Saints franciscains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 17 oct. 2011, 17:34

13 octobre: Bienheureux Honorat Kosminski

Wenceslas Kozminski est né le 16 octobre 1829 à Biala Podlaska (Pologne). Après des études secondaires à Plock, il suit des cours d’architecture à Varsovie et connaît un temps de crise et de révolte contre Dieu. Le 15 août 1846, alors qu’il est en prison, il retrouve la foi de son enfance et recommence sa vie. Jusqu’à sa mort à Nowe-Miasto, le 16 décembre 1916, il se considérera comme rescapé de l’enfer grâce aux prières de sa maman à la Mère de Dieu de Czestochowa à laquelle il se consacre en 1867. Le "Totus tuus" devient le cri sans cesse répété de son cœur.
Entré chez les Frères mineurs capucins en 1848, Frère Honorat - ordonné prêtre en 1852 - y mènera une longue vie religieuse et apostolique exemplaire. Après l’insurrection nationale de janvier 1863, les congrégations et ordres religieux sont dispersés, interdits de séjour ou exilés. Avec ses confrères, frère Honorat choisit de rester solidaire de son peuple et se voit assigné à résidence durant 52 ans. Au confessionnal où il passe le plus clair de son temps, il est au contact direct de toutes les misères matérielles et spirituelles de ses contemporains. Il y devient un directeur apprécié, un éveilleur de vocations nombreuses. Il suscite ainsi jusqu’à 26 congrégations religieuses clandestines, présentes et agissantes dans les secteurs pastoraux et les milieux de vie les plus divers.
Comme saint François, il répare la maison du Christ par une vie de pénitence, par l’adoration réparatrice durant des heures, par l’offrande de la messe quotidienne. A l’image du Serviteur souffrant, il a été abreuvé d’épreuves et d’humiliations. Espérant contre toute espérance, il verra cependant poindre la résurrection des Capucins en Pologne. Le Pape Jean-Paul II l’a béatifié le 16 octobre 1988.

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Message non lu par PaxetBonum » mer. 19 oct. 2011, 9:54

19 Octobre : Saint Pierre d'Alcantara

Frère mineur Observant, fondateur de la branche Alcantarine, directeur spirituel et conseiller de sainte Thérèse d'Avila, réputé pour son ascèse et son mysticisme.

Pierre Garavito dit Pierre d’Alcantara, né en 1499 à Alcantara (Estramadure) où son père était gouverneur. A quatorze ans, il perdit son père, sa mère se remaria et il partit étudier les arts libéraux, la philosophie et le droit canon à Salamanque où il décida d'entrer chez les Frères Mineurs observants de la Custodie Saint-Gabriel, comme frère lai. Il reçut l’habit, en 1515, au couvent San Francisco de Los Majaretes. On lui confia les charges de réfectorier, sacristain et portier. En 1519, la custodie devint la Province Saint-Gabriel et il est choisi comme gardien du couvent de Badajoz. Ses supérieurs le poussent au presbytérat. Il est ordonné prêtre en 1524, et commence une si brillante carrière de prédicateur qu'on l'appelât à la cour du Portugal.
Élu ministre provincial de la province Saint-Gabriel, en 1538, il instaure un régime très austère et, son mandat terminé, il se retire dans un désert, à l’embouchure du Tage, où il fonde un couvent d’ermites (1542). Rappelé dans sa province (1544), il y fonde, près de Lisbonne, un couvent qui sera le germe d’une province nouvelle (1550) et ouvre de nouvelles maisons en Espagne et au Portugal. Lors d’un voyage à Rome, il reçoit l’approbation de Jules III pour expérimenter une réforme radicale, et passe sous la juridiction des mineurs Conventuels qui l’autorisent à lancer une réforme encore plus radicale : petites communautés où l’on observe une très stricte pauvreté, de longues heures d’oraison quotidienne et un silence quasi permanent. En 1556, il est nommé commissaire général des mineurs réformés « Déchaussés d'Espagne » ( appelés encore les « Soccolans » , ou « Alcantarins ». En 1559, Paul IV lui donne tous pouvoirs pour ériger de nouveaux couvents, qui constitueront la province Saint-Joseph. Outre ses activités de fondateur et de réformateur, il continue le ministère de la prédication et de la direction spirituelle, en particulier auprès de sainte Thérèse d’Avila (à partir de 1558) qu’il conseille dans la réforme du Carmel et qui le considère comme un grand mystique. Il écrit quelques ouvrages de spiritualité, en particulier son célèbre « Traité d’oraison mentale » qui sera constamment réédité.
Épuisé par les travaux et aussi par la rigueur de son ascèse : privation de nourriture et de sommeil, il meurt à Arenas, près d’Avila, le 18 octobre 1562. Il sera canonisé le 28 avril 1669 par le pape Clément IX.

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St Pierre d'Alcantara et Ste Thérèse d'Avila
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Statue de la Basilique St Pierre de Rome
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Message non lu par PaxetBonum » jeu. 20 oct. 2011, 15:33

20 Octobre : Bienheureux Contardo Ferrini
Le bienheureux Contardo Ferrini, né à Milan le 4 avril 1859 et retourné à Dieu le 17 octobre 1902 à Suna Verbania, Lago Maggiore (Lac Majeur), a été béatifié le 13 avril 1947 par Pie XII à Rome (sa cause fut introduite en 1924).
Tertiaire franciscain, membre actif de la société de St Vincent de Paul et professeur de droit romain à l'université de Pavie. Il mena une campagne en faveur de l'enfance abandonnée et contre le divorce. En temps de vacances il devenait alpiniste et on le vit s'attarder des heures entières dans un sanctuaire montagnard. Sa tombe se trouve dans l’université catholique de Sagrado Corazón, à Milan.

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Message non lu par PaxetBonum » lun. 24 oct. 2011, 17:22

22 Octobre : Bienheureuse Joséphine Leroux,(1747-1794), clarisse, martyre

Soeur Joséphine est née à Cambrai (Nord), le 23 janvier 1747 , et fut baptisée sous le nom d'Anne-Joseph. Dans sa 23e année, en 1769, elle entra chez les Clarisses urbanistes de Valenciennes, sous le nom de sœur Joséphine. Dans la même ville, une de ses sœurs était entrée chez les Ursulines. En 1791, les couvents furent fermés et les religieuses expulsées. En 1792, les armées autrichiennes ayant pris la ville, les religieuses, réfugiées en Flandre, revinrent à Valencienne et se regroupèrent dans des familles.Le monastère des clarisses demeurant hors d'usage, Joséphine ne put y retourner. Cependant son désir de poursuivre sa vie religieuse était tel qu'elle demanda aux Ursulines où était sa propre soeur de l'accueillir. Lors du retour des armées françaises, la plupart des Ursulines, et sœur Joséphine ainsi que sa propre soeur, furent arrêtées le 3 septembre 1794, et condamnées à mort par le tribunal révolutionnaire pour avoir repris la vie religieuse contre la loi. Elles vécurent encore un mois dans des conditions sordides d'emprisonnement et furent guillotinées en deux groupes: un le 14 octobre, l'autre le 23. Soeur Joséphine Leroux monta sur l'échafaud le 23 octobre avec cinq autres religieuses ursulines. Au moment de mettre sa tête sur l'échafaud, elle embrasse son bourreau et pardonne à tout le monde.
Elles furent béatifiées en 1920, par le pape Benoît XV.
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Message non lu par PaxetBonum » lun. 24 oct. 2011, 17:29

23 Octobre : St jean de Capistran

Jean est né à Capistrano, près d'Aquila, dans les Abruzzes (Royaume de Naples), le 24 juin 1386. Son père, noble savoyard qui avait suivi Louis I° d'Anjou dans la conquête du royaume de Naples, mourut prématurément. Jean fut éduqué par sa mère, puis fut envoyé à Pérouse où, pendant dix ans, il étudia avec grand succès le droit civil et canonique.
Le roi Ladislas (1412) le nomma gouverneur de Pérouse, charge qu’il exerça avec intégrité en combattant toute injustice. En 1415, il allait se marier, quand chargé de mission pour négocier la paix entre Pérouse et Rimini, le clan Malatesta s’empara de lui et l’emprisonna dans une tour de Rimini. Il fut libéré au prix d'une forte rançon. Mais durant son séjour en prison il avait eu une vision l’invitant à songer à son salut et à entrer chez les Frères mineurs. Il vendit ses biens, en distribua le prix aux pauvres, rendit la dot à sa fiancée, et entra chez les Observants del Monte, près de Pérouse, le 4 octobre 1416.
Jean de Caspistran étudia ensuite la théologie avec st Jacques de la Marche, sous la direction de st Bernardin de Sienne. Ordonné diacre, il accompagna Bernardin de Sienne dans ses tournées apostoliques à Sienne et en Toscane. Il fut bientôt considéré comme un savant canoniste et plus tard, comme un des plus grands missionnaires de son temps. Ordonné prêtre, vers 1425, il parcouru l’Italie pour combattre les hérésies, et ramener dans l’Église les pécheurs ; les populations accouraient en foule pour l'entendre. Il prêchait souvent sur les places publiques, faute de place dans les églises pour contenir la foule de ses auditeurs. Comme saint Bernardin, il répandait la dévotion au Saint Nom de Jésus et prêchait sur le mystère de la Croix. Il seconda Bernardin pour répandre l’Observance franciscaine. Le pape Martin V l’avait chargé de combattre les Fraticelles qui continuaient à se développer, en raison du grand schisme.
En 1430, le Pape Martin V voulant réunir la branche observante avec les Conventuels, convoqua un chapitre général à Assise, mais l’union réalisée ne dura que quelques mois. Les Observants tinrent un chapitre à Bologne, en 1431, dont Jean de Capistran fut le principal animateur. Bernardin fut nommé vicaire de l’Observance.

Vers 1438, Jean se rendit en France (ou en Bourgogne) où il rencontra ste Colette de Corbie, la réformatrice des clarisses, qui par le frère Henri de Baume son confesseur s’intéressait aussi à la réforme du Premier Ordre.
Après le concile de Florence Jean, nommé nonce apostolique en Sicile, s'arrêta au couvent du lac Trasimène où il vit pour la dernière fois Bernardin de Sienne. Le pape Eugène IV, en 1439, le désigna comme légat à Milan, puis en Bourgogne, pour combattre les partisans de l’antipape Félix V (Amédée VIII de Savoie); il l’envoya aussi en mission diplomatique auprès du roi de France. En 1451, Nicolas V le nomma nonce apostolique en Autriche avec la mission de prêcher contre les Hussites. Il remplit d’autres missions diplomatiques auprès du roi de Pologne, Casimir IV. Enfin, en 1454, le pape l’envoya à la diète de Francfort pour organiser la croisade contre les Turcs qui menaçaient les Balkans.
Après la prise de Constantinople (1453), les Turcs menaçaient la Hongrie. À la diète de Neustadt (2 février 1455). Calixte III invita les princes chrétiens à prendre les armes. Jean entra triomphalement en Hongrie ; au milieu de 1455, à la diète de Bude, il dissipa toutes les hésitations, puis il prêcha en Hongrie pour la croisade dont le voivode Jean Corvin Hunyade fut nommé généralissime. Le 14 février 1456, à Bude, Jean reçut la croix des mains du cardinal légat. Entré à Belgrade le 2 juillet, il écrivit à Hunyade, pour lui annoncer le grand péril de la ville, et le supplier de lui venir en aide. Hunyade réunit tous les croisés à Semlin, avec quelques vaisseaux pour forcer le blocus et ravitailler la ville. Les croisés affluèrent près de Jean de Capistran qui ne cessait d'invoquer le nom de Jésus. Les Turcs se décidèrent à donner un assaut général et Jean Hunyade vint pendant la nuit dire à Capistran : « Mon Père, nous allons infailliblement succomber.- Ne craignez point, lui dit Jean de Capistran, la citadelle sera à nous, nous défendons la cause de Dieu et le nom du Christ, je suis certain que Dieu fera triompher sa cause. »
« Quelques jours plus tard, précédé de son étendard, Jean de Capistran sortit de la ville pour un nouveau combat. La formidable armée du Croissant fut taillée en pièces et laissa, dit-on, quarante mille morts sur le terrain ; Mahomet II lui-même, qui se faisait appeler la terreur de l’univers, blessé d’une flèche, fut obligé de fuir (14 juillet 1456) ». En action de grâces, le pape Calixte III institua la fête de la Transfiguration.
Peu de temps après, au couvent de Vilak, près de Sirmium Jean mourut, âgé de soixante et onze ans le 23 octobre 1456. Il fut enseveli dans l’église de ce couvent, qui, plus tard, fut ravagée par les Turcs, et son tombeau disparut.
Trois de ses disciples : Christophe de Varèse, Jérôme d’Uldine et Nicolas de Fara écrivirent sa vie. En 1515, Léon X autorisa son culte à la ville de Capistran et à tout le diocèse. Il fut canonisé par Alexandre VII, le 16 octobre 1690, et la bulle de canonisation fut publiée par Benoît XIII, en 1724. Son office a été étendu à l'Église universelle par Léon XIII en 1885. Sa fête est célébrée le 23 octobre, jour anniversaire de sa mort. Le 1er avril 1984, Jean-Paul II l’a nommé patron des aumôniers militaires du monde entier.

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St Jean de Capistran et St Bernardin de Sienne

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Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:45

31 Octobre : Bienheureux Christophe de Romagne (1172-1272). (ou Christophe de Cahors)

Le frère Christophe, frère mineur, prêtre, fut un compagnon de François d’Assise. Il était né en Romagne vers 1172 et fut d’abord curé de paroisse en Italie, lorsqu’il rejoignit François d’Assise, en 1217. François l’envoya en Aquitaine, pour y prêcher et y implanter la fraternité nouvelle. Christophe s’établit dans le Quercy et parcourut le pays de Cahors en prêchant l’évangile et en soignant malades et lépreux. On signale sa présence, à Martel dans le Lot où il accomplit quelques miracles. Il annonça la chute imminente d’un énorme rocher du Mont-Saint-Cyr, et parvint à en persuader les habitants qui purent s’écarter en épargnant ainsi leur vie. Il assista au chapitre provincial d’Arles (1224) où saint François apparut aux frères tandis que saint Antoine de Padoue prêchait. Lui même fut favorisé d’une extase, le 3 octobre 1226 où il eut la vision de la mort de François d’Assise et put ainsi l’annoncer aux frères. Il mourut presque centenaire, dans la cité de Cahors, le 31 octobre 1272. On lui attribua de nombreux miracles de son vivant, et plus encore sur sa tombe. Sa sépulture fut profanée par les Huguenots, en 1580, mais un reliquaire du XVIIè s. qui contenait quelques fragments d’ossements réapparut au XIXe s. Nous connaissons sa vie qui fut écrite peu après sa mort, par Bernard de Besse, un frère d’Aquitaine qui fut secrétaire du ministre général saint Bonaventure, auteur de plusieurs traités de vie spirituelle et d’une œuvre à la louange de saint François. Le bienheureux Christophe est toujours vénéré dans le diocèse de Cahors où la cathédrale possède un tableau le représentant, près d’un autre tableau figurant saint Antoine de Padoue.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:48

3 Novembre : Bienheureuse Marguerite de Lorraine (1463-1521),
Duchesse d'Alençon, puis clarisse.
Marguerite naquit au château de Vaudémont, près de Nancy, en 1463. Elle était la fille de Yolande d’Anjou, descendante de st Louis IX de France, et son père était Henri de Vaudémont, duc de Lorraine. Elle passa son enfance à Nancy. Jeune orpheline, elle fut confiée à son grand père maternel, René d’Anjou, roi de Provence qui lui procura une bonne éducation chrétienne. A la mort du bon roi René, elle revint en Lorraine et fut mariée, en 1488, à René duc d’Alençon, fils d’un compagnon de Jeanne d’Arc. Elle suivait les conseils et les exemples de sa belle-sœur Philippa de Gueldre, duchesse de Lorraine et reine de Sicile, qui elle aussi entra par la suite chez les Clarisses. Marguerite devint veuve en 1492, après seulement 4 années de mariage. Elle se consacra alors à l’éducation de ses trois enfants et à l’administration de sa maison sans négliger la prière et les œuvres de pénitence. Elle gouverna sagement le duché d’Alençon qui devait revenir à sa fille aînée. Elle fonda plusieurs couvents et instituts charitables, en particulier le monastère des clarisses d’Alençon, à partir du monastère de l'Ave Maria de Paris, puis celui d’Argentan (clarisses urbanistes), où elle se retira après la majorité de ses enfants. Elle y fit profession le 11 octobre 1520, entre les mains de l’évêque de Séez, en présence du frère Gabriel-Maria, commissaire général des Frères mineurs de l’Observance, tandis que sa belle-sœur, Philippa de Gueldre entrait chez les clarisses de Pont-à-Mousson. Elle donna l’exemple de la plus généreuse observance de la règle. Elle dota le monastère de Statuts particuliers qu'approuva le pape Léon X : il autorisait Marguerite à y aggréger les maisons de religieuses du Tiers-Ordre régulier qui le souhaiteraient. Marguerite mourut le 2 novembre 1521, laissant une réputation de sainteté. Plusieurs miracles furent attribués à son intercession. Le pape Benoît XV la béatifia le 20 mars 1921.

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:50

7 Novembre : Bienheureuse Hélène Enselmini de Padoue, (1208-1242), vierge, clarisse,

Née dans la famille noble des Enselmini de Padoue en 1208, Hélène entra dès l’âge de douze ans dans le monastère des clarisses de l'Arcella, fondé aux portes de la ville, par saint François lui-même en 1220, si l'on en croit la tradition. Antoine de Padoue rencontra la jeune religieuse lorsqu'il était Provincial de l'Italie du Nord. La tradition rapporte qu'entre ces deux grandes âmes s'est établi un lien de sainte amitié faite d'assistance mutuelle : Antoine aidait Hélène à supporter avec une patience héroïque ses nombreuses infirmités ; Hélène offrait en échange les mérites de ses souffrances pour le ministère de son directeur. Elle est morte à Padoue, le 4 novembre 1242, à l’âge de trente quatre ans, au terme d'une vie mystique favorisée de visions et de révélations. Innocent XII confirma son culte, en 1695. Elle est fêtée le 7 novembre.

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Bienheureuse Maria-Assunta Pallotta, (1878-1905)
Soeur Franciscaine missionnaire de Marie, missionnaire en Chine.
Maria Assunta Pallotta naquit à Force, Italie, en 1878. Dès l’enfance, elle fut un exemple pour tous de ferveur dans la prière et de dévouement dans de lourds travaux pour aider sa famille très pauvre. Surmontant beaucoup de difficultés, elle entra chez les Sœurs Franciscaines missionnaires de Marie. A sa demande, elle fut envoyée comme missionnaire en Chine, où, un an après son arrivée, le 7 avril 1905, elle mourut saintement.
Elle fut béatifiée par le Pape Pie XII le 7 novembre 1954.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:57

8 Novembre : Bienheureux Jean Duns Scot
Frère Mineur originaire d’Écosse, philosophe et théologien, Jean Duns Scot est considéré comme le plus grand théologien de l’Ordre des Frères mineurs, vénéré par tous les frères franciscains. Son culte a été solennellement reconnu par le pape Jean-Paul II, le 20 mars 1993.

Les données biographiques concernant Jean Duns Scot sont assez rares et parfois conjecturales. Cependant, par divers recoupements, on peut raisonnablement reconstituer son parcours, à partir de la date de son ordination qui est connue, le 17 mars 1291. On situe sa naissance en 1265 ou 1266, probablement à Maxton-on-Tweed, près de Melrose, mais plusieurs villages revendiquent l’honneur de lui avoir donné le jour, comme Duns, près de Berwick qui pourrait être le berceau de sa famille. Les Duns, gentilshommes écossais, étaient proches des Franciscains qu’ils avaient aidés à s’établir en leur donnant un terrain. On connaît un frère Hélie Duns, gardien de Dumfries (Écosse) et l’on pense que Duns Scot entra chez les Frères mineurs de cette ville, vers 1280, avant d’entreprendre son cursus théologique à Haddington. Il rejoint ensuite le Studium general d’Oxford (ou de Cambridge ?) pour y obtenir la maîtrise es arts, puis la licence de théologie, peut-être lors d’un premier séjour à l’université de Paris (1291-1296), sous la régence de Gonzalve de Bilbao (connu aussi sous le nom de Gonzalve d’Espagne). En se basant sur les statuts de l’université qui indiquent la durée des différentes étapes d’une carrière d’enseignant, on pense que Jean Duns fut lecteur biblique vers 1296-1298, puis bachelier des Sentences, un an après. Ensuite il obtint la maîtrise d’enseignement qu’il exerça probablement à Oxford (ou partiellement à Cambridge).
De 1301 à 1303, il est à Paris, au studium général du Grand Couvent, où il commente le Livre des Sentences pour obtenir le Doctorat. Ici se situe un épisode tout à son honneur : ayant refusé de souscrire l’appel du roi Philippe IV le Bel contre le pape Boniface VIII, il est contraint de s’exiler précipitamment et il se retrouve à Oxford, sous la houlette du maître Guillaume de la Ware qui exerça sur lui une réelle influence. Mais Gonzalve d’Espagne, devenu ministre général de l’Ordre, qui se souvient de son brillant élève, le fait revenir à Paris, en 1304, où il devint Maître Régent du studium général franciscain. De cette époque datent plusieurs de ses œuvres, probablement les « Quodlibet ». En 1307, le chapitre général de Toulouse auquel il assista, le transfert au couvent d’études de Cologne (Allemagne), peut-être parce qu’il était attaqué, à Paris, en raison de sa doctrine sur l’Immaculée conception de Marie. Mais peu de temps après, le 8 novembre 1308, il meurt à Cologne à l’âge de 42 ans, et est enterré dans cette ville, dans l’église des Frères Mineurs. Dès son trépas, il fut vénéré dans l’Ordre franciscain, et en 1701, le diocèse de Nole, en Italie, obtint l’autorisation de célébrer annuellement son culte. - Le 20 mars 1993, en la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape Jean-Paul II a reconnu le culte en l'honneur du Bienheureux Jean Duns Scot. Il figure au sanctoral liturgique de la Famille franciscaine.
Malgré une vie aussi courte, Jean Duns Scot produisit une œuvre assez abondante, mais surtout très féconde par l’influence qu’elle exerça ensuite dans l’Ordre des Frères mineurs, mais aussi dans la philosophie et la théologie subséquentes. La pensée contemporaine s’intéresse à nouveau à Jean Duns Scot comme un initiateur d’une lecture exigeante et critique de la tradition philosophique antérieure, et certains des thèmes qu’il a explorés, comme la notion d’infini, le concept d’individualité, sa théorie de la connaissance, la revendication de la liberté de la personne, alimentent les débats philosophiques d’aujourd’hui.
Le corps du bienheureux Jean Duns Scot repose à Cologne (Allemagne) dans la Minoritenkirche, proche de la Cathédrale, dans un sépulcre moderne en pierre, où l’on a reproduit l’épitaphe de son premier tombeau : « L’Écosse me vit naître, l’Angleterre m’a accueilli, la France m’a enseigné, et Cologne me garde. »

Audience Générale de Benoît XVI : Jean Duns Scott
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Synthèse

Le 07 juillet 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Avant l'audience générale, tenue Salle Paul VI, le Pape a béni la statue de saint Anibale Maria di Francia (1851 - 1927), fondateur des Rogationistes du Sacré coeur et des Filles du Zèle divin, placé dans une niche extérieure de la Basilique vaticane. Puis il a consacré sa catéchèse à l'évocation du bienheureux Jean Duns Scott, né en Ecosse en 1266. Franciscain, il devint prêtre en 1291. "Sa brillante intelligence le fit surnommer Docteur subtil". Il enseigna la théologie à Oxford, Cambridge et Paris, qu'il quitta après l'affront fait par Philippe le Bel à Boniface VIII. Il rentra en France en 1305 puis, toujours comme enseignant, il gagna Cologne où il mourut trois ans plus tard. Sa réputation de sainteté fit que son culte se développa au sein de son ordre, et Jean-Paul II le proclama bienheureux en 1993, en le décrivant comme un "chantre du Verbe incarné et défenseur de l'Immaculée Conception, résumant ainsi l'apport notable de Duns Scott à l'histoire théologique".

Puis le Saint-Père a expliqué que ce théologien, conscient de ce que le Christ nous a racheté du péché originel, rappela que "l'Incarnation est la plus haute et la plus belle œuvre de l'histoire du salut, n'étant conditionnée par aucun autre acte. Disciple de François, il aimait admirer et prêcher le mystère de la Passion, expression salvifique de l'immense amour divin...qui se révèle aussi dans l'Eucharistie que Duns Scott vénérait tant. Sa vision théologique christocentrique ouvre à la contemplation et à la gratitude, car le Christ est le cœur de l'histoire et du cosmos, qui donne sens, dignité et valeur à la vie humaine". Evoquant ensuite le volet marial des travaux du saint écossais, Benoît XVI a rappelé qu'il défendit que Marie "fut épargnée par le péché dès sa conception" et mit en avant "l'argument de la rédemption préventive. Selon cet argument, l'immaculée conception est le chef d'œuvre de la rédemption opérée par le Christ. La puissance de son amour et de sa médiation a obtenu que la Mère soit préservée du péché originel. Cette doctrine, diffusée avec enthousiasme par les Franciscains, fut perfectionnée et défendue, parfois solennellement, par d'autres théologiens".

Le Pape a alors souligné combien Duns Scott avait travaillé sur le rapport entre liberté, volonté et intelligence. "L'idée d'une liberté innée et absolue, résident dans la volonté avant l'intelligence, en Dieu comme dans l'homme, conduirait à celle d'un Dieu non lié à la vérité et au bien... Originelle, la liberté aide à bâtir la civilisation lorsque l'homme se réconcilie avec la vérité. Détachée de la vérité, la vérité devient un principe tragique de destruction de l'harmonie intérieure de l'être, et la source des pires prévarications et souffrances". La liberté "grandit et se renforce, selon Duns Scott, lorsque l'homme s'ouvre à Dieu lorsqu'on se met à l'écoute de la Révélation, de la Parole. Alors se manifeste le message qui remplit de lumière et d'espérance la vie et nous libère vraiment. Le bienheureux Jean Duns Scott - a conclu Benoît XVI - enseigne que l'essentiel dans la vie est de croire que Dieu nous est proche et qu'il nous aime en Jésus-Christ. Il faut donc cultiver un amour profond du Seigneur et de l'Eglise, et en témoigner ici bas". La prochaine audience générale aura lieu le mercredi 4 août.

Synthèse de la catéchèse lue par le Saint-Père en français

Né vers 1266 en Écosse, le Bienheureux Jean Duns Scot, chers pèlerins francophones, embrassa le charisme franciscain. ‘Chantre du Verbe incarné’, celui qui sera appelé le Docteur subtile, soutient que l’Incarnation du Logos est l’œuvre la plus grande et la plus belle de toute l’histoire du salut. Elle est la révélation de l’éternel amour divin qui se manifeste aussi dans le Mystère de la Passion salvifique et dans le Saint Sacrement. Centre de l’histoire et du cosmos, le Christ donne sens, dignité et valeur à notre vie. Par sa doctrine de la « Rédemption préventive », Duns Scot affirme que l’Immaculée Conception, dont il est le ‘défenseur’, est le chef-d’œuvre de la Rédemption opérée par le Christ. Il nous interpelle aussi, aujourd’hui, sur le sens de la liberté. Détachée de la vérité, la liberté détruit l’harmonie intérieure de la personne humaine et engendre la souffrance. Elle se perfectionne quand l’homme s’ouvre à Dieu, accueille sa Parole et se met à l’écoute de la Révélation. Chers frères et sœurs, la profondeur de la pensée de Duns Scot provient de son humilité et de la contemplation des saints mystères. Puissions-nous considérer la communion avec Dieu, avec le Successeur de Pierre et avec l’Église universelle comme un bien précieux. Que la Vierge Immaculée nous y aide !

J’accueille avec joie les pèlerins francophones, surtout les jeunes. Je vous exhorte, chers collégiens, lycéens et servants d’autel, à faire croître votre amour pour le Saint Sacrement et pour la Vierge Immaculée. Puissiez-vous aussi vous laisser guider par l’Esprit Saint pour témoigner joyeusement et librement des vérités de la foi chrétienne ! N’ayez pas honte de votre foi et soyez fiers d’être catholiques ! Bon pèlerinage et bonnes vacances !

Catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

Ce matin - après plusieurs catéchèses sur plusieurs grands théologiens - je veux vous présenter une autre figure importante dans l'histoire de la théologie : il s'agit du bienheureux Jean Duns Scot, qui vécut à la fin du XIIIe siècle. Une antique inscription sur sa tombe résume les points de référence géographiques de sa biographie : « L'Angleterre l'accueillit ; la France l'instruisit ; Cologne, en Allemagne, en conserve la dépouille ; c'est en Ecosse qu'il naquit ». Nous ne pouvons pas négliger ces informations, notamment parce que nous possédons très peu d'éléments sur la vie de Duns Scot. Il naquit probablement en 1266 dans un village qui s'appelait précisément Duns, non loin d'Edimbourg. Attiré par la charisme de saint François d'Assise, il entra dans la Famille des Frères mineurs, et en 1291, il fut ordonné prêtre. Doué d'une intelligence brillante et porté à la spéculation - cette intelligence qui lui valut de la tradition le titre de Doctor subtilis, « Docteur subtil » - Duns Scot fut dirigé vers des études de philosophie et de théologie auprès des célèbres universités d'Oxford et de Paris. Après avoir conclu avec succès sa formation, il entreprit l'enseignement de la théologie dans les universités d'Oxford et de Cambridge, puis de Paris, en commençant à commenter, comme tous les Maîtres de ce temps, les Sentences de Pierre Lombard. Les principales œuvres de Duns Scot représentent précisément le fruit mûr de ces leçons, et prennent le titre des lieux où il les professa : Opus Oxoniense (Oxford), Reportatio Cambrigensis (Cambridge), Reportata Parisiensia (Paris). Lorsqu'un grave conflit éclata entre le roi Philippe IV le Bel et le Pape Boniface VIII, Duns Scot s'éloigna de Paris et préféra l'exil volontaire, plutôt que de signer un document hostile au Souverain Pontife, ainsi que le roi l'avait imposé à tous les religieux. De cette manière - par amour pour le Siège de Pierre -, avec les Frères franciscains, il quitta le pays.

Chers frères et sœurs, ce fait nous invite à rappeler combien de fois, dans l'histoire de l'Eglise, les croyants ont rencontré l'hostilité et même subi des persécutions à cause de leur fidélité et de leur dévotion à l'égard du Christ, de l'Eglise et du Pape. Nous tous regardons avec admiration ces chrétiens qui nous enseignent à conserver comme un bien précieux la foi dans le Christ et la communion avec le Successeur de Pierre et, ainsi, avec l'Eglise universelle.

Toutefois, les rapports entre le roi de France et le successeur de Boniface VIII redevinrent rapidement des rapports d'amitié, et en 1305 Duns Scot put rentrer à Paris pour y enseigner la théologie sous le titre de Magister regens, nous dirions aujourd'hui professeur titulaire. Par la suite, ses supérieurs l'envoyèrent à Cologne comme professeur du Studium de théologie franciscain, mais il mourut le 8 novembre 1308, à 43 ans à peine, laissant toutefois un nombre d'œuvres important.

En raison de la renommée de sainteté dont il jouissait, son culte se diffusa rapidement dans l'Ordre franciscain et le vénérable Pape Jean-Paul II voulut le confirmer solennellement bienheureux le 20 mars 1993, en le définissant « Chantre du Verbe incarné et défenseur de l'Immaculée Conception ». Dans cette expression se trouve synthétisée la grande contribution que Duns Scot a offerte à l'histoire de la théologie.

Il a avant tout médité sur le Mystère de l'Incarnation et, à la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, il a soutenu que le Fils de Dieu se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché. Il affirme dans la « Reportata Parisiensa » : « Penser que Dieu aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable ! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que - même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme - dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière » (in III Sent., d. 7, 4). Cette pensée, peut-être un peu surprenante, naît parce que pour Duns Scot, l'Incarnation du Fils de Dieu, projetée depuis l'éternité par Dieu le Père dans son plan d'amour, est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à Dieu dans l'éternité. Même s'il est conscient qu'en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l'œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu'elle est l'idée originelle de Dieu d'unir en fin de compte toute la création à lui-même dans la personne et dans la chair du Fils.

Fidèle disciple de saint François, Duns Scot aimait contempler et prêcher le Mystère de la Passion salvifique du Christ, expression de l'amour immense de Dieu, qui communique avec une très grande générosité en dehors de lui les rayons de sa bonté et de son amour (cf. Tractatus de primo principio, c. 4). Et cet amour ne se révèle pas seulement sur le Calvaire, mais également dans la Très Sainte Eucharistie, dont Duns Scot était très dévot et qu'il voyait comme le sacrement de la présence réelle de Jésus et comme le sacrement de l'unité et de la communion qui conduit à nous aimer les uns les autres et à aimer Dieu comme le Bien commun suprême (cf. Reportata Parisiensa, in IV Sent., d. 8, q. 1, n. 3).

Chers frères et sœurs, cette vision théologique, fortement « christocentrique », nous ouvre à la contemplation, à l'émerveillement et à la gratitude : le Christ est le centre de l'histoire et de l'univers, il est Celui qui donne un sens, une dignité et une valeur à notre vie ! Comme le Pape Paul VI à Manille, je voudrais moi aussi aujourd'hui crier au monde : « [Le Christ] est celui qui nous a révélés le Dieu invisible, il est le premier né de toute créature, il est le fondement de toute chose ; Il est le Maître de l'humanité et le rédempteur ; Il est né, il est mort, il est ressuscité pour nous ; Il est le centre de l'histoire et du monde ; Il est Celui qui nous connaît et qui nous aime ; Il est le compagnon et l'ami de notre vie... Je n'en finirais plus de parler de Lui » (Homélie, 29 novembre 1970).

Non seulement le rôle du Christ dans l'histoire du salut, mais également celui de Marie, est l'objet de la réflexion du Doctor subtilis. A l'époque de Duns Scot, la majorité des théologiens opposait une objection, qui semblait insurmontable, à la doctrine selon laquelle la très Sainte Vierge Marie fut préservée du péché originel dès le premier instant de sa conception : en effet, l'universalité de la Rédemption opérée par le Christ, à première vue, pouvait apparaître compromise par une telle affirmation, comme si Marie n'avait pas eu besoin du Christ et de sa rédemption. C'est pourquoi les théologiens s'opposaient à cette thèse. Alors, Duns Scot, pour faire comprendre cette préservation du péché originel, développa un argument qui sera ensuite adopté également par le Pape Pie IX en 1854, lorsqu'il définit solennellement le dogme de l'Immaculée Conception de Marie. Et cet argument est celui de la « Rédemption préventive », selon laquelle l'Immaculée Conception représente le chef d'œuvre de la Rédemption opérée par le Christ, parce que précisément la puissance de son amour et de sa médiation a fait que sa Mère soit préservée du péché originel. Marie est donc totalement rachetée par le Christ, mais avant même sa conception. Les Franciscains, ses confrères, accueillirent et diffusèrent avec enthousiasme cette doctrine, et d'autres théologiens - souvent à travers un serment solennel - s'engagèrent à la défendre et à la perfectionner.

A cet égard, je voudrais mettre en évidence un fait qui me paraît très important. Des théologiens de grande valeur, comme Duns Scot en ce qui concerne la doctrine sur l'Immaculée Conception, ont enrichi de la contribution spécifique de leur pensée ce que le Peuple de Dieu croyait déjà spontanément sur la Bienheureuse Vierge, et manifestait dans les actes de piété, dans les expressions artistiques et, en général, dans le vécu chrétien. Ainsi, la foi tant dans l'Immaculée Conception que dans l'Assomption corporelle de la Vierge, était déjà présente dans le Peuple de Dieu, tandis que la théologie n'avait pas encore trouvé la clé pour l'interpréter dans la totalité de la doctrine de la foi. Le Peuple de Dieu précède donc les théologiens, et tout cela grâce au sensus fidei surnaturel, c'est-à-dire à la capacité dispensée par l'Esprit Saint, qui permet d'embrasser la réalité de la foi, avec l'humilité du cœur et de l'esprit. Dans ce sens, le Peuple de Dieu est un « magistère qui précède », et qui doit être ensuite approfondi et accueilli intellectuellement par la théologie. Puissent les théologiens se placer toujours à l'écoute de cette source de la foi et conserver l'humilité et la simplicité des petits ! Je l'avais rappelé il y a quelques mois en disant : « Il y a de grands sages, de grands spécialistes, de grands théologiens, des maîtres de la foi, qui nous ont enseigné de nombreuses choses. Ils ont pénétré dans les détails de l'Ecriture Sainte, [...] mais ils n'ont pas pu voir le mystère lui-même, le véritable noyau [...] L'essentiel est resté caché ! [...] En revanche, il y a aussi à notre époque des petits qui ont connu ce mystère. Nous pensons à sainte Bernadette Soubirous ; à sainte Thérèse de Lisieux, avec sa nouvelle lecture de la Bible "non scientifique", mais qui entre dans le cœur de l'Ecriture Sainte » (Homélie lors de la Messe avec les membres de la Commission théologique internationale, 1er décembre 2009).

Enfin, Duns Scot a développé un point à l'égard duquel la modernité est très sensible. Il s'agit du thème de la liberté et de son rapport avec la volonté et avec l'intellect. Notre auteur souligne la liberté comme qualité fondamentale de la volonté, en commençant par un raisonnement à tendance volontariste, qui se développa en opposition avec ce qu'on appelle l'intellectualisme augustinien et thomiste. Pour saint Thomas d'Aquin, qui suit saint Augustin, la liberté ne peut pas être considérée comme une qualité innée de la volonté, mais comme le fruit de la collaboration de la volonté et de l'intellect. Une idée de la liberté innée et absolue située dans la volonté qui précède l'intellect, que ce soit en Dieu ou dans l'homme, risque en effet de conduire à l'idée d'un Dieu qui ne ne serait même pas lié à la vérité et au bien. Le désir de sauver la transcendance absolue et la différence de Dieu par une accentuation aussi radicale et impénétrable de sa volonté ne tient pas compte du fait que le Dieu qui s'est révélé en Christ est le Dieu « logos », qui a agi et qui agit, rempli d'amour envers nous. Assurément, comme l'affirme Duns Scot dans le sillage de la théologie franciscaine, l'amour dépasse la connaissance et est toujours en mesure de percevoir davantage que la pensée, mais c'est toujours l'amour du Dieu « logos » (cf. Benoît XVI, Discours à Ratisbonne, Insegnamenti di Benedetto XVI, II [2006], p. 261). Dans l'homme aussi, l'idée de liberté absolue, située dans sa volonté, en oubliant le lien avec la vérité, ignore que la liberté elle-même doit être libérée des limites qui lui viennent du péché.

En m'adressant aux séminaristes romains - l'année dernière - je rappelais que « la liberté, à toutes les époques, a été le grand rêve de l'humanité, mais en particulier à l'époque moderne » (Discours au séminaire pontifical romain, 20 février 2009). Mais c'est précisément l'histoire moderne, outre notre expérience quotidienne, qui nous enseigne que la liberté n'est authentique et n'aide à la construction d'une civilisation vraiment humaine que lorsqu'elle est vraiment réconciliée avec la vérité. Si elle est détachée de la vérité, la liberté devient tragiquement un principe de destruction de l'harmonie intérieure de la personne humaine, source de la prévarication des plus forts et des violents, et cause de souffrance et de deuils. La liberté, comme toutes les facultés dont l'homme est doté, croît et se perfectionne, affirme Duns Scot, lorsque l'homme s'ouvre à Dieu, en valorisant cette disposition à l'écoute de sa voix, qu'il appelle potentia oboedientialis : quand nous nous mettons à l'écoute de la Révélation divine, de la Parole de Dieu, pour l'accueillir, alors nous sommes atteints par un message qui remplit notre vie de lumière et d'espérance et nous sommes vraiment libres.

Chers frères et sœurs, le bienheureux Duns Scot nous enseigne que dans notre vie, l'essentiel est de croire que Dieu est proche de nous et nous aime en Jésus Christ, et donc de cultiver un profond amour pour lui et son Eglise. Nous sommes les témoins de cet amour sur cette terre. Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à recevoir cet amour infini de Dieu dont nous jouirons pleinement pour l'éternité dans le Ciel, lorsque finalement notre âme sera unie pour toujours à Dieu, dans la communion des saints.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 11:03

13 Novembre : Saint Didace (San Diego d’Alcala)

Frère laïc de l’Ordre des Frères Mineurs. Il naquit en Andalousie, à San Nicolas del Puerto, vers 1400, dans une famille de pauvres gens. Dès le plus jeune âge, il fut attiré par une vie de prière et de pénitence et devint le compagnon d’un prêtre ermite, dans le voisinage de son village. Souhaitant mener une vraie vie religieuse, il sollicita son admission comme frère laïc, chez les Frères Mineurs de l’Observance du couvent d’Arizafa. Très rapidement, ses frères purent constater les grâces exceptionnelles d’oraison dont il était comblé, faisant l’admiration de tous par sa vie humble et pénitente. Envoyé aux îles Canaries, en 1441, il édifia tellement la communauté que les frères obtinrent qu’il fût nommé gardien du couvent de l’île de Fortaventura, en 1445, bien que la législation de l’époque réservât cette charge aux frères clercs. On remarquait son dévouement pour les frères, sa prudence, et son rayonnement apostolique. En 1449, il fut transféré en Espagne. L’année suivante, les provinces observantes envoyèrent des délégations à Rome pour assister à la canonisation de saint Bernardin de Sienne et au chapitre général réuni à cette occasion. Didace fit partie de cette délégation. Mais peu après son arrivée à Rome, une épidémie se déclara, et les frères ouvrirent aux malades l’infirmerie du couvent de l’Ara Coeli. Le frère Didace s’y dévoua avec tant de zèle qu’on le désigna comme responsable de ce service. Les chroniques lui attribuent plusieurs miracles de guérison dues à ses soins et à son intercession.
Il avait une charité toute spéciale pour les malades. "Son coeur, dit son historien, était un hôpital bien plus vaste que les établissements bâtis par les Papes et les rois pour recevoir toutes les misères humaines. Il y recevait tout le monde, et il n'y avait point de malades qu'il ne secourût avec un empressement admirable, si l'obéissance le permettait. Jamais leur mauvaise humeur ni l'infection de leurs plaies ne le rebutaient; plus d'une fois même on l'a vu baiser avec respect les plus dégoûtants ulcères."

A son retour en Espagne, il séjourna en divers couvents où de nombreuses personnes venaient solliciter ses prières et l’obtention de divers secours. Sa dernière résidence fut le couvent d’Alcala où il vécut dans la pénitence, la contemplation et les faveurs spirituelles de toutes sortes, telles extases et lévitations.
La Passion de Jésus était le sujet ordinaire de ses méditations et de ses prières. Sentant sa fin approcher et n’ayant sur lui qu’une vieille robe toute déchirée, les yeux fixés sur la croix, il prononça les paroles de l’hymne sacrée :
« Bois et clous pleins de douceur, vous portez le plus doux des fardeaux ; quelle gloire est la vôtre puisque vous avez été jugés dignes de porter le Roi des Cieux ». Il mourut le 12 novembre 1463 à Alcala.
On lui attribua aussitôt de nombreux miracles, de son vivant, ou sur son tombeau. Don Carlos, fils maladif de Philippe II obtint sa guérison après avoir imploré Didace. Le pape franciscain Sixte V le canonisa en 1588. Dans l’Ordre franciscain, il est vénéré comme le patron des frères laïcs. Les missionnaires franciscains mirent sous son patronage de nombreuses fondations missionnaires, en particulier dans le nouveau monde : au Canada, plusieurs villes et de nombreuses paroisses ont été fondées sous son nom. En Californie (USA), la ville de San Diego fut d’abord la première mission fondée par le bienheureux Junipero Serra et les frères venus du Mexique, au XVIIIè s.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 11:05

14 Novembre : Saints Nicolas Tavelic et ses compagnons, Martyrs, 1391

Ces quatre frères prêtres franciscains: Nicolas Tavelic (ou Tavilich), (Croate), Déodat Aribert de Rodez, Pierre de Narbonne, Etienne de Cuneo, sont les premiers franciscains martyrs en Terre Sainte (1391).
Dès 1217, les Frères mineurs furent présents en Terre Sainte, notamment à Saint-Jean d'Acre; saint François s’y rendit en 1219. Mais après la ruine définitive du Royaume Franc, leur situation devint intenable. En 1335, les souverains de Naples, Robert d’Anjou et surtout son épouse Sanche d’Aragon achetèrent le Cénacle pour les Franciscains et négocièrent avec le Sultan d’Egypte pour obtenir un statut durable pour les frères. C’est l’origine de la Custodie de Terre Sainte, établie par le Pape Clément VI qui leur confia la garde des Lieux Saints : bulle Gratias agimus et Nuper charissima 1342. Aussitôt de nombreux frères désirèrent partir au pays du Christ, certains avec le désir explicite du martyre. Ce fut le cas de nos quatre premiers martyrs qui se présentèrent au Cadi pour lui lire un exposé de la foi chrétienne et une invitation à la conversion au Christ, en critiquant la foi musulmane. Sommés de se rétracter, et l’ayant refusé, ils furent aussitôt condamnés, flagellés, étranglés, et leurs corps furent brûlés. Nicolas Tavelic était né à Sebenic en Dalmatie, vers 1340. Il était entré chez les Frères mineurs de la province de Slavonie et avait été prédicateur en Bosnie avant son départ pour la Palestine. Déodat Aribert était de Rodez, frère de la province d’Aquitaine ; Pierre de Narbonne était de la province de Provence et avait été prédicateur en Italie. Etienne Cuneo, de la Province de Gênes, avait été prédicateur en Corse.
C’était le 13 novembre 1391, les chrétiens du lieu, vivement émus, envoyèrent un récit de ce martyre, signé de nombreux témoins et parvenu jusqu'à nous. Le Pape Léon XIII les béatifia en 1891. Le Pape Paul VI les canonisa, le 21 juin 1970
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 11:26

15 Novembre : Bienheureuse Marie de la Passion
Fondatrice des Franciscaines missionnaires de Marie

Hélène Marie Philippine de Chappotin de Neuville, en religion Marie de la Passion, naît le 21 mai 1839 à Nantes, en France, d'une noble famille chrétienne. Dès l'enfance, elle manifesta des dons naturels éminents et une foi profonde. En avril 1856, alors qu'elle suit les exercices spirituels, elle fait une première expérience de Dieu qui l'appelle à une vie de donation totale. La mort imprévue de sa mère en retarde cependant la réalisation. En décembre 1860, avec le consentement de l'évêque de Nantes, elle entre au monastère des Clarisses où l'attire l'idéal de simplicité et de pauvreté de Saint François.
Encore postulante, le 23 janvier 1861, elle fait une profonde expérience de Dieu qui l'invite à s'offrir en victime pour l'Église et pour le Pape. Cette expérience marquera toute sa vie. Peu de temps après, elle tombe gravement malade et doit quitter le monastère. Quand son rétablissement est complet, son confesseur l'oriente vers la Société de Marie Réparatrice. Admise en mai 1864, elle reçoit, le 15 août de la même année, à Toulouse, l'habit religieux avec le nom de Marie de la Passion.
En mars 1865, encore novice, elle est envoyée en Inde dans le Vicariat apostolique du Maduré, confié à la Compagnie de Jésus. Là les Réparatrices travaillent à la formation des sœurs d'une congrégation autochtone, ainsi qu'à d'autres activités apostoliques. C'est donc au Maduré que Marie de la Passion prononce ses vœux temporaires le 3 mai 1866. Ses dons et ses vertus la font désigner comme supérieure locale, puis, en juillet 1867, comme supérieure provinciale des trois couvents des Réparatrices. Sous sa direction les œuvres d'apostolat se développent, la paix - troublée par des tensions antérieures - est rétablie, la ferveur et la régularité refleurissent dans les communautés.
En 1874 elle fonde une nouvelle maison à Ootacamund, dans le vicariat de Coimbatore, confié aux Missions Étrangères de Paris. Cependant, au Maduré les dissensions s'aggravent au point qu'en juin 1876 vingt religieuses, parmi lesquelles Marie de la Passion, se voient obligées de se séparer de la Société de Marie Réparatrice. Elles se réunissent à Ootacamund sous la juridiction du Vicaire apostolique de Coimbatore, Mgr Joseph Bardou, M.E.P. En novembre 1876, Marie de la Passion se rend à Rome pour régulariser la situation des vingt sœurs séparées et obtient de Pie IX, le 6 janvier 1877, l'autorisation de fonder un nouvel Institut, spécifiquement destiné aux missions, sous le nom de Missionnaires de Marie. Suivant une suggestion de Propaganda Fide, Marie de la Passion ouvre à Saint-Brieuc, en France, un noviciat qui accueille très vite de nombreuses vocations. En avril 1880, puis en juin 1882, la Servante de Dieu se rend à Rome pour résoudre les difficultés qui menacent d'entraver la stabilité et la croissance du jeune Institut. Le dernier voyage, en juin 1882, marque une étape importante dans sa vie: elle est autorisée à ouvrir une maison à Rome et, par des circonstances providentielles, retrouve l’orientation franciscaine que Dieu lui avait indiquée vingt-deux ans plus tôt. En effet, le 4 octobre 1882, dans l'église d'Aracœli, elle est reçue dans le Tiers-Ordre de saint François. Elle entre alors en relation avec le Serviteur de Dieu, Père Bernardin de Portogruaro, ministre général de l'Ordre des Frères mineurs, qui, par la suite, la soutiendra dans ses épreuves, avec une paternelle sollicitude.
En mars 1883, Marie de la Passion est destituée de sa fonction de Supérieure de l'Institut, à cause de fortes oppositions. Mais, à la suite de l'enquête ordonnée par Léon XIII, son innocence est pleinement reconnue et elle est réélue au chapitre de juillet 1884.
L'Institut des Missionnaires de Marie commence alors à se développer rapidement: le 12 août 1885 est émis le Décret de louange et celui d'affiliation à l'Ordre des Frères mineurs; les constitutions sont approuvées ad experimentum le 17 juillet 1890 et définitivement le 11 mai 1896. Et, au-delà de tout obstacle et de toute frontière, des missionnaires ne cessent d'être envoyées jusqu'aux terres les plus lointaines et périlleuses.
Le zèle missionnaire de la fondatrice ne connaît pas de limites pour répondre aux appels des pauvres et des abandonnés. La promotion de la femme et la question sociale l'intéressent particulièrement; avec intelligence et discrétion, elle offre aux pionniers en ce domaine une collaboration qu'ils apprécient grandement.
Son intense activité puise son dynamisme dans la contemplation des grands mystères de la foi. Tout, pour Marie de la Passion, se ramène à l’Unité-Trinité de Dieu, Vérité-Amour, qui se donne à nous à travers le mystère pascal du Christ. Unie à ces mystères, elle vit sa vocation d'offrande dans une dimension ecclésiale et missionnaire. Jésus Eucharistie est pour elle «le grand missionnaire» et Marie, dans la disponibilité de son «Ecce», trace la voie de la donation sans réserve à l'œuvre de Dieu. Elle ouvre ainsi à son Institut les horizons de la mission universelle qui s'accomplit avec l'esprit évangélique de François d’Assise dans la simplicité, la pauvreté et la charité.
Elle a grand soin, non seulement de l'organisation extérieure des œuvres, mais aussi et surtout de la formation spirituelle de ses religieuses. Douée d'une extraordinaire capacité de travail, elle trouve le temps de rédiger de nombreux écrits de formation, tandis que, par une fréquente correspondance, elle suit ses missionnaires dispersées dans le monde, les invitant avec insistance à une vie de sainteté. En 1900, l'Institut reçoit le sceau du sang dans le martyre de sept Franciscaines missionnaires de Marie, béatifiées en 1946 et canonisées au cours du Grand Jubilé de l'an 2000. Ce martyre est pour Marie de la Passion, en même temps qu'une grande douleur une immense joie, une émotion intense d'être la mère spirituelle de ces missionnaires qui ont su vivre l'idéal de leur vocation jusqu'à l'effusion du sang.
Usée par les fatigues des incessants voyages et du labeur quotidien, Marie de la Passion, après une brève maladie, meurt à Sanremo le 15 novembre 1904, laissant plus de deux mille religieuses et quatre-vingt six maisons insérées en quatre continents. Sa dépouille mortelle repose dans un oratoire privé de la maison généralice de l'Institut des Franciscaines missionnaires de Marie à Rome.

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 9:54

17 Novembre : Ste Elisabeth de Hongrie patronne des tertiaires franciscains

Élisabeth est née à Presbourg, en 1207. Fille du roi de Hongrie, André II, et de Gertrude de Méranie. Elle fut fiancée dès l’âge de 4 ans, selon la coutume du temps, avec Louis, le fils aîné du landgrave de Thuringe, Herman I. La cour de Thuringe était alors brillante, cultivée ; et Élisabeth y reçut une éducation soignée, dans le château de Wartburg, forteresse qui domine la ville d’Eisenach. Dès son enfance, elle manifesta une grande piété, un esprit de pénitence, et un constant dévouement envers les pauvres qu’elle appelait « ses plus chers amis ». En 1221, âgée de 14 ans, elle épousa son fiancé, Louis IV, qui venait de succéder à son père, comme landgrave de Thuringe. Il semble que le couple fut très uni et en plein accord sur la place à accorder à la prière et à la charité envers les pauvres. Louis IV porte le surnom de Louis le Charitable.
À cette époque, les Frères mineurs nouvellement fondés, commençaient à se répandre dans toute l’Allemagne et un certain frère Rüdiger d’Halberstadt rencontra la princesse et l’initia à l’esprit franciscain qui correspondait si bien à ses propres aspirations. Près du château de Wartburg, elle fit édifier un hôpital, pour accueillir les pauvres et les lépreux. En 1227, Louis IV partit pour la croisade, mais tomba malade avant de s’embarquer, et mourut à Brindisi. Ses ossements furent rapportés en Thuringe.
Élisabeth, veuve à 20 ans et mère de trois enfants, souffrit cruellement de ce deuil, et se réfugia dans la prière et les œuvres charitables. Les frères de Louis qui désiraient le pouvoir, accusèrent Élisabeth de négliger les affaires de l’état et de dissiper les biens du royaume au profit des pauvres. Ils réussirent à la destituer de sa charge de régente et la chassèrent du château avec ses enfants. Elle trouva refuge auprès de son oncle, l’évêque de Bamberg.
Peu après elle décida de se consacrer totalement à la prière et aux bonnes œuvres et se mit sous la direction spirituelle de son confesseur, Conrad de Marburg, auprès duquel elle vint résider, dans une humble habitation. Après avoir assuré l’avenir de ses enfants et confié leur éducation à de nobles amies, elle prit l’habit des pénitents (ce n’était pas encore le Tiers-Ordre de saint François). Elle utilisa les revenus de son douaire pour la construction et la gestion d’un hôpital à Marbürg, l’hospice St-François, et vécut dans la pauvreté, la prière et l’assistance aux pauvres et aux malades. Quelques unes de ses suivantes et de ses anciennes servantes vivaient auprès d’elle, au service des malades. Conrad de Marburg, son confesseur, lui ayant interdit de demander l’aumône, elle dut travailler aussi pour assurer sa subsistance.
Épuisée par les malheurs, les fatigues et les mortifications, elle mourut à peine âgée de 24 ans, le 17 novembre 1231. Le pape Grégoire IX la canonisa en 1235, et l’on construisit une magnifique basilique sur son tombeau qui vit accourir de nombreux pèlerins.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 9:56

18 novembre : Bienheureuse Salomée de Cracovie

Salomée est née à Cracovie, en 1201. Elle était la fille de Lescon II, duc de Cracovie. Selon la coutume du temps, elle fut fiancée dès l'âge de 3 ans à Coloman, fils d’André roi de Hongrie qui était le frère de ste Élisabeth de Hongrie. Elle fut éduquée comme une princesse, à la cour de Cracovie.
Durant son adolescence, elle fit vœu de virginité. À l'âge de 13 ans, elle fut mariée à Coloman auquel elle avoua son vœu, le conjurant de le respecter. Coloman accepta et mena lui-même une vie de parfaite continence. Tous deux s’efforçaient de restreindre le train de vie de la cour et d’encourager leur entourage à mener une vie chrétienne. Salomé entra dans le Tiers-Ordre de saint François et choisit un confesseur franciscain, frère Adalbert. Elle redoubla alors sa prière, ses pratiques de pénitence et sa générosité pour les pauvres et les malades, à l'exemple de sa belle sœur, ste Élisabeth de Hongrie.
Son mari fut élu roi de Galicie, et Salomée devint reine, profitant de sa situation pour secourir les malheureux. En 1225, Coloman mourut en combattant les Tartares. La reine Salomée assura la régence du royaume. Elle favorisa le développement des Frères mineurs et la fondation de plusieurs monastères de clarisses. En 1240, elle renonça à sa charge et transmis le gouvernement du royaume à son frère Boleslas, afin de pouvoir enfin se retirer dans le monastère de Zawischot (Cracovie), fondé par Boleslas. Elle y vécut encore 28 ans, dans l’humilité et la plus stricte pauvreté. Elle assura plusieurs fois la charge d’abbesse. Elle y mourut le 17 novembre 1268. On transporta son corps à Varsovie auprès du tombeau du roi Coloman. Le pape Clément X approuva son culte.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 9:57

19 novembre : Sainte Agnès d’Assise

Agnès d’Assise de son nom d’origine Catherine Offreduccio di Favaronne, est la sœur de sainte Claire.- Lorsque celle-ci quitta sa famille et rejoignit François d'Assise, en 1212, Catherine n'avait que 14 ans. Mais elle résolut de suivre l'exemple de son aînée. Moins de 3 semaines après le départ de Claire, Catherine s'en alla la visiter et la supplia de la prendre avec elle pour se consacrer à Dieu. Elle prit alors le nom d'Agnès. Ce départ provoqua la colère de sa famille. Son père et son oncle Monaldo, acompagnés de quelques amis vinrent au monastère saint-Ange de Panso où résidaient les deux sœurs pour ramener à la maison la jeune fugitive. Mais elle se réfugia auprès de l'autel en clamant sa détermination à suivre le Christ. Selon le récit de l'auteur de la vie de Sainte Claire (probablement Thomas de Celano), l'oncle Monaldo voulant porter la main sur sa nièce se vit paralysé, tandis que le jeune fille pesait subitement tellement lourd que personne ne put la faire bouger (Vie de Claire, ch. 15 n°26).- Agnès suivit sa sœur au monastère de Saint-Damien. Agnès sera un temps abbesse du monastère de Pérouse (Italie). Vers 1228, elle fut envoyée au monastère des bénédictines de Monticelli, près de Florence, qui voulaient mener la vie des Damianites. Elle remplit le même service en deux autres monastères : Mantoue et Venise. Puis elle revint à Assise où elle assista Claire dans sa maladie et son trépas. Elle mourut peu après sa sœur, le 16 novembre 1253. Inhumé à Saint-Damien, son corps fut transféré ensuite dans la basilique Sainte-Claire, en 1260. Le pape Benoît XIV autorisa son culte, en 1751.
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