serait conforme à la nature des êtres", c'est à dire en fonction de leur finalité propre ou de leur plus grand épanouissement, et bonheur possible et atteignable.
Ainsi :
Il est conforme à la nature d'un enfant de pouvoir aimer ses parents. Un enfant est plus épanoui s'il aime et respecte ses parents, s'il n'est pas empêché de pouvoir vivre cela. Son bonheur réel se trouve de ce côté plutôt que dans une situation inverse où il devrait se trouver en guerre contre papa et maman ("Famille, je vous hais !", etc.) Ainsi, la morale (honore ton père et ta mère ...) s'accorde avec la loi naturelle et ce n'est pas tellement étonnant non plus, mais attendu que cette même loi naturelle découle d'un monde qui est crée par Dieu, régi par sa providence et tout.
Il est conforme à la nature d'un être humain de pouvoir être aimé pour lui-même mais vraiment pour lui-même, de façon gratuite et non pas pour des raisons matérielles intéressées. Un être humain sera plus épanoui, plus heureux, va se sentir plus équilibré, plus serein, plus rasséréné, plus pacifié avec lui-même s'il peut lui être donné de pouvoir expérimenté cela. Ainsi, la morale (... l'homme quittera père et mère et s'attachera à une seule femme ... ) s'accorde avec la loi naturelle.
Il est conforme à la nature humaine de rechercher la vérité et ... et de la trouver éventuellement*. Un être humain est plus heureux et va se sentir infiniment mieux en définitive, sachant
le vrai que s'il se trouve dans l'obscurité (fausse lumière, etc.) et dans le mensonge. Même les plus grands menteurs du monde détestent souverainement l'idée que l'on pourrait leur mentir à eux, les rouler dans la farine. Les plus grands criminels sont absolument sans pitié envers ceux qui voudraient se jouer d'eux, parce qu'il est dans leur nature profonde (qu'il ignorent bien souvent) d'avoir droit à "la vérité, rien que la vérité et tout la vérité et dites je le jure !" La morale (Tu ne produiras pas de faux témoignages ,,,) s'accorde avec la loi naturelle ("Messieurs, la cour ! " ... bam ! bam! bam !) Les victimes aussi ont droit à la vérité, droit de l'entendre être dite et de la voir être reconnue.
Il est conforme à la nature des êtres spirituels de ne pas ¸être mus anarchiquement, en-deça, par des sortes de pulsions incontrôlables, de ne pas être tiraillé tout-à-trac par des élans contraires. Le plus grand bonheur de la créature spirituelle résidera-t-il dans le fait de pouvoir se gouverner d'une manière ordonnée et conforme à sa volonté. Le bonheur se trouve en "cela", le malheur dans la situation inverse. Le possédé de la ville de Gerasa était un homme malheureux en réalité, mais à hurler, s'automutiler et à vivre dans les tombeaux. La morale (Un seul Dieu tu adoreras ...) s'accorde avec la loi naturelle (... qu'un esprit libre est libre de vivre conformément à sa nature d'adorateur de la Vérité, en fonction de ce qui lui apporte réellement la vie, non pas le néant ou la mort).
Il est plus conforme à la nature d'une mère de protéger son enfant, de ne pas le supprimer, d'accueillir la vie, de pouvoir le faire généreusement, etc. La morale (tu ne tueras point ...) s'accorde avec la loi naturelle (laquelle fait sentir le déplaisir qu'il y aura pour une femme à songer qu'elle-même viendrait de ...) Non, la voie du plus grand bonheur et de l'épanouissement véritable, en vue de la fin (cf. discours des Béatitudes ... "Ils verront Dieu") mais elle ne se trouvera pas dans le fait d'avorter une vie nouvelle une fois, deux fois, trois ou quatre fois.
La fin de l'homme est de connaître Dieu, de l'aimer, de le servir comme disait le fondateur de l'ordre des jésuites.
La loi naturelle ne fait qu'être un reflet de cette finalité, même en dehors de toute révélation divine ou chrétienne particulière, même si les individus peuvent être des ignorants complets et objectifs de la Bible, méconnaissant l'existence de Jésus et tout. Les "grands sages" du temps des pharaons pouvaient s'appuyer sur cette loi naturelle qui leur était accessible. Ils le pouvaient parce qu'ils étaient des hommes ... mais ni des gorilles ni des agrégats de molécules animés par une mécanique aléatoire.
Les servantes égyptiennes peuvent choisir (C'est dans la Bible ! ) de contrefaire l'ordre génocidaire venu d'en haut, de désobéir à la directive du pouvoir royal en s'organisant pour sauver les enfants.Oui, parce que cette loi naturelle se trouvait inscrite dans leur coeur. Est-ce assez beau ?
La loi naturelle dont parle les théologiens s'enracine en fait
dans la surnature (=
Dieu, le surnaturel, vertu théologale ou la charité, la foi, l'espérance ...)
--------
* Bien loin de cette escroquerie intellectuelle qui voudrait que la fin de l'homme, son bonheur ou son sens se trouverait dans le fait de
ne pas savoir, de
chercher pour ne jamais trouver, de
ne jamais pouvoir être sûr de rien et ainsi de suite.