cmoi a écrit : ↑lun. 10 août 2020, 6:27Bonjour,
Il est vrai que l’on peut prêter plusieurs sens à la démarche alchimiste, mais pour ma part je ne vois pas dans celle que vous évoquez ce qui lui en mérite le terme. Celui qui se veut le meilleur clône de Dieu, ce n’est pas le saint, c’est Satan. Le saint adore et s’humilie, il imite les vertus de Jésus, sa générosité ou le partage de celle de Dieu peut le conduire à faire des miracles, mais pas d’une façon qui exclut une intervention Divine et la lui rende reproductible à volonté comme s’il en était l’auteur. Pour faire court, tout dépendrait donc de l’intention, mais celle-ci peut se mentir à elle-même en se donnant des buts « extérieurs » élevés.
Ce qui m’offre une transition pour parler de Nietzsche, dont le père pasteur lui permit de bien connaître et analyser la psychologie des croyants. De fait, quand la foi se greffe sur une vie de pécheur, si ce dernier ne se décide pas à extirper radicalement de lui le péché, il va se construire avec le donné théologique de sa foi tout un système de justification, ce qui est facile car la foi ne se rattache à rien de raisonnable. S’il est pris (exemple caricatural) dans un mauvais mariage, il va se montrer particulièrement intolérant à l’égard de ceux qui divorcent « si facilement », dira que le divorce est la plaie des familles. Il ne dira jamais rien de faux, mais à contre temps ou disproportionné aux circonstances et en sera à l’affût. Mais il ne quittera pas son conjoint pour Dieu, en trouvera de belles raisons. Sa remise en cause aura trouvé sa limite.
Les critiques de N (qui évidemment sont moins événementielles) se faisant au nom de la vérité, un chrétien ne peut qu’y adhérer (à moins de se sentir démasqué) sauf que les traits retenus ne sont pas communs à tous et ne concernent pas directement (jamais) la foi, sinon celle qui est devenue folle d’elle-même. S’il n’avait été le contemporain de Freud ou de Jung, il en aurait été un précurseur. Ce que j’aime en lui c’est une sorte de jubilation intérieure quasi permanente, le feu d’artifice et le jaillissement des idées, une tournure de pensée très positive (même s’il y a du sombre dans l’idéal qu’il propose, d’où la récupération que certains ont pu en faire).
« L’instinct cause ultime de nos pensées » ? J’y vois plus de la psychologie que de la biologie, pour ma part.
Prenons une belle jeune fille assise auprès d’une rivière. L’homme basique qui l‘aperçoit aura envie de la rejoindre (instinct de reproduction, pulsion sexuelle) et s’il dit qu’il a juste envie de fraîcheur ou d’entendre l’eau couler, il n’en est pas le dupe. Celui dont l’éducation (surmoi) lui aura appris à refouler ou sublimer cet instinct, croira vraiment qu’il a juste envie de se rafraîchir, ou qu’au contraire c’est très mauvais d’aller au bord de l’eau à cause des moustiques, et il en fera une grande démonstration à ses amis plus tard pour qu’ils n’y aillent pas, sans nullement penser à la jeune fille... ! Un tel procédé peut conduire à l’élaboration de tout un système de croyance et de pensée, ou en adopter un pour combler ce besoin !
Mais cela va plus loin encore, et le grand danger est de croire que toutes les pulsions cachent quelque chose de mauvais, du coup nous n’osons pas les approfondir.
L’homme (cas réel) devenu papa qui aura été violé dans son enfance, se surprendra à poser les mains sur le cou de sa très jeune fille au moment de changer sa couche. Il se croira indigne et ne comprendra pas pourquoi, vu qu’il aime sa fille – et ne verra pas le rapport avec ce qui lui est arrivé. Car d’autres que lui (cas réels aussi) vis-à-vis de leurs enfants et suite à d’autres contraintes subies, ont effectivement envie de supprimer leur enfant qu’ils supportent et voient comme une contrainte insupportable (les premiers mois de l’enfant peuvent être très difficiles, ou quand les dents percent, ou…etc car il n’y a pas de « négociation » possible ni de compromis.) S’il ne va pas plus loin, il portera ce sentiment d’indignité en lui, il peut aussi tuer son enfant sur un coup de folie ou « l’abandonner », s’en désintéresser et avoir un comportement ultérieur déviant. Alors que (la guérison tient souvent à si peu de chose.. !) s‘il ose se dire « je ne veux pas la tuer » et prend le soin de comprendre son geste (mimer sa suite lentement en guettant ce que cela lui fait et l’observant dans le contrôle) il s’apercevra que son désir est d’éviter à l’enfant qu’il soit lui-même violé et que c’est pour cela qu’il avait ce désir refoulé ainsi manifesté (parce qu’il aurait lui préféré mourir et portera depuis cette envie suicidaire…) Ainsi exprimait-il son amour pour son enfant, et non une pulsion mauvaise…
Je trouve très difficile, et j’attends votre retour à cet égard sur un autre fil, d’expliquer par la biologie ce genre de choses !
Ce qui est vrai, c’est que nos émotions ont un impact sur le physiologique. La médecine traditionnelle chinoise (qui ne se limite pas à l’acupuncture) a clairement identifié (mais le bon sens populaire aussi en partie) lesquelles sont liées à quels organes, et le Chi Kong par exemple (devenu enfin remboursable par la SS dans certains cas, pas celui-là évidemment…) permet de « nettoyer » ces organes de ces pollutions certes devenues « biologiques » mais qui disparaissent par un traitement qui n’y recourt pas. Ce qui n’empêche pas d’essayer de comprendre leur partie « intellectuelle », mais c’est plus facile quand la trace physiologique est atténuée ou disparue (le contraire pas vraiment, et en plus cela « reviendra » à chaque réactivation).
Bon, je crois que je me suis éloigné du sujet…(quoique...!) Apatride me semble être lui en plein dedans, cela compensera....
Bonne journée...
Celons moi, même si notre réflexion consciente à toutes les cartes en mains pour arriver à ses fins, elle doit en permanence à une liste d’instincts qui réclament satisfaction en permanence. Mais notre cerveau est suffisamment complexe pour mettre temporairement en sourdine certains instincts quand ils ne sont pas souhaitables et prioriser les demandes.
En ce qui concerne les alchimistes, leur démarche est vraiment spéciale et difficile à expliquer d’une traite, mais leur but n’est pas de se faire l’égale de dieu ou de faire des carabistouilles semi-sataniques pour le plaisir . Ils étaient dans une démarche intellectuelle ou il mettait l’Homme, Dieu, les lois de la nature et les réactions chimiques dans un tous dont il devait chercher à déchiffrer les codes pour parvenir à leurs fins. Dieu étant derrière toute la création, il paraissait logique pour eux de comprendre a minima Dieu pour manipuler ce qui se trouvait dans la création. Et si certains avaient des aspirations plus fantasques que d’autres (par exemple la pierre philosophale), il essayait toujours de placer ce genre d’idée dans un cadre théologique, ou la spiritualité avait son mot à dire dans le processus alchimique.
D'une certaine façon on pourrait parler d'une forme de panthéisme pour l'alchimie , ou dieu était un mystère général qui avec les lois de la création englobait tous les mystères qu'ils pensaient devoir résoudre.
Bon aprés je parle pour la partie théorique et mystique de l'alchimie , ça restait avant tous un métier d’artisan fabriquant des substance précise pour qui en avait besoin.