"Un temps pour changer" : viens, parlons-en

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ademimo
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Re: "Un temps pour changer" : viens, parlons-en

Message non lu par ademimo » lun. 14 déc. 2020, 21:10

Qu'appelle-t-on le "repos éternel" ?
Qu'a fait Dieu le septième jour ?
Contempler Dieu procure-t-il l'ennui ?

Des questions éparses qui me viennent.

ademimo
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Re: "Un temps pour changer" : viens, parlons-en

Message non lu par ademimo » lun. 14 déc. 2020, 21:16

Extrait du Catéchisme :

314 "Nous croyons fermement que Dieu est le Maître du monde et de l’histoire. Mais les chemins de sa providence nous sont souvent inconnus. Ce n’est qu’au terme, lorsque prendra fin notre connaissance partielle, lorsque nous verrons Dieu " face à face " (1 Co 13, 12), que les voies nous seront pleinement connues, par lesquelles, même à travers les drames du mal et du péché, Dieu aura conduit sa création jusqu’au repos de ce Sabbat (cf. Gn 2, 2) définitif, en vue duquel Il a créé le ciel et la terre."

Qu'est-ce que "le repos du Sabbat définitif" ?

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Re: "Un temps pour changer" : viens, parlons-en

Message non lu par ademimo » lun. 14 déc. 2020, 21:26

"III. La béatitude chrétienne

1720 Le Nouveau Testament utilise plusieurs expressions pour caractériser la béatitude à laquelle Dieu appelle l’homme : l’avènement du Royaume de Dieu (cf. Mt 4, 17) ; la vision de Dieu : " Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu " (Mt 5, 8 ; cf. 1 Jn 3, 2 ; 1 Co 13, 12) ; l’entrée dans la joie du Seigneur (cf. Mt 25, 21. 23) ; l’entrée dans le Repos de Dieu (He 4, 7-11) :

Là nous reposerons et nous verrons ; nous verrons et nous aimerons ; nous aimerons et nous louerons. Voilà ce qui sera à la fin sans fin. Et quelle autre fin avons-nous, sinon de parvenir au royaume qui n’aura pas de fin ? (S. Augustin, civ. 22, 30).

1721 Car Dieu nous a mis au monde pour le connaître, le servir et l’aimer et ainsi parvenir en Paradis. La béatitude nous fait participer à la nature divine (1 P 1, 4) et à la Vie éternelle (cf. Jn 17, 3). Avec elle, l’homme entre dans la gloire du Christ (cf. Rm 8, 18) et dans la jouissance de la vie trinitaire.

1722 Une telle béatitude dépasse l’intelligence et les seules forces humaines. Elle résulte d’un don gratuit de Dieu. C’est pourquoi on la dit surnaturelle, ainsi que la grâce qui dispose l’homme à entrer dans la jouissance divine."

À quoi pourrait-on "occuper" son "temps" (ce mot a-t-il un sens dans l'éternité ?) si l'on jouit déjà de la félicité céleste qui contient en soi toutes les joies ?

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Re: "Un temps pour changer" : viens, parlons-en

Message non lu par Honorat » mar. 15 déc. 2020, 1:40

Xavi a écrit :
sam. 12 déc. 2020, 19:09
Déjà dans l’encyclique Spe Salvi, le pape Benoît XVI avait attiré l’attention sur l’ennui extrême et absolu que serait une vie éternelle faite uniquement de contemplation béate de réalités parfaites absolument immuables. S’il n’y avait strictement rien à faire, ni à développer dans la vie éternelle à cause d’une « perfection », ce serait l’immobilité absolue, l’ennui absolu et, en réalité, cela ressemblerait à la mort.
Il semble que vous fassiez une interprétation toute personnelle de ce qu'aurait pu écrire le pape Benoît XVI dans la Lettre encyclique que vous mentionnez. Aussi, il serait intéressant que vous citiez l'extrait en question où le pape aurait écrit une telle chose. Le pape, dans cette encyclique, prend l'exemple de ceux qui s'imaginent que la vie éternelle serait une continuité temporelle de la vie terrestre :
Mais alors se fait jour la question suivante: voulons-nous vraiment cela – vivre éternellement? Peut-être aujourd'hui de nombreuses personnes refusent-elles la foi simplement parce que la vie éternelle ne leur semble pas quelque chose de désirable. Ils ne veulent nullement la vie éternelle, mais la vie présente, et la foi en la vie éternelle semble, dans ce but, plutôt un obstacle. Continuer à vivre éternellement – sans fin – apparaît plus comme une condamnation que comme un don. Bien sûr, on voudrait renvoyer la mort le plus loin possible. Mais vivre toujours, sans fin – en définitive, cela peut être seulement ennuyeux et en fin de compte insupportable.
Pour ensuite y apporter une réponse :
L'expression « vie éternelle » cherche à donner un nom à cette réalité connue inconnue. Il s'agit nécessairement d'une expression insuffisante, qui crée la confusion. En effet, « éternel » suscite en nous l'idée de l'interminable, et cela nous fait peur; « vie » nous fait penser à la vie que nous connaissons, que nous aimons et que nous ne voulons pas perdre et qui est cependant, en même temps, plus faite de fatigue que de satisfaction, de sorte que, tandis que d'un côté nous la désirons, de l'autre nous ne la voulons pas. Nous pouvons seulement chercher à sortir par la pensée de la temporalité dont nous sommes prisonniers et en quelque sorte prévoir que l'éternité n'est pas une succession continue des jours du calendrier, mais quelque chose comme le moment rempli de satisfaction, dans lequel la totalité nous embrasse et dans lequel nous embrassons la totalité. Il s'agirait du moment de l'immersion dans l'océan de l'amour infini, dans lequel le temps – l'avant et l'après – n'existe plus. Nous pouvons seulement chercher à penser que ce moment est la vie au sens plénier, une immersion toujours nouvelle dans l'immensité de l'être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie.
« Celui qui a mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21)

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Re: "Un temps pour changer" : viens, parlons-en

Message non lu par ademimo » mar. 15 déc. 2020, 1:51

Merci pour la citation. Me voilà rassuré. En effet, ce n'est pas du tout le même sens. Et au passage, j'avais lu un peu rapidement, croyant que les propos venaient du pape François. Venant de Benoît XVI, il aurait été encore plus étonnant de rencontrer ce genre d'idées. Alors mea culpa, avant de s'emporter, toujours vérifier les éléments proposés lorsqu'ils paraissent incroyables.

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Xavi
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Re: "Un temps pour changer" : viens, parlons-en

Message non lu par Xavi » mar. 15 déc. 2020, 15:30

Bonjour Ademimo et Honorat,

Il n’est pas toujours facile de se faire comprendre dans des sujets difficiles.

Mes développements sur un prétendu immobilisme figé dans l’éternité ne sont, en effet, pas ceux du Pape Benoît XVI, mais une réflexion à partir de l’ennui évoqué dans les extraits cités par Honorat de manière judicieuse. Le Pape n’a rien dit d’autre sur ce point particulier. Il a uniquement attiré l’attention sur l’ennui que pouvait susciter une certaine conception de la vie éternelle.

Je n’en propose pas une interprétation mais seulement un développement à partir de sa réflexion sur l’ennui que certains ressentent par rapport à l’éternité.

Écrire que le Pape Benoît XVI « attire l’attention » sur un sujet ne signifie pas qu’il a lui-même développé ce sujet, mais, en relisant ma phrase et vos réactions, je dois bien constater qu’elle est susceptible d’être mal comprise. Aussi, je corrige mon message en cause pour lever toute ambiguïté, avec un Mea Culpa.

Ce que j’ai voulu dire et que j’écris désormais en d’autres mots c’est que, dans l’encyclique Spe Salvi, le pape Benoît XVI a attiré l’attention sur l’ennui extrême et absolu que certains ressentent par rapport la vie éternelle. Il me semble qu’un tel sentiment peut être ressenti lorsque la vie éternelle est considérée comme faite uniquement de contemplation béate de réalités parfaites absolument immuables. S’il n’y avait strictement rien à faire, ni à développer dans la vie éternelle à cause d’une « perfection », ce serait l’immobilité absolue, l’ennui absolu et, en réalité, cela ressemblerait à la mort.

Les textes sur la béatitude éternelle cités Ademimo dans ces derniers messages sont tout-à-fait pertinents et il faut bien sûr, comprendre mes messages sans leur donner une interprétation contraire « incroyable ».

Rassurez-vous, Ademimo ! Lorsque vous demandez « Contempler Dieu procure-t-il l’ennui ? », vous savez que la réponse est bien certaine. L’ennui est une souffrance. Il n’y aura aucune souffrance dans l’éternité du Ciel et la contemplation éternelle de Dieu ne peut donc en susciter.

Mais, soyez-en tout aussi sûr, aimer et contempler éternellement, ce n’est pas un immobilisme figé.

La perspective du Ciel et de l’éternité ne doit pas nous faire croire qu’un immobilisme final est le but de cette vie d’une manière qui nous écarterait de l’importance de notre vie présente et de la co-création qui nous est confiée et que le Pape François nous rappelle.

Revenons donc à son nouveau livre sans nous égarer dans des contradictions qui n’en sont pas réellement. Oui, dans l’éternité, la contemplation de Dieu comblera nos cœurs. Nous sommes bien d’accord ici.

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