Fée Violine,
"Le diable est dans les détails." Je ne sais pas si vous connaissez cette expression. Probablement. C'est la chose qui me vient à l'idée en lisant votre commentaire.
J'ai hésité à rajouter un mot sur cet épisode thérésien, par crainte de lasser. Je vais quand même vous répondre une dernière fois là-dessus, par politesse. J'espère que ça va être clair. Si après ça il y a toujours pas moyen de se comprendre : il faudra laisser faire et songer à remettre tout ça dans les mains de l'ange Gabriel et sa clique (sourire).
Je reprend :
Ce n'est pas du tout important que vous n'aimiez pas mon choix de termes (ébranlée, tracassée, etc.), des mots que je peux employer pour essayer de transmettre l'idée, au fond, d'une personne devant se débattre intérieurement contre une suggestion venue d'ailleurs, ou une idée alors mise en valeur, c'est à dire grimée, par le vieil Adversaire. Je ne prétend pas à l'exhaustivité complète, et pour prétendre savoir par le détail tout ce qu'une autre personne peut vivre.
Fée Violine :
Je pense que la difficulté à nous comprendre vient du sens du mot "doute". Pour vous, c'est un péché. Mais le péché se trouve dans la réponse à la tentation, pas dans la tentation elle-même.
C'est exactement ce que je faisais valoir. Le péché,
dans la réponse. Donc, votre propre correction serait ici comme sans objet.
La difficulté vient plutôt de ce que vous faisiez de Thérèse le sujet même du verbe douter. Parce que vous disiez qu'elle doutait carrément. Parce que, c'est ce que je disais au début : vous repreniez Kérygme et comme pour insister sur le doute. Or que votre insistance me ferait comprendre comment pour vous Thérèse serait dans le doute. Pour vous : elle serait
entrée dans le doute (Eve qui mord dans le fruit), qu'elle pourrait penser pour vrai (à un moment donné) qu'il n'y aurait pas de ciel, pas de Dieu, pas de Jésus.
Voyez :
Celui qui doute se trouve au carrefour entre deux routes qui se croisent. Dois-je prendre la route de droite ? celle de gauche ? Il m'est impossible de déterminer quelle est la bonne route ? Je ne sais pas, je suis perdu. Et qui a raison ? Les chrétiens ? les musulmans ? Je ne peux pas savoir. Et pourquoi je devrais faire confiance à l'Église ? aux témoins de Jésus-Christ ? à Blandine de Lyon ? aux martyrs expédiés aux lions ?
Se méfier = pécher, pécher, pécher ... offense à Dieu ... être encroûté dans la nuit noire du péché ... dans la mélasse. L'expression même de ce doute, quand on le fait sien pour vrai, qu'on y succombe, quand on pense qu'il pourrait être fondé, c'est ce qui s'appelle pécher contre Dieu. Ne pas être dans la lumière. Accepter soi-même la perspective que Pierre, Paul et les autres auraient pu être de fieffés menteurs, l'Esprit Saint n'être qu'une faribole. Tout cela est un vrai manque de confiance. Et la méfiance =
pécher, pécher, pécher ... le péché en lumière au néon rouge clignotant ... être sans foi ... Redouter une arnaque.
Dans son expérience, Thérèse au carmel n'a pas accepté d'entrer pour vrai dans une telle perspective de méfiance, malgré que le diable aurait pu lui faire une peinture réaliste et vibrante à la jeter par terre, pour l'effrayer ou la décourager, la rendre confuse. La réalité c'est qu'elle se sera raccroché à la promesse de Jésus. Parce qu'elle voulait y croire, parce qu'elle fait choix de donner sa confiance au Christ.
Moralité ? Elle n'a pas cru qu'Il pourrait ne pas y avoir de ciel, de paradis, de Jésus ressuscité. Non, elle s'est plutôt méfiée du travail de son imagination, comme "chauffé à blanc" par la travail de l'Autre. Nul ne peut être dans la foi et douter en même temps. Ainsi, du moment que vous me confirmez bien que Thérèse ne sera pas sortie de la foi - C'est bien ce que vous me dites : "Elle n'a pas quitté la foi, au contraire !" - vous montrer qu'Il y avait bien un "problème" avec ce premier mouvement d'aller dire que Thérèse doute.