Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2010-2011)

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etienne lorant
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Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2010-2011)

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 nov. 2010, 11:33

"Inutile que je le voie, je le sais, c'est tout"
1er dimanche de l'Avent

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 8,5-11.
Jésus était entré à Capharnaüm ; un centurion de l'armée romaine vint à lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est au lit, chez moi, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. »
Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité, j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre : 'Viens', et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci', et il le fait. »
A ces mots, Jésus fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux

Dans le film de Zeffirelli, le centurion ajoute quelques mots qui rendent sa foi tout à fait explicite. Bref, il dit : "Moi qui suis soumis à une autorité, j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre : 'Viens', et il vient, et à mon esclave : 'Fais ceci', et il le fait. » et il ajoute (dans le film): "Je n'ai pas besoin de le voir, je le sais, c'est tout."

Image


J'essaie de me représenter l'éclair d'admiration et le sourire de Jésus que l'Évangéliste Matthieu suggère, mais la réponse de Jésus est éclatante: elle ne se limite pas à souligner publiquement la foi du soldat romain, mais elle va plus loin, elle prophétise à partir de l'événement: "Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux."

Le centurion ayant plaidé pour son serviteur, ce matin, ayant ressenti un froid très vif, j'ai songé aux personnes qui sont dans la rue et qui ont faim. Mon esprit s'est ouvert et j'ai déjà laissé un mot en réponse à Mireille, membre d'un forum, qui me l'a inspiré. Le voici:

'Dans le home où résident nos parents âgés, il y a, chaque visite de dimanche, des corbeilles remplies de gâteau sous cellophane (frangipane, tranche de pain d'épices, chocolats, spéculoos, etc.) qui sont toujours dans les dates de consommation. Je vais commencer une collecte un jour par semaine. Il y a aussi quelques oranges ou mandarines, laissées par les pensionnaires, car lorsqu'on les leur a servi à table, ces fruits sortaient du frigo. Elles ont attendu, mais oublié de les consommer. Certains de ces fruits feraient le bonheur de personnes qui ont faim en ville. Pour ma part, j'ai des réserves de spaghettis, de saucisses en boîtes, du thon et autres. (C'était avant que je prenne goût à me cuisiner quelque chose). Et encore, à l'étage, à présent quel je suis le seul à l'occuper, il y a l'un ou l'autre vêtement d'hiver. Rien ne sera vraiment perdu cet hiver lorsque je sortirai de ma boutique, je vais oublier l'un ou l'autre objet sur mon chemin - mais à l'abri de l'humidité.'

Si quelqu'un a des idées à proposer, afin de rendre au prochain Noël le caractère de venue du Royaume au milieu de nous, qu'il songe à ouvrir un petit fil de suggestions.

Puissions-nous entrer dès aujourd'hui dans le temps de Noël, avec un petit feu qui s'allume dans notre cœur envers les plus démunis.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Soudaineté de l'appel

Message non lu par etienne lorant » mar. 30 nov. 2010, 12:13

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 4,18-22.
Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac : c'étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Curieusement, aujourd'hui, ce passage me rappelle la "soudaineté de l'événement" de la seconde venue de Jésus. Ici, les barques me font penser à l'arche que montait Noé, et l'appel de Jésus: "Venez derrière moi", m'a rappelé : "En ce Jour-là, que celui qui sera sur la terrasse et aura ses affaires dans la maison, ne descende pas les prendre et, pareillement, que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière." Mais en réalité, quand j'y réfléchis, ce n'est pas si étrange que cela. Simon et André étaient à leur travail, ils avaient même jeté leurs filets, mais à l'appel de Jésus, ils ont tout abandonné et ils l'ont suivi. Matthieu a fait de même: à l'appel de Jésus, il s'est levé de son siège de collecteur d'impôts et il a suivi.

Jésus devait donc être, comment dirai-je, très "reconnaissable" pour ceux dont l'âme était prête. Si je considère mon propre cas, le matin de ma conversion, c'est simple: parvenu à bout de toutes mes argumentations, je m'étais mis à genoux devant un crucifix, j'avais reconnu toutes mes erreurs et mes errances, et je suppliais le Seigneur de venir me sauver : inutile de dire que lorsqu'il s'est manifesté à moi, je ne lui ai pas demandé: "Est-ce bien Toi ?"

Outre ces concordances d'états des âmes, quelle autre conclusion tirer ? J'ai envie de dire: il faut que je me demande chaque jour, au moins à mon réveil: et maintenant, suis-je toujours prêt à suivre ? Suis-je présomptueux de dire oui ? Voici plus d'une semaine que je vis avec un fort sentiment de déracinement. Tout ce qui fut "de ma famille", une partie de moi, je suis occupé de m'en détacher. Ce n'est pas vraiment mon effort, cela se fait tout seul à cause de mon consentement. Ce n'est pas douloureux. Dans la soirée d'hier encore, j'ai porté au home, à ma mère, l'image redécouverte de l'église de Butare où je fus baptisé et j'ai souri quand elle a dit: "Je la reconnais ! Mais le clocher n'avait pas de cloches, car les Noirs employaient les grands tambours, le dimanche matin, et çà s'entendait à des kilomètres dans les collines ! (*) Ce fut donc une heureuse visite à Léa, et nous étions tous deux, j'en suis sûr, dans le même état-de-l'âme que Simon, André, Jacques, Jean et Matthieu, et tous les croyants qui sont nés de leurs témoignages.

(*) http://www.youtube.com/watch?v=kZxEI9E9 ... re=related
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Re: Soudaineté de l'appel

Message non lu par christiane » mar. 30 nov. 2010, 14:08

Merci pour ce beau partage. Ta grande sensibilité m'interpelle toujours.

Il neige à Lyon. Prions pour les sans-abri et ceux qui sont dans une détresse noire.

Christiane

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Qu'est-ce qui me fera vivre "en dernier recours" ?

Message non lu par etienne lorant » jeu. 02 déc. 2010, 16:12

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,21.24-27.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Il faut faire la volonté de notre Père dans les cieux. Et en ce qui me concerne, je ne perçois la volonté de Dieu que sous l'angle de la Miséricorde. C'est fou ce que je dors mal, ces derniers jours. Je supporte de moins en moins l'hiver - à chaque hiver, c'est comme si j'arrivais moins préparé, moins solide que le précédent. En temps de crise, la solitude s'ajoute au froid. Mais en y réfléchissant profondément, je me suis demandé qu'est-ce qu'il me manquera le plus dans les années qui vienne. Sera-ce la bonne santé dont je jouis encore ? Sera-ce la présente d'une personne dans les moments difficiles ? Je me suis concentrer pour descendre vraiment très profondément en moi, et j'ai trouvé que ce ne seront ni la santé ni une présence qui seront capables de me faire lever pour sortir dans la nuit et le froid. Mais il n'y a et il n'y aura toujours que deux choses qui me feront lever et accomplir tout ce que je peux. La première est la possibilité de participer à une Eucharistie. La seconde, non, ce n'est pas la présence d'une personne aimante, mais la rencontre d'une personne dont je pourrai réellement éprouver que j'ai pu la soutenir dans sa détresse. Aimer est donc "toujours plus fort" que d'être aimé. Ma maison intérieure ne s'écroulera pas aussi longtemps que son fondement est la roche et la roche, c'est Pierre. Et Pierre c'est l'Église, et l'Église me donne d'aimer - aimer, qui est vivre jusque dans l'Éternité...
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Guérir et voir selon sa foi...

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 déc. 2010, 12:04

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,27-31.
Jésus était en route ; deux aveugles le suivirent, en criant : « Aie pitié de nous, fils de David ! »
Quand il fut dans la maison, les aveugles l'abordèrent, et Jésus leur dit : « Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils répondirent : « Oui, Seigneur. »
Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se fasse pour vous selon votre foi ! »
Leurs yeux s'ouvrirent, et Jésus leur dit sévèrement : « Attention ! que personne ne le sache ! »
Mais, à peine sortis, ils parlèrent de lui dans toute la région.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Tous les hommes sont aveugles. Ne le suis-je pas, moi aussi ? Seigneur, assiste-moi, car je suis de nouveau à la
recherche d'un directeur spirituel et c'est une démarche difficile. Et dans le même temps, tous les embarras du monde m'ont rattrapé: de nombreuses 'fins de relations' certaines proches et donc d'autant plus difficiles à supporter, d'autres plus lointaines mais qui me laisseront des regrets. Et puis, je me suis réveillé un matin pour entendre dans mon âme: "Il te faut mourir à toi-même". Il me faut désormais, comme ces deux aveugles, ouvrir mes yeux, d'autres yeux, ceux de l'âme, et laisser se développer en moi un autre regard. Ce ne sera plus "mon" regard, mais le regard que Dieu veut que j'adopte désormais envers autrui, envers les événements et jusque dans l'estime (bonne ou mauvaise) que je me porte.

Le texte de l'Évangile d'aujourd'hui semble bien correspondre à cette nécessité de changement de point de vue. Les deux aveugles, Jésus va les guérir, mais comme très souvent - quasiment toujours, Il leur pose d'abord la question de la foi: "Croyez-vous que je peux faire cela ?" Dans ce texte-ci, cependant, il y a une seconde évocation par Jésus du point central de la foi. Il les guérit tous les deux, mais il ajoute: "Que tout se fasse pour vous selon votre foi !" D'une part, ils sont guéris parce qu'ils ont cru et d'autre part, leur guérison individuelle leur apportera à chacun "selon sa foi". Pourquoi ajouter cela ? Eh bien, on peut très bien imaginer qu'un homme soit guéri de sa cécité et se mettre à suivre Jésus : c'est le cas de l'aveugle Bartimée. Mais il se peut tout autant qu'un aveugle se mette à voir, et étant guéri, soit animé d'un désir effréné de possession d'objets - comme ces collectionneurs d'œuvres d'art qui finissent par avoir leurs propres musées, bien gardés, remplies d'œuvres qui étaient destinées à tous.... dans ce cas, puisque "là où est ton coeur, là aussi ton trésor", n'eût-il été préférable pour lui de rester aveugle ? A l'inverse, selon sa foi, un autre aveugle, guéri par Jésus, voit soudainement qu'il n'était pas le seul à se plaindre, à souffrir et peiner, mais combien d'autre pauvres gens ont besoin qu'on leur accorde un peu d'attention. Et c'est ce qu'il fera sûrement.

Je prie donc le Seigneur qu'Il ouvre mon regard sur l'avenir vers lequel Il m'envoie, plutôt qu'un passé qui fut beau et riche mais qui est désormais... passé. Une nouvelle guérison en somme !
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Message non lu par etienne lorant » sam. 04 déc. 2010, 12:17

vangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 9,35-38.10,1.6-8.

Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d'expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël.
Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Jésus a pitié des foules et il fut un temps - lointain, où je me disais: "Voilà, mais moi je ne suis qu'un élément dans la foule, et si Jésus n'a eut pitié que des foules, cela ne m'intéresse pas. Je sais déjà que le bonheur des masses, comme le prône le marxisme, se fait toujours au détriment des individus". Je ne comprenais pas. Or, j'oubliais de lire ce que Jésus demande aux disciples : d'envoyer des ouvriers à sa moisson. Les ouvriers, dans l'Église, ne sont pas comme les agents politiques d'un État totalitaire, mais ils sont là pour recevoir chacun et chacune, écouter les plaintes, remettre les péchés, donner de l'espérance, encourager, soutenir, relever et être les parfaits instruments de la grâce divine.

Les disciples ont-il ressuscité des morts ? Je ne me souviens plus : dans les Actes des Apôtres ? Et dans l'histoire de l'Église ? Mais de toute manière, l'Église ressuscite des morts pratiquement chaque jour - et je suis moi-même revenu des ténèbres. C'est toute l'histoire du fils prodigue: "Ton frère qui est là, était perdu et il est retrouvé, il était mort et il est revenu à la vie !" D'où l'importance de ce sacrement, mais sa difficulté aussi pour ceux et celles qui désirent revenir. Je vous assure que j'ai connu personnellement le cas d'une personne désespérée. Cet homme avait une quarantaine d'années et je lui ai conseiller - pour ne pas aller jusqu'au suicide d'aller trouver un prêtre pour 'tout dire'. Au départ, il ne voulait pas mais me disait: "J'ai touché à tout de que l'on peut imaginer: sexe, dans toutes les possibilités connues, alcool, débauches dans la boue, j'ai touché à la magie, aux tarots, j'ai même blessé une personne que j'aimais, j'ai tout fait, je te dis, j'ai même essayé le parachutisme, et j'en ai assez de la vie !"... Ce n'était évidemment pas à moi d'entendre tout çà, mais je l'ai regardé en riant: "Les prêtres en ont entendu de pire, rassurez-vous. Vous avez voulu vous 'éclater" au maximum, il y en a qui ont haï un enfant non désiré et ont essayé de le pousser au suicide." Comment je savais cela ? C'était dans des livres, où d'autres ? Le type a fini par y aller, je ne l'ai revu qu'une fois et il avait l'air plus grand - sans doute se tenait-il plus droit. Il a voulu me remercier, je lui ai dit non, et puis il est reparti. Je ne l'ai jamais revu.

Il ne pouvait certes pas me remercier et il l'avait compris: l'amour de Dieu est totalement gratuit.
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Le temps du feu est proche !

Message non lu par etienne lorant » sam. 04 déc. 2010, 19:09

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 3,1-12.

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée :
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venaient à lui,
et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ?
Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion,
et n'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous avons Abraham pour père' ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l'eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu ;
il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Je retiens : "Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu". Je retiens spécialement ces mots-là, car dans ma vie personnelle aujourd'hui, ce n'est plus tant le baptême de la repentance qui agit, mais celui de l'Esprit et du feu.

L'Esprit pousse en avant, il me fait lever dans le froid et la nuit pour balayer mon trottoir, il m'invite à me renoncer pour laisser place au Christ, il vient - oui - nettoyer son aire à battre le blé ! En moi, je suis encore divisé, mais ce n'est plus la division d'autrefois, avec la bonne part qui reprochait à ma conscience la mauvaise part. Mais à présent, la bonne part réclame le terrain de l'autre, je ressens comme une brûlure du sel sur mes blessures intimes, et je cicatrise !

Mon temps s'accomplit. Je vois que ce que je puis dire ou écrire encore n'intéressera que ceux et celles qui ont atteint le même seuil. Je sais que je déplairai à beaucoup en disant que la bonne pratique régulière ne suffit pas - certes, elle est bonne, mais désormais, nous sommes appelés à la bravoure, à l'amitié du Dieu vivant - qui est renoncement de soi.

Je bénis le Seigneur en mon âme car j'ai reconnu qu'il y a d'un côté, la sagesse du monde qui prétend à l'égalité, la neutralité et que toutes choses se valent entre elles. Mais c'est faux. Il faut aller plus loin avec Jean le Baptiste. Il faut savoir dire aux envoyés de Jérusalem, aux Légalistes, à notre miroir qui reflète un homme qui se croit juste: "De n'importe quelle pierre, Dieu peut susciter des enfants à Abraham !"

http://www.dailymotion.com/video/xqskz_ ... shortfilms
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Re: Le temps du feu est proche !

Message non lu par cracboum » sam. 04 déc. 2010, 21:02

Tandis que Dieu a suscité Etienne Lorant d'une pomme de terre de qualité, c'est pour ça qu'il a la frite.
L'unité de la souffrance et de la béatitude est le secret de Dieu, comme le don de sagesse surpasse celui d'intelligence. P. Varillon
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Re: Le temps du feu est proche !

Message non lu par boisvert » dim. 05 déc. 2010, 17:49

Ouaih, cracboum, c'est l'huile pour cuire la frite ! L'huile pour frire tous les belges ouah salut mec !

:clap: :clap: :clap: :clap: :clap:

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Re: Le temps du feu est proche !

Message non lu par etienne lorant » dim. 05 déc. 2010, 18:02

Je suis heureux quand une ou deux personnes réagissent à des commentaires d'Evangile qui me coûtent pafois des heures d'introspection, merci à vous, merci à tous et Dieu vous bénisse !
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Re: Le temps du feu est proche !

Message non lu par Anne » dim. 05 déc. 2010, 22:25

Souvent, on réagit avec le coeur et c'est bien difficile de traduire ça en mots... Ce n'est pas donné à tout le monde, cher Étienne !
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Re: Le temps du feu est proche !

Message non lu par christiane » lun. 06 déc. 2010, 7:58

Nous ne réagissons peut-être rarement, mais sois assuré que tu es lu !

Bonne semaine à toi.

Christiane

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Re: Donner gratuitement

Message non lu par christiane » lun. 06 déc. 2010, 8:00

C'est beau Etienne !

Christiane

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Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2011-2012)

Message non lu par etienne lorant » lun. 06 déc. 2010, 12:47

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 5,17-26.

Un jour que Jésus enseignait, il y avait dans l'assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était à l'œuvre pour lui faire opérer des guérisons. Arrivent des gens, portant sur une civière un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus. Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus. Voyant leur foi, il dit : « Tes péchés te sont pardonnés. »

Les scribes et les pharisiens se mirent à penser : « Quel est cet homme qui dit des blasphèmes ? Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Mais Jésus, saisissant leurs raisonnements, leur répondit : « Pourquoi tenir ces raisonnements ? Qu'est-ce qui est le plus facile ? de dire : 'Tes péchés te sont pardonnés', ou bien de dire : 'Lève-toi et marche' ?
Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l'ordonne, dit-il au paralysé : lève-toi, prends ta civière et retourne chez toi. »
A l'instant même, celui-ci se leva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s'en alla chez lui en rendant gloire à Dieu.Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient : « Aujourd'hui nous avons vu des choses extraordinaires ! » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris

Dans cette guérison miraculeuse, la question de la foi est présente aussi. Mais, comme c'est curieux : ici, Jésus n'interroge pas le paralytique sur sa foi, mais Il
le guérit à cause de la foi de ceux qui le lui ont amené. Autre point intéressant, les péchés sont placés pratiquement sur le même plan que la maladie: c'est tout aussi facile pour le Seigneur de remettre les péchés que de faire lever un homme complètement ligoté, non seulement sur sa civière, mais aussi dans son propre corps.

Et enfin, cette découverte qui m'a comme sauté aux yeux un jour où je ne trouvais vraiment rien à dire: ce paralytique, que l'on descend au pied de Jésus, n'est-il pas l'image de l'homme mort que l'on descend en terre ? L'idée m'est venue à cause de la méthode employée par des fossoyeurs dans un cimetière. La terre avait été creusée la veille, puis recouverte de planches. Au moment de la cérémonie, on avait de manière très sobre, retiré les planches les unes après les autres et descendu le cercueil avec un système de cordages. Je me souviens qu'une femme pleurait et était soutenue par un monsieur très attentionné. Bref, l'enlèvement des tuiles de la maison de l'apôtre Pierre et la descente de l'homme attaché à sa civière m'avaient fait songer à la scène entrevue au cimetière. N'y aurait-il, dans ce 'transport' du paralytique, une image de ce qui se passe après la mort ?

En tout cas, même si cette représentation peut être remise en question, il reste le regard du Seigneur sur les aides du malade. Si la contestation est possible quant aux événements 'post mortem', par contre ce verset qui explique: Voyant leur foi, il dit : « Tes péchés te sont pardonnés. », ne peut être contourné. Il laisse la part belle aux personnes qui portent leurs malades dans la prière, mais aussi au rôle des aide-soignant(e)s, le petit personnel des hôpitaux qui ont un travail lourd mais qu'ils accomplissent souvent avec bonne humeur.

C'est pour eux que je prie ce matin.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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L'homme, ce chétif insecte

Message non lu par etienne lorant » jeu. 09 déc. 2010, 17:37

Lecture du livre d'Isaïe
Je suis le Seigneur ton Dieu. Je te prends la main droite, et je te dis : « Ne crains pas, je viens à ton secours. »
Ne crains pas, Jacob, faible vermisseau, Israël, misérable mortel. Je viens à ton secours, déclare le Seigneur ; ton rédempteur, c'est le Dieu Saint d'Israël.
J'ai fait de toi une herse à broyer la paille, toute neuve, hérissée de pointes : tu vas briser les montagnes, les broyer,et réduire les collines en menue paille ;
tu les passeras au crible, le vent les emportera, un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu Saint d'Israël.
Les petits et les pauvres cherchent de l'eau, et il n'y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas.
Sur les hauteurs dénudées je ferai jaillir des fleuves, et des sources dans les ravins. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines.
Je mettrai dans le désert le cèdre et l'acacia, le myrte et l'olivier ; je mettrai dans les terres incultes le cyprès, le pin et le mélèze,
afin que tous regardent et reconnaissent, afin que tous considèrent et découvrent que la main du Seigneur a fait tout cela, que le Dieu Saint d'Israël en est le créateur. Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris


Le Seigneur vient au secours de son peuple, et son peuple, c'est nous - c'est chacun d'entre nous. Pourquoi donc les événements du monde nous causent-ils des frayeurs ? Pourquoi nous alarmer ? Parce que nous demeurons dans les ténèbres, parce que nous sommes divisés entre nous, mais aussi à l'intérieur de notre propre personne. Et malgré ce constat, qui n'exige qu'un minimum d'humilité, nous persistons à chercher comment nous en sortir et vivre sans nous en remettre à Dieu.

Si Jean le Baptiste fut le plus grand des hommes avant la venue du Royaume, c'est d'une part qu'il est le dernier des prophètes, mais aussi et surtout parce qu'il n'a rien refusé du don que Dieu lui a fait.

Pour dire les choses plus simplement encore, sur une seule journée, je me vois tracassé dès mon réveil par une multitude de petites choses à faire pour maintenir mon mode de vie, mais aussitôt que je me mets à prier, je vois à quel point je reste vain, et aussi comme toutes ces préoccupations sont médiocres : comment suis-je considéré part un(e) tel(l)e ? Que vais-je manger ce midi ? Qui m'écrira pour les fêtes ? Que prévoir pour l'année prochaine ? Etc.
Il n'y a plus beaucoup d'amis sur la terre. Tous se méfient: jusqu'à quel point puis-je entrer dans une amitié sans qu'elle me coûte ? Au courrier, je viens de recevoir la nouvelle adresse d'un couple que j'ai connu dans les années 80, qui m'invite de nouveau. Pour un seul repas durant lequel j'ai affirmé ma foi, j'ai eu droit à dix ans de silence... c'est beaucoup, dix ans, cependant j'irai et j'essaierai de sourire comme aux premiers jours.

Somme toute, le seul choix de vie qui vaille il est en Dieu, et il faut faire table rase de tout le reste. J'écrirai peu aujourd'hui, mais j'ai prié, dès mon lever, car on peut prier en accomplissant de très nombreuses tâches, et je me suis arrêté seulement pour écrire ce partage.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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