Parce que cela relève de la contraception, à savoir poser activement un acte frustrant la finalité naturelle de la sexualité, qui est la procréation. D'un côté, on interfère avec le corps humain (que ce soit mécaniquement ou chimiquement) pour se soustraire à la finalité de la sexualité. De l'autre, on ne fait que prendre en compte la nature des choses, qui veut qu'une femme ne soit pas fertile 30 jours par mois. Ceci étant dit, les moralistes enseignent qu'utiliser une méthode naturelle pendant de longs mois sans raison sérieuse relève également du péché.L'unique méthode à la fois totalement éthique et suffisamment fiable semble être le préservatif. D'où ma question : pourquoi celui-ci n'est-il pas préconisé au même titre que la méthode Billings, par exemple, alors qu'il poursuit le même but : différer des naissances, empêcher la fécondation à un moment inopportun et ce, sans aucun effet abortif puisque sans fécondation ?
Voici ce qu'en dit par exemple le pape Pie XI dans son encyclique Casti Connubii :
Je relève, hélas, que le pape condamne le silence des pasteurs en cette matière. Or, un tel silence est habituellement la norme depuis des décennies. Oremus.Puisque l'acte du mariage est, par sa nature même, destiné à la génération des enfants, ceux qui, en l'accomplissant, s'appliquent délibérément à lui enlever sa force et son efficacité, agissent contre la nature ; ils font une chose honteuse et intrinsèquement déshonnête. Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir les Saintes Ecritures attester que la divine Majesté déteste au plus haut point ce forfait abominable, et qu'elle l’a parfois puni de mort, comme le rappelle saint Augustin : « Même avec la femme légitime, l'acte conjugal devient illicite et honteux dès lors que la conception de l'enfant y est évitée. C'est ce que faisait Onan, fils de Judas, ce pourquoi Dieu l'a mis à mort. »
[...]
Tout usage du mariage, quel qu'il soit, dans l'exercice duquel l'acte est privé, par l'artifice des hommes, de sa puissance naturelle de procréer la vie, offense la loi de Dieu et la loi naturelle, et ceux qui auront commis quelque chose de pareil se sont souillés d'une faute grave.
[...]
Si d'ailleurs un confesseur, ou un pasteur des âmes — ce qu'à Dieu ne plaise — induisait en ces erreurs les fidèles qui lui sont confiés, ou si du moins, soit par une approbation, soit par un silence calculé, il les y confirmait, qu'il sache qu'il aura à rendre à Dieu, le Juge suprême, un compte sévère de sa prévarication ; qu'il considère comme lui étant adressées ces paroles du Christ : « Ce sont des aveugles, et ils sont les chefs des aveugles ; or, si un aveugle conduit un aveugle, ils tombent tous deux dans la fosse. »