se sentir à l'aise, nu, en "société", c'est vouloir ce me semble revenir à l'innocence originelle, une utopie ou une naïveté donc (voir le mouvement adamiste au Moyen-Age, condamné par l'Eglise). Ce que j'ai pu voir des reportages sur des camps naturistes est, je trouve, effectivement très peu...érotique : nudité de masse, imposée (pousser son caddie tout-nu à la supérette du camping c'est d'un chic...) Je songe toujours aux...camps de concentration devant ces corps de tous âges dénudés !
L'effet serait plutôt...dissuasif en ce qui me concerne, l'érotisme (bien compris et sain) faisant me semble-t-il partie des éléments agréables voulu par Dieu pour notre bonheur terrestre. L'argument "c'est sain, naturel, n'entraîne pas la concupiscence..." est je crois un argument assez hypocrite et...paien (voir les origines du naturisme et les dérives homosexuelles dans les années 30 en Allemagne par ex.). Nous ne sommes pas des anges : aux purs, certes, tout est pur, mais on ne me fera jamais croire que la vision d'un beau corps nu n'entraîne pas la concupiscence : la nudité est belle, radieuse, sainte dans le cadre de l'échange conjugal, acte qui porte normalement à l'action de grâces et à la louange.
Je peux comprendre en revanche qu'on puisse apprécier lors d'un bain de mer ou de rivière, se retrouver dans l'état du vieux Père Adam, mais seul ou avec son conjoint s'il y a possibilité de ne choquer personne. Cela m'est personnellement arrivé, j'ai ressenti une sensation d'harmonie, de joie et non de plaisir plus ou moins malsain... Evidemment on me rétorquera que Saint Paul conseille de mater son corps et de le réduire en servitude : Pierre saute à l'eau, reconnaissant le Seigneur car il était nu (à l'aise donc) pour pêcher, mais en présence de Jésus, il préfère la décence...d'un plongeon !
Un livre passionnant (et drôle !) : Histoire de la Pudeur, Jean-Claude Bologne, Olivier Orban 1986, et éditions de poche successives.