Vous ne prenez pas en compte le nombre des étudiants qui ont désisté. Est-ce que vous êtes au courant du nombre même des prêtres déjà ordonnés qui ont défroqué après le Concile ?
Je vous ai mis un lien vers le graphique des ordinations depuis 1900, mais vous n'avez pas pris la peine de l'ouvrir. Le voilà encore une fois. Je vois que, pour 1914, le nombre d'ordinations était aux environs de 450. Il était en pleine chute, qui atteint son plus creux précisément en 1918 où je vois entre 170 et 180 ordinations (on a moins que ça depuis de nombreuses années). À partir de 1918 il monte en flèche arrivant à presque 1400. Puis, avec la deuxième guerre mondiale, il y a de nouveau une chute pour recommencer à monter en 1943. En 1948-1949 le nombre d'ordinations revient près du maximum historique (du moins pour le siècle étudié) : il dépasse 1600 ordinations. Signe qu'aucune des deux guerres n'a mis d'empreinte durable sur les vocations. Dans la deuxième moitié des années 50, il y a de nouveau une chute qui atteint son creux en 1963. Nous sommes là en plein Concile. Après une petite croissance, en 1967 commence une chute sans précédent, non suivie d'aucun redressement depuis jusqu'au minimum historique de nos jours. Je remarque, pourtant, qu'en 1969, l'année de Woodstock et un an après la "révolution" culturelle, on a eu, quand même, environ 380 ordinations (mais le graphique ne parle pas de ceux qui ont défroqué). C'est à partir de 1973 que le graphique devient presque horizontal, avec une légère pente vers le bas. Pour mémoire, en 2021 on a ordonné 77 prêtres diocésains, auxquels s'ajoutent quelques religieux. D'accord sur les chiffres ? On peut gloser combien vous voulez sur leur interprétations, sachant bien que, s'il reste vrai que jamais une statistique ne montre des causalités, il est tout aussi vrai que souvent elle montre des corrélations. Moi, je vois qu'au long du XXe siècle on a eu plusieurs chutes des vocations, desquelles celle des années soixante fait figure séparée par le manque criant de redressement. Que cette dernière et plus grave chute soit due au Concile, qu'elle soit due à la révolution culturelle ou bien qu'une même arrière-cause a provoqué les deux évènements (c'est à dire que la Concile Vatican-2 fut une sorte de Woodstock de l'Église), chacun peut avoir sa théorie. Il reste deux réalités indéniables: 1) la force de l'Église, du moins évaluée en nombre d'ordinations (loin d'être le seul critère) a connu des montagnes et des vallées. Et 2) Nous ne sommes pas dans une vallée, nous nous baladons dans un précipice et cela depuis 50 ans.Et sans doute bien au delà car les vocations éclosent et se mûrissent ou pas dans un certain environnement familial , ecclésial et sociétal. La source d'une chute des ordinations en 1967 est à ramener à un climat d'au moins dix auparavant et pas à la conclusion du Concile Vii deux ans avant, ce serait un peu trop facile !(et tiens, vous ne m'avez toujours pas donné le chiffre des ordinations de 1914 comparé à celui de 1963 !)
Cette image des "fumées de Satan" fut évoqué par Paul VI dans une homélie. Voici la phrase entière: Devant la situation de l’Église d’aujourd’hui, nous avons le sentiment que par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu. . Plus loin, dans son sermon, ce Pape vient avec quelques détails : On croyait qu’après le Concile le soleil aurait brillé sur l’histoire de l’Église. Mais au lieu de soleil, nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l’incertitude. Nous prêchons l’œcuménisme, et nous nous séparons toujours davantage les uns des autres. Nous cherchons à creuser des abîmes au lieu de les colmater. Comment cela a-t-il pu se produire ? Une puissance adverse est intervenue dont le nom est le diable, cet être mystérieux auquel saint Pierre fait allusion dans sa lettre. .-par ailleurs, votre comparaison avec le management défectueux de l'entreprise est bancal sur deux points:
1)Oui il y a bien eu, avec Saint Jean Paul II et Benoit XVI un changement de cap, motivé par une certaine constatation d'échec (la suite des "fumées de Satan" amèrement signalées par Paul VI à la fin de son pontificat).
Je ne vois ici aucune remise en cause du Concile. Pas même un point d'interrogation. C'est clair que ni le Concile, ni le Pape qui avait autorité n'ont aucune contribution à la défaillance. D'autres sont responsables. Si ce n'est pas Mao Zedong, si ce n'est pas Woodstock, c'est le diable.
Aucun acte formel, aucune démarche, aucune remise en cause du Concile Vatican-2 ni par lui, ni par ses successeurs jusqu'à nos jours.
Non, vous n'entendez pas ? Alors vous entendrez bientôt. Un peu de patience jusqu'à ce que le chemin synodal allemand finisse ses travaux.2)je n'entends jamais dire que si "ça ne marche pas" c'est qu'il n'y a pas assez de Vatican II, excepté chez les rares progressistes qui réclament sans désemparer un Vatican III radical...Par contre, Benoit XVI a judicieusement attiré notre attention sur les deux Vatican II, le vrai et celui des médias. On dirait que pour vous, le vrai est celui des médias, hélas. Puissions-nous tous un jour appliquer le vrai au contraire.