Bonjour Fleur,Sans parler des arguments - pourtant très juste - de Dieu etc, dont parle Zélie et les autres du forum. Parce que l'argument de Dieu, ça marche pas pour dialoguer avec un athée.
C'est là justement qu'est le noeud de la discorde. Ou on agit sous le regard de Dieu, et sa Loi nous protège de nos propres capacités d'errements et d'erreurs, ou on se place sous le regard des hommes, et là on agit avec toutes les subjectivités qui s'ajoutent les unes aux autres et on obtient des lois ayant tellement d'articles et de cas particuliers qu'elles en deviennent ou cyniques (voir l'histoire du viol de la petite de 11 ans il y a deux ans, dont il a été admis que comme elle n'a pas dit non elle était consentante!) ou inapplicables (voir la loi Léonetti qu'il a fallu compléter en Léonetti-Claeys).
Se placer sous le regard de Dieu, même pour la plus grande frange des croyants, c'est honteux et/ou dépassé, cela signifie (dans la tête de ceux qui le font) renier à l'homme son pouvoir pensant, son droit à la liberté absolue, son "pas de limite" si cher au progrès. La plupart des croyants sont pro-euthanasie et la souhaiterait aussi pour eux-mêmes.
Si on renonce à dire clairement face à un argument "mais Dieu ne le permet pas", si on se tait et qu'on choisit un autre argument, comme celui d'avancer ou non les lèvres, d'une on ne témoigne pas de Dieu mais de notre capacité intellectuelle, de nous-mêmes, et deux on expose une argument qui sera toujours démontable, quel qu'il soit, aussi solide soit-il, juste parce qu'il est humain.
Aux lèvres avancées, un médecin vous le démontera en deux phrases; d'une c'est un peut-être un simple réflexe propre aux états végétatifs irrécupérables (EVI) qui ne sont plus capables de faire autre chose que de recourir à un réflexe déclenché par la cuillère qui touche les lèvres, de deux c'est pas parce qu'on a encore un réflexe incontrôlable qu'on veut vraiment manger. C'est pas que je veuille retourner le couteau dans la plaie, c'est juste qu'un argument humain sera toujours un argument humain, et qu'il arrive un moment, si on continue à discuter avec le diable, on finit par se faire avoir à son propre jeu. Celui qui voudra semer de la confusion sur un argument humain y arrivera toujours, quitte à la semer dans la mauvaise foi maquillée par son niveau de connaissance (celui du médecin) supérieur à celui de la famille ou des médias.
Regardez quand la vidéo du 20 mai où on voit Vincent "regarder" sa mère juste avant que commence la sédation fatale le 21 mai au matin : là où ceux qui sont pro-vie y ont vu, -et moi la première- le signe de son refus de mourir, un médecin dès le 22 mai a expliqué que ces yeux-là, ce regard-là, ne témoignait de rien d'autre que d'un reste de réflexe et d'un EVI et pas d'un état pauci-relationnel. Que voulez-vous dire ensuite, quand bien même vous seriez le plus remarquable médecin du pays? Ce serait la parole d'un médecin contre celle d'un confrère, et chacun pourrait à loisir continuer d'y voir ce qui l'arrange d'y voir. Quand bien même vous seriez persuadée d'avoir raison.
Ceci dit, je vous remercie de me tendre la main, mais dans l'histoire de la bouche avancée, j'ai en fait blessé Fée et c'est ça surtout qui m'importe. Je me fiche comme d'une guigne d'avoir raison, je m'en veux de m'être faite prendre à ce que je dénonce : témoigner de soi-même au lieu de témoigner de Dieu. C'est un piège dans lequel je tombe régulièrement, c'est le piège des passionnés qui feraient bien de jeûner de leurs propres opinions de temps en temps.
Bonne neuvaine de la Pentecôte à tous.
Et s'il vous plaît, d'accord ou pas, stupide comme moi ou pas, prions tous pour que ce soit Dieu qui guide les pas et les pensées des personnes responsables de Vincent Lambert, c'est tout ce qui compte. Car toute chose est dans la main de Dieu dès lors qu'on l'y met.