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Bonsoir Altior,
Pouvez-vous nous en dire davantage sur le distributionnisme ?
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Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme
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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme
Pour faire court, il s'agit d'une vision essentiellement anti-corporatiste : de réduire le régime salarial et de faire que les gens soient propriétaires des moyens de productions. Par exemple, les architectes avoir leur bureau d'architecture, les forgerons leur propre forges et ainsi de suite.gerardh a écrit : ↑lun. 21 juin 2021, 22:46Pouvez-vous nous en dire davantage sur le distributionnisme ?
Rien à voir avec le communisme, qui est essentiellement un corporatisme d'État. Au contraire, le distributionnisme prévoit la subsidiarité et la réduction de l'État à ses fonctions régaliennes, où il doit cependant rester fort.
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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme
Je connaissais plutôt sous l'appellation de distributisme.
Michel Houellebecq s'en inspire d'ailleurs dans un de ses livres, dont j'ai oublié le titre. Un candidat issu de l'immigration gagne les élections présidentielles contre Marine Lepen et promeut ce modèle économique; tout se contentant de mesures partielles.
Cela reste une philosophie économique, de la part d'auteurs qui ne sont pas économistes et cherchaient à l'origine une voie dans le socialisme avant de découvrir la doctrine sociale de l'Eglise. C'est en cela qu'elle fut qualifiée de 3ème voie : entre le grand capitalisme et le socialisme étatique.
Cela ne veut pas dire que ce n'est pas viable pour autant et on peut voir en France quelques timides résultats intéressants : comme des entreprises reprises par les salariés qui ont donc la propriété de leur outil de production. Et qui du coup sont à la fois employés-associés et employeurs et se redistribuent les dividendes. Bon, avant cela ils ne mégotent pas sur les heures de travail, ce qui me fait imaginer avec amusement que le syndicalisme n'y ait pas forcément le bienvenu et que le distributisme/distributionnisme est peut être la solution pour mettre fin à l'entretien d'une lutte des classes.
Il y a de jolis succès comme au Canada au siècle dernier dans le domaine de la pêche en Nouvelle Ecosse, ou dans les années 1930 aux USA avec le mouvement ouvrier catholique (Catholic Worker Movement).
L'exemple le plus emblématique semblant être celui du groupe espagnol Mondragon, créé par un jeune prêtre, et devenu la plus grande coopérative du monde et propriétaire de quelques entreprises Françaises. Laquelle dispose de ses entreprises, de sa propre sécu/mutuelle et banque mutualiste avec un statut de travailleurs-associés.
Mais suite au redressement judiciaire de l'une des coopératives historiques quelques années après le crise de 2008, ce modèle d’économie sociale et solidaire semble traverser une autre crise : la compétitivité aurait pris le pas sur la solidarité, on parle même de précarité des travailleurs non associés (~ 25%) qui semblent être la variable ajustable..
Ce qui fait dire à qui veut le faire entendre, ou ceux qui s'intéressent à l'économie sociale, que pour que ce système ne soit pas une utopie ou se généralise, il faudrait une catastrophe mondiale (économique ? guerre ? ) pour ne plus dépendre des lois dictées par les marchés et actionnaires du monde .
Michel Houellebecq s'en inspire d'ailleurs dans un de ses livres, dont j'ai oublié le titre. Un candidat issu de l'immigration gagne les élections présidentielles contre Marine Lepen et promeut ce modèle économique; tout se contentant de mesures partielles.
Cela reste une philosophie économique, de la part d'auteurs qui ne sont pas économistes et cherchaient à l'origine une voie dans le socialisme avant de découvrir la doctrine sociale de l'Eglise. C'est en cela qu'elle fut qualifiée de 3ème voie : entre le grand capitalisme et le socialisme étatique.
Cela ne veut pas dire que ce n'est pas viable pour autant et on peut voir en France quelques timides résultats intéressants : comme des entreprises reprises par les salariés qui ont donc la propriété de leur outil de production. Et qui du coup sont à la fois employés-associés et employeurs et se redistribuent les dividendes. Bon, avant cela ils ne mégotent pas sur les heures de travail, ce qui me fait imaginer avec amusement que le syndicalisme n'y ait pas forcément le bienvenu et que le distributisme/distributionnisme est peut être la solution pour mettre fin à l'entretien d'une lutte des classes.
Il y a de jolis succès comme au Canada au siècle dernier dans le domaine de la pêche en Nouvelle Ecosse, ou dans les années 1930 aux USA avec le mouvement ouvrier catholique (Catholic Worker Movement).
L'exemple le plus emblématique semblant être celui du groupe espagnol Mondragon, créé par un jeune prêtre, et devenu la plus grande coopérative du monde et propriétaire de quelques entreprises Françaises. Laquelle dispose de ses entreprises, de sa propre sécu/mutuelle et banque mutualiste avec un statut de travailleurs-associés.
Mais suite au redressement judiciaire de l'une des coopératives historiques quelques années après le crise de 2008, ce modèle d’économie sociale et solidaire semble traverser une autre crise : la compétitivité aurait pris le pas sur la solidarité, on parle même de précarité des travailleurs non associés (~ 25%) qui semblent être la variable ajustable..
Ce qui fait dire à qui veut le faire entendre, ou ceux qui s'intéressent à l'économie sociale, que pour que ce système ne soit pas une utopie ou se généralise, il faudrait une catastrophe mondiale (économique ? guerre ? ) pour ne plus dépendre des lois dictées par les marchés et actionnaires du monde .
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)
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- Barbarus
Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme
Bonjour,
Il faudrait des dirigeants soucieux du bien commun, et qui ne seraient pas soumis à la loi du Marché et aux banques. Aujourd'hui, ce sont ces dernières qui ont le pouvoir. Nos dirigeants ne sont que les obligés des grandes puissances d'argent et des banques privées, vous l'admettez vous-même.
La doctrine sociale de l'Eglise me semble intéressante, mais je ne connais pas assez bien le sujet. Je m'intéresse aussi beaucoup aux théories marxistes, bien que je ne sois pas communiste. Les concepts de Marx - notamment l'extorsion de la plus-value, ou la valeur-travail - me semblent quand même incontournables. Je trouve dommage de se priver d'un tel outil sous prétexte que certains s'en sont servi pour faire des horreurs au siècle dernier. (Staline, etc. ) Grâce à Karl Marx, on sait que c'est la quantité de travail humain contenue dans un bien qui détermine sa valeur. (en réalité l'Eglise le savait déjà ou du moins l'avait déjà pressenti. En particulier les bénédictins, je crois, dont la devise est Ora et labora : prie et travaille. Comme l'explique le professeur catholique E. Michel Jones, si l'Allemagne est encore une très grande puissance industrielle aujourd'hui, c'est parce qu'elle a été évangélisée par les bénédictins au moyen âge. L'Eglise catholique avait compris que c'était le travail qui créait la richesse, à une époque où il était méprisé et réservé aux esclaves).
On pourrait fixer un étalon-travail pour la monnaie, par exemple. Cela a déjà été proposé par des socialistes français comme Francis Delaisi au XXème siècle, et a déjà donné d'excellents résultats dans certain pays.
Ou alors il faudrait un pouvoir fort qui imposerait sa loi, qui reprendrait sa souveraineté monétaire. Autrefois, sous l'ancien régime, seul le roi avait le droit de battre monnaie. Les faux monnayeurs étaient très durement punis. (sous le règne du bon saint Louis, ils étaient ébouillantés. Un supplice qui me semble cruel et excessif, mais qui était quand même très dissuasif)Kerygme a écrit : ↑mer. 23 juin 2021, 10:21Ce qui fait dire à qui veut le faire entendre, ou ceux qui s'intéressent à l'économie sociale, que pour que ce système ne soit pas une utopie ou se généralise, il faudrait une catastrophe mondiale (économique ? guerre ? ) pour ne plus dépendre des lois dictées par les marchés et actionnaires du monde .
Il faudrait des dirigeants soucieux du bien commun, et qui ne seraient pas soumis à la loi du Marché et aux banques. Aujourd'hui, ce sont ces dernières qui ont le pouvoir. Nos dirigeants ne sont que les obligés des grandes puissances d'argent et des banques privées, vous l'admettez vous-même.
Nul besoin d'être "économiste" pour faire de l'économie. Ce terme n'existait même pas il y a un siècle et l'économie n'était même pas considérée comme une science sous l'ancien régime. Quand une mère de famille va faire les courses, elle fait de l'économie, et à mon avis elle s'y connaît bien mieux que les économistes officiels qu'on voit sur les plateaux télé (c'est mon avis).Cela reste une philosophie économique, de la part d'auteurs qui ne sont pas économistes et cherchaient à l'origine une voie dans le socialisme avant de découvrir la doctrine sociale de l'Eglise. C'est en cela qu'elle fut qualifiée de 3ème voie : entre le grand capitalisme et le socialisme étatique.
La doctrine sociale de l'Eglise me semble intéressante, mais je ne connais pas assez bien le sujet. Je m'intéresse aussi beaucoup aux théories marxistes, bien que je ne sois pas communiste. Les concepts de Marx - notamment l'extorsion de la plus-value, ou la valeur-travail - me semblent quand même incontournables. Je trouve dommage de se priver d'un tel outil sous prétexte que certains s'en sont servi pour faire des horreurs au siècle dernier. (Staline, etc. ) Grâce à Karl Marx, on sait que c'est la quantité de travail humain contenue dans un bien qui détermine sa valeur. (en réalité l'Eglise le savait déjà ou du moins l'avait déjà pressenti. En particulier les bénédictins, je crois, dont la devise est Ora et labora : prie et travaille. Comme l'explique le professeur catholique E. Michel Jones, si l'Allemagne est encore une très grande puissance industrielle aujourd'hui, c'est parce qu'elle a été évangélisée par les bénédictins au moyen âge. L'Eglise catholique avait compris que c'était le travail qui créait la richesse, à une époque où il était méprisé et réservé aux esclaves).
On pourrait fixer un étalon-travail pour la monnaie, par exemple. Cela a déjà été proposé par des socialistes français comme Francis Delaisi au XXème siècle, et a déjà donné d'excellents résultats dans certain pays.
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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme
*Bénédictins, oui, merci pour la correction.
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Re: Le libéralisme est aussi nuisible que le socialisme
À votre service !
(les dominicains ne sont pas des agriculteurs ! Ils ont même la réputation de manquer de sens pratique...)
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